@ njama (4 et fin) et
à Emile Mourey
C’est toujours dans la
recherche de la solution que vous proposez, Emile Mourey, que se situe ma
quatrième et dernière réponse à njama.
Je résume ce qui,
selon moi, fait la dangerosité actuelle des religions, et pas seulement de l’islam, en réaffirmant une fois
de plus qu’elle n’est pas du tout fatale et irréversible :
Le judaïsme ancien
(« l’hébraïsme ») a inventé la conception criminogène de Dieu. Selon le
plus ancien des trois grands monothéismes, Dieu a commandé à l’homme de commettre des prétendues « bonnes »
maltraitances, des meurtres individuels, des massacres de populations, allant
jusqu’à un très explicite génocide au moins, un prétendu « juste »
génocide. Le judaïme actuel n’a toujours pas rejeté cette partie de sa théologie qui en fait une théologie
criminogène. Il est donc
indirectement responsable de la violence religieuse effective qui perdure et
s’aggrave.
Le prophète juif
Jésus, sans combattre (suffisamment) explicitement cette conception, a proposé
à ses coreligionnaires de concentrer leurs efforts vers une conception
opposée : Dieu ne voulant aucune
violence mais au contraire l’amour, la paix, la non-violence, et les voulant pour
tous les humains. Ce Jésus, homme
exemplaire, a sacrifié sa propre vie pour cet objectif.
Ceux qui, dans les
siècles suivants, ont créé l’Eglise catholique en se réclamant du merveilleux
Jésus, l’ont en réalité trahi
puisqu’ils ont maintenu « valable pour le passé » la conception criminogène
à côté de leur adhésion au beau message pacifiant contenu dans les Evangiles.
Cet aberrant maintien,
associant deux conceptions radicalement opposées, est ce qui a permis à un autre prophète, ailleurs,
dans un autre contexte, de créer une troisième grande religion monothéiste,
l’islam, en la fondant sur cette prétendue "juste violence voulue par
Dieu« , et en la déclarant »toujours valable pour le présent" et,
pire encore, valable pour l’avenir jusqu’à ce que les habitants de la terre
entière soient soumis au « seul vrai Dieu Allah ».
C’est évidemment ce
qui fait que, en ce début de troisième millénaire après Jésus, le troisième
monothéisme est et reste le plus dangereux, le plus effectivement
criminogène.
Cependant, la
responsabilité de l’Eglise catholique actuelle - comme plus généralement de toutes les composantes
actuelles de la chrétienté - dans la violence effectivement commise au nom de
Dieu reste immense puisqu’elle a,
sous la conduite du Cardinal Ratzinger devenu pape Benoît XVI, re-justifié
et re-vivifié la folle décision,
indirectement mais bien réellement criminogène, des Pères de l’Eglise 15
siècles plus tôt. Voir ici :
http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
ou ici :
http://www.centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/38279
Pour
»dé-dogmatiser, dé-sacraliser, dé-diviniser" la violence humaine que
les hébreux ont « divinisée, sacralisée, dogmatisée », et que les
trois grands monothéismes maintiennent toujours telle, je re-propose la démarche en 9 points que j’avais
proposée en 2006 et que je crois toujours valable :
Neuf propositions pour
sortir de la violence religieuse
1/
La violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable et
banale puisque les religions
continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée
2/
Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire fondamental de maintenir intégralement sacrés leurs textes contenant les bases de la
violence religieuse
3/
La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale
révision, par les institutions religieuses, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés
4/
Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de
la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals
5/
La paix et la protection des Droits de la personne humaine sont impossibles
sans le rejet de la théologie criminogène
6/
Les sociétés défendant les Droits humains doivent exiger des institutions
religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie
criminogène
7/
Le combat pour la désacralisation
de la conception criminogène de Dieu n’est pas un combat contre le
tout des religions
8/
Le choc des conceptions (pacifiste
et criminogène) au sein des religions
est le plus sûr moyen d’éviter le choc des civilisations
9/
C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre
religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres
religions dans la même exigence.
Pierre
Régnier, décembre 2006