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Commentaire de Peretz

sur Pour la Banque Nationale Suisse, l'inflation est la solution !


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Peretz Peretz 12 décembre 2008 16:20

Donc je n’ai rien inventé quand je disais qu’il fallait opter pour une politique de la demande , quitte à accepter une certaione inflation, contrôlable. Vive Ford.

Tout le monde le savait, mais en général personne ne le disait : l’économie normale ne fonctionne que sur la valeur travail. C’est pour l’avoir oublié que nos classes dirigeantes nous ont enfoncé depuis des décennies. Elles ont poursuivi sereinement la politique de l’offre décrétée par les pays anglo-saxons (consensus de Washington) et appliquée également en Europe, en particulier en France depuis 1983 et confirmée par les traités européens. Le dogme du libéralisme s’est senti des ailes dans les années 90 quand l’exemple du soviétisme a montré que la planification étatique issue du dogme marxisme, avait prouvé son inefficacité.

D’après eux, seule la libre entreprise, dans un marché autorégulé pouvait apporter la prospérité aux populations. Certains pensent maintenant qu’il n’y aura qu’à attendre que l’orage passe, pour réparer les dégâts, et, à la lumière de la dernière crise, retaper le système pour à nouveau relancer la machine en faisant attention à freiner les mouvements de capitaux et autre excès financiers. Ce qu’ils appellent réguler. Tout le monde pense, et c’est possible, que si le système capitaliste disparaissait entièrement on aurait obligatoirement un système totalitaire à la soviétique. Les deux systèmes semblent désormais aussi dangereux l’un que l’autre. Nous avons aussi une « nomenclatura ».

Il y aurait pourtant une solution, qui consisterait à instaurer un système intermédiaire, entre le tout libéral, même régulé en partie, et le marxisme intégral. Cela consisterait à obliger les entreprises et le système financier à se rattacher à la valeur travail-temps : un vrai plan de relance dans lequel le pouvoir d’achat ne serait plus dopé artificiellement par le crédit facile comme il l’a été, mais par un crédit bien tempéré, comme l’indique l’expression « payer à tempérament » . Nécessaire mais pas suffisant.

En effet, la soif du profit est inéluctable dans un système capitaliste où l’argent rapporte en tant que tel grâce aux taux d’intérêt. Un vrai plan de relance consisterait à mener une politique de la demande, c’est-à-dire augmenter très sensiblement les bas revenus, immédiatement, ne serait-ce que pour parer à la déconfiture actuelle. Seule façon de remplacer les liquidités manquantes à cause de la restriction du crédit, par un afflux de liquiditésfraiches qui, comme on le sait, sont le moteur de la croissance économique.

Cette crise pourrait être une occasion inespérée de réconcilier le social avec l’économique. Une certaine inflation pourrait en être la conséquence. Il suffirait alors de dévaluer le Franc, (réinstallé comme monnaie nationale, en plus de l’Euro comme monnaie internationale), dévaluation compétitive qui aurait l’avantage de réajuster notre économie réelle, notamment d’arrêter la course à la délocalisation et à l’importation.

Inutile de demander à Sarkozy de prendre des mesures dans ce sens, même s’il le voulait (peu probable), il n’en a pas le droit, à cause des traités européens toujours en vigueur. Ils sont il est vrai, déjà en partie transgressés (critères de convergence oubliés, aides aux banques et autres entreprises). Ce qui confirme que les traités ne sont que ce qu’ils sont, des accords circonstanciels. Démonstration par l’absurde que l’Europe s’est engagée sur une mauvaise voie. Il n’est pas trop tard d’en revoir certaines dispositions, et la remettre sur les rails dans une bonne direction, à condition que nos politiciens en aient la volonté, ou, qui sait ?, qu’on les force à le faire, par exemple en adoptant, toujours en France, une nouvelle constitution qui redonnerait la main au peuple souverain. (www.citoyenreferent.fr), Louis Peretz


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