A propos des nombreux mensonges de
l’Elysée :
Affaire Benalla : l’audition du
directeur de l’ordre public ébranle la version de l’Elysée.
Jusqu’ici c’était le caractère
dérisoire selon certains de la punition qui avait suscité sur ce
plan la polémique, même si Bruno Roger-Petit avait déclaré qu’il
s’agissait là de "la sanction la plus grave jamais prise contre
un chargé de mission travaillant à l’Elysée".
Mais l’audition par la commission des
lois de l’Assemblée nationale ce lundi soir d’Alain Gibelin,
directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la
préfecture de police, a semé le doute dans les esprits sur la
réalité même de la suspension.
En effet, à travers les réponses
qu’il a apportées aux questions de Marine Le Pen, Alain Gibelin, qui
a également souligné que la présence du chargé de mission élyséen
Place de la Contrescarpe le 1er mai n’était pas régulière, a
indiqué qu’Alexandre Benalla avait participé à des réunions
préparatoires à des déplacements d’Emmanuel Macron tout au long la
première quinzaine de mai.
La députée élue dans le
Pas-de-Calais a d’abord interrogé le haut-fonctionnaire de la
manière suivante :
"Nous avons bien compris, vous
nous l’avez expliqué tout à l’heure, qu’il y avait des
réunions en amont pour préparer des grands événements dans
lesquels le président de la République a vocation à se déplacer
dans Paris, que vous n’y étiez pas à titre personnel mais que
l’intégralité de vos services étaient présents. J’aimerais
juste savoir s’il y a eu une réunion de ce type entre le 2 et 18
mai ?"
Laconiquement, Alain Gibelin a répondu
: « Oui, très certainement ».
La parlementaire a relancé : "Comme
vous nous avez indiqués tout à l’heure que monsieur Benalla était
présent à l’intégralité de ces réunions, il ne vous est pas
apparu qu’un jour monsieur Benalla n’était pas présent à l’une
des réunions qui ont pu avoir lieu entre le 2 et le 18 mai ?"
Le directeur de l’ordre public a alors
développé, avec davantage de détails : "Non. Et je répète
que la sanction prise à l’encontre d’Alexandre Benalla à aucun
moment n’a été porté ni à ma connaissance, ni à celle de mes
collaborateurs."
La présidente du Rassemblement
national a tiré les conclusions de ces éléments : "Nous avons
bien compris que personne ne vous avait informé de cette sanction
mais vous venez, par la réponse que vous venez de m’apporter, de
m’indiquer que cette sanction n’a en réalité pas été
appliquée puisqu’il y a eu des réunions entre le 2 et le 18 et
monsieur Benalla était présent avec vos services ?"
« Oui », a simplement rétorqué
Alain Gibelin.
La version de l’Elysée apparaît une
nouvelle fois fragilisée.
https://www.bfmtv.com/police-justice/l-audition-du-directeur-de-l-ordre-public-remet-en-cause-la-realite-de-la-suspension-d-alexandre-benalla-1494103.html