Jésus le nazaréen a-t-il existé ?
Suite à divers articles parus par les liens suivants et après des recherches personnelles, je me rends compte que ces articles tendent à lisser la réalité ou plutôt à en reconstruire une possédant moins de fondement que la version originale.
http://sites.unice.fr/site/broch/articles/HB_suaire_C14.html
Dans l'étude du linceul de Turin en 1988, une première étape de publication scientifique officielle commandée par le Vatican établissait que cette étoffe a contenu un crucifié non révélé authentique par la spectroscopie du lin. La seconde étape de 1993, relève dans le supplice attesté par les empreintes, un certain nombre de particularités exceptionnelles correspondant aux récits de la passion dans les évangiles et qui permettent même d'en harmoniser les données énigmatiques ainsi que les dérives iconographiques artistiques. Par ailleurs, un artiste du codex-pray de 1195 a utilisé probablement le support du linceul, alors que la datation minimale du 14C est déclarée à 1260. A une époque où la confiance spontanée dans le récit des évangiles a disparu et où la critique dominante de la croyance athée préfère une lecture pseudo-scientifique choisie, la révélation de l'image d'un crucifié est offerte et pourrait être celle de Jésus le nazaréen. L'incrédule jugera qu'il y a là un hasard étonnant manipulé par des historiens et savants malveillants, le croyant verra là un secours providentiel offert à la foi chrétienne. Et quand bien même le même groupe sanguin, le moins répandu du monde occidental (AB), vient encore marquer les reliques dispersées du préjudicié, cela ne constitue pas une preuve scientifique. S’il est fort regrettable qu'à l'époque un registre ADN des condamnés à mort n'ait pas existé, je retiendrai et à juste titre, que selon la méthode « l’absence de preuve ne constitue pas une preuve ».
Il y a certainement une explication rationnelle au linceul de Turin, au suaire d'Oviedo et à la tunique d'Argenteuil, qu’elle soit mystique, matérielle ou les deux, mais à ce jour, beaucoup de pistes ont déjà été ratissées. Je suis étonné de voir que certains exposés "pragmatiques" ont volontairement laissé de côté certains éléments bien connus des réflexions scientifiques sur le linceul. Hormis le fait que l’esprit zététique développé dans ces exposés semble plus vouloir servir le flux de la démocratie des crédules athées que celle des crédules croyants. Il n’y a malheureusement ou heureusement rien dans ces exposés qui remette en cause les études sindonologiques de l’artefact du linceul. Il serait d’ailleurs préférable pour eux, que ces allégations soient plus de l’ordre de la croyance que de la science. A défaut, l’esprit critique et zététique auquel ils se référent ne serait que la projection d’une influence de la pensée laïque athée, d'un paradigme choisi et non de l’adéquation de la vérité à la seule réalité. Rappelant que le Vatican n’a jamais proclamé comme relique authentique ledit Suaire de Turin et qu’il sera impossible de démontrer réellement que ce drap mortuaire soit celui de Jésus le nazaréen.
Les premières sources où il est question d'une image sur une serviette datent du VI°. Le mandylion d’Edesse, s’il apparaît comme une légende, pourrait tirer sa source du linceul replié ne laissant apparaître que le visage lors des rares expositions aux fidèles orientaux. Hannan peintre officiel du roi d’Edesse Abgar V Ukama, aurait également pu peindre le portrait du Christ sur une serviette d’après une exposition faite à Constantinople du linceul plié, utilisant par la suite l’artifice du suaire pour créer une légende. Les évangiles synoptiques évoquent un linceul pour la mise au tombeau à la veille du Sabbat, quant à l’évangile de Jean il évoque un ensevelissement selon les coutumes juives (héritage d’une tradition égyptienne), mais oubliant les impératifs de respect du Sabbat. Toutefois, l’évangile de Jean est plus tardif et il semblerait plutôt provenir d’une communauté primitive théologienne grecque où Jean aurait séjourné, que d’un simple disciple d’une famille de pécheur.
- Le linceul de Turin n’est pas à confondre avec le suaire d’Oviedo, serviette qui servit selon les historiens à essuyer le supplicié après son exécution (dans les rares cas où le corps était réclamé et négocié avec les centurions pour une sépulture).
- Les tests de pigmentation pouvant relier à un oxyde laissé sur un bas-relief sont non positifs, la pigmentation du négatif est superficielle non-traversante (seules certaines tâches le sont), venant de l’intérieur du linceul (inverse à l’exposition).
