@Fergus Oui enfin lui avait pris le parti d’en rire... Coluche n’avait fait que vulgariser, fort bien d’ailleurs, l’affirmation d’Emma Goldman = If voting changed anything, They make it illegal = Si voter changeait quelque chose, ils (le 0.0001%) l’auraient rendus illégal.
Emma « La Rouge » était anarchiste, vraiment...
Dans son Abécédaire, voici ce qu’elle disait à État : « Hommes et femmes, savez-vous que l’État
est votre pire ennemi ? C’est une machine qui vous écrase pour mieux
soutenir vos maîtres, ceux que l’on nomme la classe dirigeante. Et
comme des enfants naïfs, vous vous en remettez à vos leaders politiques.
Avec votre complicité, ils s’emparent de votre confiance, mais c’est
pour la vendre au plus offrant. » (Living my Life, 1932)
Et voici ce que disait Élisée Reclus, dans son Abécédaire à Voter : « Voter,
c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte
ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne
monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni
d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au
fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont
au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur
mission est de vous faire obéir. » (Lettre à Jean Grave, Le Révolté, 1885)
Je crois qu’au niveau gouaille, personne n’arrive à la cheville du Père Peinard, sur la votation, piège à prolos, qui disait à la page 37 du PDF que j’ai réalisé de textes choisis, ici « Le muselage universel » de 1896 ;
Et encore, foutre, faut-il pas crier
trop haut qu’ils gouvernent ! Les 300 bouffe-galette qui représentent
ces 2. 300.000 votards ont en effet à balancer les 270 birbes des
diverses oppositions. Seulement, y a de tels mic-macs à
l’Aquarium que la plupart du temps, les députés se fichent de l’opinion
de leurs électeurs autant qu’un poisson d’une pomme.
Ils votent suivant les ordres d’un ministre ou les ordres d’un
distributeur de chèques. De sorte que ces 2.300.000 andouilles qui ont
voté pour des bouffe-galette de la majorité, n’ont — même pas eux ! — la
veine d’être représentés selon leur cœur.
En dernier ressort, c’est une douzaine de crapules qui gouvernent
la France : des ministres comme Rouvier, Bailhaut ou Dupuy, des
distributeurs de chèques comme Arton ou des banquiers comme Rothschild.
Voilà, voilà, voilà...
C’est pourquoi, la solution c’est plutôt NOUS, comme l’écrivait Émile dans l’Action directe, en page 53 ;
Donc, pour que cesse l’inconscient sacrifice des majorités à une minorité jouisseuse et scélérate, que faut-il ?
Qu’il se constitue une force capable de contrebalancer celle que
la classe possédante et dirigeante tire de la veulerie et de l’ignorance
populaires. Cette force, il appartient aux travailleurs conscients de
la matérialiser : le problème consiste, pour ceux qui ont la volonté de
se soustraire au joug que les majorités se créent, à réagir contre tant
de passivité et à se rechercher, s’entendre, se mettre d’accord.
Cette nécessaire besogne de cohésion révolutionnaire se réalise
au sein de l’organisation syndicale : là se constitue et se développe
une minorité grandissante qui vise à acquérir assez de puissance pour
contrebalancer, d’abord, et annihiler, ensuite, les forces
d’exploitation et d’oppression.
Hé hé voui... Je l’aimais bien, moi, l’Émile...
Jo(jo) les bas bleus ! Qui porte un Gilet Jaune, aussi, car ça va très bien avec le noir et un soupçon de rouge...