@bakerstreet
« ....Tout humain plongé dans un conflit où sa vie est menacée se comporte comme un animal, l’instinct de survie reprend le dessus, et selon ses propres conditionnements, au pire il commet tortures et massacres, au mieux il ferme les yeux, laissant faire le sale boulot aux autres, ce qui revient aux même.... »
Au moins vous avez le mérite d’alimenter le débat. Cette phrase vaut aussi son pesant d’or : Barbarie et indifférence seraient donc les deux attitudes « humaines » face aux exactions. Je ne sais pas ce qu’auraient pensé de cela Genevièvre Tillon, et tous les résistants qui sont morts sous la torture, comme Pierre Brossolette. A priori des gens « banaux », même pas des militaires, mais qui se sont montrés exceptionnels, et qui n’ont pas bradé leurs humanités...Les mettre dans le même sac que Touvier ou Barbie me semble un peu fort de café...Je ne pense pas que c’est que vous voulez dire, mais vous le dites quand même...La guerre, comme toute crise, c’est un révélateur, comme d’autres épreuves, tels la maladie où le deuil, ou un accident de la vie.
C’est certain qu’on ne sait pas comment on se comportera dans certaines circonstances exceptionnelles, où les règles morales n’existent plus, où ont été supprimés, où les chiens vous incitent à mordre et à aboyer avec eux. On peut le croire, et faire n’importe quoi, profiter de l’occase, violer, tuer, sous prétexte d’état de guerre, avant d’être rattrapé par son passé, d’avoir des enfants par exemple.... J’ai vu en psychiatrie plus d’un ancien soldat brisé par ce qu’il avait fait. C’est ce qu’on appelle la conscience. Les psychopathes remarquez n’ont ont aucune. Je me souviens d’un ancien para d’Algérie qui avait craqué devant un jeune interne d’origine algérienne, 40 ans après le conflit.... Les guerres j’en n’ai fait aucune, mais je l’ai vue et je m’y suis confrontée à travers les yeux épouvantés des autres : Elles ne sont jamais éteintes.