Salut bouffon,c’est le petit juif « reconverti dans le spectacle » qui t’écrit... Je t’écris pour te dire que je t’aime bien et que tu me fais de la peine. Non pas parce que tu es une soi-disant victime, censurée par un lobby d’ancêtres esclavagistes, que tu n’as plus de travail, plus de public, plus d’argent (ça, j’y crois pas !). Mais parce que tu n’es plus celui que j’ai connu et avec qui je n’ai jamais autant ri.
A l’époque, je ne savais même pas que tu étais métis et j’avais oublié que j’étais juif, et ça n’a pas plus d’importance que si j’étais belge ou breton.
Toi et moi, on s’est foutu de la gueule de tout le monde, surtout de nous, les gens adoraient ça. Dans le genre concept antiraciste, on était les meilleurs, je continue à tenir le flambeau de notre humour, même si de temps en temps je fais le rossignol pour les jeunes filles !
Cette société me fait toujours aussi peur et nous dénonçons les mêmes choses, ce sont les mêmes imbéciles qui nous font rire, mes personnages sont souvent les tiens et vice versa. Je ne vois pas mieux que l’humour pour dire les vraies choses de la vie.
Mais à cause de ça, j’ai l’impression d’avoir été trahi, tu n’es plus le même Dieudo. Je t’ai connu plus drôle... on dirait que tu veux refaire « Cohen et Bokassa » mais que tu as oublié le texte ou le partenaire.
Je te vois t’agiter comme un mauvais jongleur dans un cirque bidon, applaudi par des gens qu’on ne discerne pas, juste éclairés par les lumières de la scène, je vois des types plus ou moins louches... certains ont des kippas ou des foulards, j’en vois un qui est venu avec sa fille, il a un oeil en moins, il se frotte les mains.
Je ne veux pas entrer dans la polémique, tu fais ça plus mal que moi, mais le talent n’excuse pas tout et certaines petites phrases allument un feu que personne ne voudrait voir s’étendre à part quelques fous et pas toi j’espère...
J’espère te revoir dans ce que tu sais faire de mieux.
Je t’écris de l’île de la Réunion, pays du métissage par excellence, c’est pour ça que ça s’appelle la Réunion d’ailleurs, et tout le monde à l’air de bien s’entendre. Ça fait réfléchir non ?
Allez, salut collègue.