L’ensemble du contenu de votre
ouvrage manque singulièrement d’objectivité et traduit une incompréhension
totale des changements progressifs qui s’opèrent dans cette filière. Je trouve dommageable
que vous vous contentiez d’un bout à l’autre de prêcher pour votre paroisse sans
faire l’effort d’abandonner votre mauvaise foi et d’adopter une véritable
optique d’investigation pour honorer un sujet qui mérite d’être traité.
Vous partez avec une idée préconçue,
du reste aisément compréhensible au vue de votre carrière, et tentez maladroitement
de faire coller la réalité à votre vision des choses en assemblant pêle-mêle
un mélange hétéroclite de pseudos preuves et d’affirmations personnelles. Vous
semblez par moment affreusement coupé des réalités du monde l’entreprise et la
manière dont vous vous improvisez recruteur/DRH ne fait que mettre en exergue cette
faiblesse.
Ce petit livre tombe dans la
facilité de l’antonymie, du blanc et du noir, du bon et du mauvais alors que la
réalité prend évidemment la forme d’une palette de gris. Le cursus préparatoire
a ses défauts mais aussi ses faiblesses que vous avez un peu trop tendance à
passer sous silence et il en va de même pour le cursus BBA. Renseignez-vous,
certains BBA possèdent une excellence formation et disposent de professeurs en
géopolitique aussi compétent, sinon plus que vous.
De même qu’il serait hasardeux de
loger toutes les classes prépas à la même enseigne il n’est pas probant de
fourrer l’ensemble des BBA dans le même sac. Les plus réputés d’entre eux
voient le niveau de leurs entrant augmenter d’année en année combiné à
l’internationalisation croissante des effectifs qui draine d’excellent élèves
étrangers des quatre coins du monde.
Rassurez-vous, le développement du
« virus » des programmes BBA n’a pas pour vocation d’annihiler les
classes préparatoires mais de proposer une alternative crédible à celles-ci. J’entrevois
dans le future une saine compétition entre les deux qui poussera chaque cursus à
se remettre en question pour offrir les meilleurs perspectives aux étudiants
qu’ils convoitent. Les bons élèves ne peuvent pas être berné car ils ont un
niveau suffisant pour faire le choix, ils sont courtisés autant par les classes
prépas que les meilleurs BBA et choisissent en fonction de leurs objectifs
futurs et leur sensibilité personnelle. Les élèves médiocres/mauvais ne sont
pas dans la même optique car bien souvent ils ne sont ni en mesure d’accéder à
une prépas bien classée, ni à un programme BBA de qualité. Ils se rabattent
donc sur ceux à quoi ils peuvent prétendre : les post-bac moyennement/males
classées qui sont moins regardants sur les modalités d’admission. Il existe évidemment d’autres formations de qualité différentes
de celles évoquées plus haut.
Selon moi, le développement que vous donnez à
cette problématique est bien trop à charge pour constituer une aide probante aux futures bacheliers. D’où une question qui me vient à l’esprit :
cherchez-vous vraiment à lever le « brouillard » pour aider les lycéens
à se repérer dans leur orientation ou n’est-ce pas plutôt un énième discours
propagandiste pro-prépas teinté d’une légère pointe d’hystérie ?