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Commentaire de poetiste

sur Joseph Stiglitz : une autre mondialisation est possible


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poetiste poetiste 11 mars 2009 10:16

Planète imaginaire

Comment peut-on imaginer trouver une possibilité d’agir avec intelligence dans la société du chacun pour soi et dieu de l’argent pour tous ? L’absence totale de discernement des causes de la décadence n’a d’égale que la mauvaise volonté à vouloir seulement s’y intéresser et y remédier. On croit régler les problèmes par la répression, éradiquer les dysfonctionnements en créant des emplois ou des dispositifs à cet effet : plus de policiers, plus de magistrats, plus de prisons, plus de caméras et de radars. Bref, la société s’alourdit de fonctions improductives, de matériel improductif, qui ne font la fortune que de « petits malins » qui ne se soucient pas de l’avenir des enfants mais vivent de la pourriture comme les charognards, à la différence près que les charognards, eux, sont utiles dans la nature. Dans un tel contexte, pour continuer de satisfaire une minorité agissante et profitante de ce cancer social, aucune raison n’est alléguée pour éradiquer le mal à la base. Il n’y a aucune raison de supprimer le chômage, l’exclusion et les ghettos des banlieues, car ces choses exécrables ne font plus vomir personne. La disparité de fortunes et de moyens s’accentue dans le cadre d’une loi de la jungle sans merci définie par le doux euphémisme : « libéralisme économique ». Le goût du pouvoir de certains, leur âpreté au gain, font que la société est bloquée, asphyxiée, condamnée à mort. Le jeu politique n’est pas seulement une comédie télévisée, il cache une guerre économique irrévocable et sans pitié pour ceux qui tombent. L’égoïsme est de rigueur, il est banalisé et le pharisaïsme n’a même plus besoin de venir à son secours. La merde n’a plus besoin de bas de soie, pourrait dire un nouveau Talleyrand. Et on implique le petit peuple dans cette dynamique négative régressive, on lui fait croire que ce travail a une vertu en lui-même alors qu’on l’occupe dans une œuvre de stérilisation collective. La spéculation a remplacé la saine notion de travail, de la mission honnête accomplie. Il y a tellement d’affaires malhonnêtes dans le monde politique qu’on a fini par les banaliser. Quand l’honneur d’être homme est galvaudé, c’est la loi animale de la jungle qui s’impose. La société ne contrôle plus rien, dit-on, mais on devrait ajouter : « cherche à qui le crime profite ». L’injustice, le non partage, c’est l’affaire de tous mais nous ne sommes pas programmés pour la justice et pour le partage. On exalte une compétition imbécile où le jeu prend une place exorbitante. Du pain et des jeux ; on n’a pas encore trouvé de meilleure formule pour s’enliser dans la médiocrité et revenir aux instincts les plus primitifs. On a envie de dire à tous les petits égoïstes qui le sont plus par mode que par conviction, à tous les consommateurs de bagnoles et de super marchés : « Vous méritez mieux que ça ! ». Ne tolérez pas qu’il y ait des pauvres dans un pays très riche ! Ne tolérez pas que des forces vives soient étouffées dès l’école. Ne tolérez pas cet élitisme qui met les plus attachés à leur propre intérêt au pouvoir quand d’autres, plus généreux, pourraient les remplacer pour le bien de tous ! Monsieur « Tout le monde », vous manquez d’idéal ! Monsieur « Tout le monde », vous êtes seul ! Le temps n’est-il pas venu de se battre pour qu’il y ait moins de différence de salaire entre le chômeur et le présentateur de télévision, entre le RMIste et le PDG ou le ministre ? Monsieur « Tout le monde », dans l’arène, c’est vous qui baissez le pouce pour la mise à mort et de plus, vous tournez la tête pour ne pas la voir. Quand il y a urgence, ce n’est pas le moment de s’appesantir sur soi et de se lamenter en se disant : « où allons-nous ? », mais le moment de se dire qu’en prenant notre part, la tendance pourrait s’infléchir quelque peu dans notre entourage et que c’est contagieux. C’est là un accouchement qui n’exclut pas une certaine souffrance de la métamorphose mais le jeu en vaut la chandelle quand on choisit de vivre et non de fonctionner pour se confondre dans la masse. Pour finir sur une note d’humour : les cons, les sots et les mateurs, disons d’un seul mot : les consommateurs, doivent arrêter de confondre les grandes surfaces et les grands espaces. L’aventure de la vie est une forte protestation contre tout ce qui est plat et banal. Après un concert, Hélène Grimaud dit à son public : « Prenez soin les uns des autres ! ». Il y a des exceptions comme ça qui devraient être la règle. 
A.C


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