@armand tardella
Il est possible et sans doute indispensable de tout changer à la fois et ce, sans que la forme change, juste en touchant au fond. C’est à dire, de garder tous les instruments et la structure économique actuelle, mais juste en touchant ses réglages internes. Mais laissons cela de coté.
Ce que vous ne voyez pas, c’est que si les riches deviennent « naturellement » plus riche, c’est uniquement en raison de la propriété économique et de la plus-value que seule la propriété permet. Notez que je ne parle pas de la propriété d’usage qui n’est pas touché.
La preuve est élémentaire, elle repose toute entière sur le principe des vases communiquant que sont les flux monétaires. En effet, l’économie ne fonctionne pas sur l’équilibre de l’échange où il y a 1 = 1, mais sur son déséquilibre où l’égalité est de 1 = 1 + marge bénéficiaire. A la différence de l’impôt public, l’impôt qu’est la plus valu est privé et ne vise pas à revenir vers les citoyens, donc, dans l’économie pour satisfaire les besoins, mais bien au contraire de lui être soustraite et d’être épargné et de nourrir ce qu’on appelle l’économie virtuelle. Pour satisfaire aux besoins primaires de tous les citoyens, soit on augmente l’impôt public, soit on crée de la dette en empruntant aux épargnants soit enfin, on crée de la monnaie. Dans le dernier cas, si la création est élevé parce que l’assiette des impôts est basse, on crée de l’inflation et on risque de perdre la confiance des étrangers. Bon, je conviens que c’est plus complexe, mais la base est là, si l’impôt public ne compense pas le prélèvement opéré par l’impôt privé, il y a fatalement déséquilibre de l’échange économique. Or, dans le système capitaliste il est impossible que l’impôt public compense l’impôt privé sans détruire le système lui même.Il peut certes ralentir le flux migratoire de la monnaie, mais en aucun cas l’arrêter. C’est mécanique !
Ce qu’il faut absolument comprendre et qui est une réalité physique, c’est que la propriété économique n’a de sens QUE pour permettre la plus-valu visant à permettre l’enrichissement des uns et le maintient en servitude ou esclavage de tous les autres. Donc, l’iniquité économique et sociale.
Je n’ai pas encore lu tout le livre, loin s’en faut, mais j’ai pu me rendre compte que Silvio Gesell avait compris cela et ne disait pas de conserver la propriété économique, mais de passer par une phase de transition où celle ci serait rachetée (et les propriétaires obligés de vendre) par l’ensemble des citoyens pour donner un caractère légal et dans l’espoir d’une transition pacifique. J’ai fais la même démarche intellectuelle, pas exactement de la même manière, mais c’est accessoire.
Enfin, s’il y a effectivement différentes formes de capitalismes, il n’y a qu’une seule définition possible. C’est à dire « l’exploitation du temps de vie d’autrui à son profit ». Trouvez moi un seul cas où le capitalisme ne répond pas à cette définition ! Un point où je ne suis pas d’accord avec Silvio Gesell sans que cela change le constat, c’est que la monnaie n’est pas une marchandise, c’est un contrat d’échange de valeur au porteur. Contre une billet ou tout ce qui sert de support à la monnaie, vous passez un accord d’échange soit de service, soit de biens matériels. La monnaie est « la mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui et donc, détenu sur autrui ». La subtilité enseigné nulle part et pourtant fondamentale, c’est que la monnaie contient en elle même une partie créance et une face dette, or, seule la créance est nominative, tandis que la dette est anonyme, car porte sur tous ceux qui sont en besoin de détenir une créance pour pouvoir acquérir ce qui leur est nécessaire. Celui ou celle qui naît avec des parents ne détenant aucune créance disponible, naît avec tout le fardeau de la dette.
Il est un fait établit et connu de la majorité, c’est que ceux qui détiennent le pouvoir, gouvernent d’autant plus facilement que le peuple est ignorant, or, avoir une fausse information, une fausse idée de la réalité est une forme d’ignorance. Sans doute la pire, car il est plus facile d’apprendre quelque chose dont on ne sait rien, que de remettre en cause un enseignement erronée, parce qu’il faut accepter d’avoir été manipulé.
Je partage l’essentiel de ce que vous écrivez, simplement, si vous ne vous attaquez pas à l’ordre directeur du système qu’est de permettre l’exploitation d’autrui à son profit, vos solutions ne pourront pas aboutir. Et le système colmatera très vite les failles.
La seule manière de « réarranger » le capitalisme, c’est de le décaler d’un degré dans la réalité physique, c’est à dire, qu’il devient impossible de capitaliser le travail d’autrui, mais uniquement le sien propre (sur la base du mérite personnel). Car comme je vous l’ai dit, un principe établit ne peut plus être détruit, mais uniquement décalé dans la réalité physique. C’est ainsi que fonctionne la matière toute entière, où décalé ne veut pas dire détruit, mais où sa manifestation dans la réalité physique du présent est modifié selon la mécanique de la division fractale !