« Et si l’année 2022 marquait une rupture dans la compréhension des conséquences néfastes de notre système économique ? Bien sûr, les scandales sanitaires ou sociaux ne sont pas nouveaux, mais ce début d’année a été entâché par trois scandales majeurs qui sont un rappel trop cruel de ce que peut générer très directement notre système économique. Retour sur trois taches rouge sang : Orpéa, Kinder et Buitoni. »
Vous marquez beaucoup de points avec ce texte pourtant lapidaire.
Il serait bon, toutefois, de prendre conscience que la « maladie du pognon » touche en réalité bien plus de monde qu’on ne le pense, et que c’est justement cette « pandémie ploutocratique », qui consume notre société au point de la réduire en cendres.
Artistes, journalistes, sportifs, intellectuels, notables et hauts fonctionnaires sont tous atteints de « boulimie d’argent », devenant de vulgaires « machines à fric », comme s’ils avaient trop manqué dans leur enfance, en plus d’avoir peur de manquer à nouveau pour leurs vieux jours. Si bien que les idéaux nourris aux terreaux de nos démocraties sont tous en train de voler en éclats :
- Le silence/surenchère + la vénalité des artistes ont ruiné progressivement les libertés, le libre-arbitre, les lancements d’alertes et les contestations
- Le silence/surenchère + l’avidité des journalistes ont pulvérisé avec acharnement les déontologies professionnelles, l’authenticité, la sobriété, la décence, la mesure et l’exactitude
- Le silence/surenchère + la cupidité des sportifs ont démoli sans pitié l’esprit de lutte, de loyauté, d’élégance, de respect et d’entraide
- Le silence/surenchère et l’appétit des intellectuels ont défaits insensiblement l’esprit critique, l’observation, le dialogue, le bon sens et la raison
- Le silence/surenchère + la cupidité des notables et hauts fonctionnaires ont anéanti brutalement les droits, les savoir-faire et les savoir-vivre, l’éclectisme, le civisme, les cultures et l’histoire
On dit que seuls les animaux apprivoisés font montre de la même boulimie que leurs maîtres, jusqu’à attraper les mêmes maladies que ces derniers (obésité, diabète, HTA, et cetera). Tandis que les animaux sauvages seraient capables, y compris en période d’abondance, de ne pas se goinfrer jusqu’à tomber malades…
Alors ? La Société doit-elle apprivoiser des sauvages ? Ou doit-elle permettre à des sauvages de vivre civiquement ensemble ?
À propos d’Orpéa : une enquête de 3 ans à ne pas manquer : « Les Fossoyeurs », de Victor Castanet.