J’ai bien peur que le cinéma africain n’existe plus car il n’y a plus de salles de cinéma en Afrique.
Ce qui existe c’est la télévision africaine. Nolywood c’est de la video, pas du cinéma.
Mais l’inertie des politiques de coopération fait que le cinéma Africain continue à être subventioné et pas la télé. On finance des copains, qui font des films que personne ne voit en dehors des festivals des copains...
Les jeunes réals video, africains, brillants, de docu ou de fictions qui pourraient rencontrer un immense public ne recoivent aucune aide... Bien au contraire ils sont massacrés par le barthering : c’est la version video des subventions à la filière coton...
Le Barthering, la recette pour détruire la production video africaine :
1. Prennez une télénovellas mexicaine bien naze, déjà rentabilisée à mort au Mexique, dans toute l’Amérique du Sud, du Nord et même dans les sous marchés européens.
2. Cette série ne vous coute presque rien. Vous l’achetez et vous allez voir les grands annonceurs : l’Oreal, Maggi, Procter&Gamble... Vous "encapsulez" les pubs de ces annonceurs au millieu des épisodes (barthering = encapsulage).
3. Vous allez voir les directeurs de télés africaines et vous leur dites : certes cette télénovellas est un peu nulle... mais non seulement je vous l’offre gratuitement, mais en plus je vous glisse un petit billet sous la table... Qui va refuser ?
4. Vous gagnez plein d’argent : vous empochez le fric des annonceurs, qui grace à vous vont toucher les ménagères africaines...
Mais ca pose pleins de problèmes :
1. Les télés africaines n’ont plus accès aux grands annonceurs : "ah mais on a déjà payé nous, on est déjà diffusé sur vos antennes..."
2. Les télés africaines n’ont pas d’argent pour financer des productions propres...
Pas d’argent, pas de production => barthering, etc.