Réponse précédente longue à rédiger destinée au Péripate, qui se retrouve donc en bas du fil.
Autre chose encore : dire qu’il n’existe pas de crise de surproduction relève du pur délire. Pourquoi ne voyez-vous l’économie qu’avec les yeux de l’entrepreneur et de l’investisseur. Bien sûr qu’un entrepreneur ou un investisseur n’entreprendront rien ou n’investiront dans rien en l’absence de marché solvable.
Mais la plupart des agents économiques ne sont ni l’un, ni l’autre. Ils ne sont pas des investissements hypothétiques, ils existent déjà et doivent produire pour survivre. Les parkings de PSA et de Renault sont pleins de voitures invendues, qui trouvaient preneurs il y a quelques mois, parce que les gens n’ont plus de pognons : les banques ne prètent plus, les libéraux ont semé le boxon en limitant les salaires et en ouvrant les frontières, résultat : des débouchés qui existaient précédemment n’existent plus.
C’est une crise de surproduction par compression de la demande globale (dont ces cons de PSA et Renault sont en parti responsable en ayant délocalisé, c’est à dire en remplaçant des ouvriers qui ont les moyens de se payer des bagnols par des ouvriers qui n’en ont pas les moyens...).
Je pense que vous faites un raisonnement économique néoclassique, pré-keynésien : investissement - épargne = production, formule que l’on peut différentier : dI/dt - dE/dt = dP/dt, et la production s’ajuste alors miraculeusement à la demande à chaque instant. Fastoche. Même nos libéraux contemporains n’osent plus, il faut leur rendre cette justice, et reconnaître que Keynes n’y est pas pour rien : les libéraux néoclassiques ont bel et bien été battus par Keynes au jeu de l’économie mathématique.
D’où la nécessité pour Hayek et Friedmann d’inventer une nouvelle théorie, la néolibérale, l’ancienne, dite "néoclassique" s’étant faite bouffer toute crue par Keynes.