- L’instabilité du 14C pourrait provenir de l’irradiation ayant éventuellement provoqué le négatif sur l’étoffe, conjugué à l’élévation de température lors de l’incendie du 04/12/1532, pour ces raisons la spectrométrie aurait ainsi révélé une datation plus récente. Par ailleurs, d’autres spectrométries sur des coquilles d’escargots ou une corne de Viking ont été avérées inexactes.
Il est toujours possible de créer les doutes par des allégations de phénomènes d’éléments non vérifiables, mais d’autres éléments observables et non contrôlables existent sans que la science puisse pour le moment les expliciter. Dans un même répertoire, je prendrai en exemple l’incorruptibilité des corps pouvant être ensevelis dans les mêmes lieux où d’autres corps sont retrouvés décomposés, et encore les phénomènes avérés de combustion spontanée des corps (sans tenir compte de la croyance des défunts). Des théories biophysiques existent pour expliquer ces phénomènes, mais elles ne répondent pas à toutes les questions scientifiques et elles ne sont cependant pas toujours corrélées à une philosophie religieuse.
Personnellement, je trouve scientifique de partir dans un premier temps dans la direction de ce qui pourrait nous ramener respectivement dans la stabilité des latitudes sous les lois gravitationnelles. Et dans un deuxième temps, si je ne trouve rien, d'aller explorer d'autres possibilités sans pour autant y croire, car elles nous ramènent souvent à bon port avec la connaissance acquise de l'exploration... A contrario, je trouve très risqué au nom de la science de rafistoler avec des corrélations aléatoires matérialistes mal étayées, des sujets sensibles comme les phénomènes de révélations des doctrines religieuses. Il me semble que nous devrions être plus réservés, et dans un certain sens, nous devrions prendre l'exemple des représentants actuels du Vatican, qui ne se prononcent toujours pas et ce malgré la sollicitation des chercheurs croyants qui tentent de faire valider par l'église le symposium de 1993. Par ailleurs, il est à noter que le Vatican aurait pu faire une pré-expertise du linceul avant de procéder à celle rendue publique de 1988 et que peut-être d’autres expertises existent et qu’elles ne nous sont pas communiquées… Mais ne nous y trompons pas, ce ne sera probablement pas avec des articles et vidéos trop partisanes d’idéologie mal étayée que ça remettra en cause la foi, en 2000 ans de christianisme d’autres ont déjà essayé.
A mon sens, il est probable que l'homme ne saura jamais si nos valeurs dites universelles physico-chimiques sont les mêmes en tout point du cosmos, alors que par ailleurs, une partie de la science a déjà fait le choix de s’emmurer dans un paradigme de croyance purement matérialiste. Nous connaissons tous le pari de Blaise Pascal ! Son pari est certes stupide, car il serait naïf de penser qu'il suffirait de croire pour accéder à ce que d'autres ont appelé le nirvana, atteint par de rudes mises à l'épreuve du corps, de la pensée et de la méditation. Que nous souhaitions ou pas réviser l’histoire à notre convenance pour ce qui a marqué notre ère, il n’y a pas à ce jour de remise en cause sérieuse historique sur les écrits de Flavius Josèphe, Pline le Jeune ou les annales de Tacite, démontrant directement ou indirectement l’existence de Jésus le nazaréen. Par ailleurs, pas même l’existence d'écrit contradictoire de l'époque relatant l'inexistence du Jésus, dont Néron combattait déjà les adeptes du 1er siècle, qui établissaient des rituels pour inculquer et perpétrer une tradition orale. Le seul risque encouru à croire, serait celui de forcer sa conduite à respecter les vertus judéo-chrétiennes, qui sont le moule de nos civilisations modernes, de notre système judiciaire et de la projection du sens de la liberté. Dans l'absolu et mises à part les douloureuses dérives théologiques et théocratiques des religions, les incrédules qui suivent les règles de vie enseignées par le Christ et marchent dans les pas de Jésus, sont tout simplement de bons disciples ; et de nos jours, avant tout, de bons citoyens laïques républicains. Faudrait-il réinstaurer la loi Romaine pour être un véritable laïque (avec tout de même des croyances polythéistes) ? Pour ma part, je préfère encore rester "laïque libéral", agnostique respectant l'enseignement philosophique de celui appelé Jésus le nazaréen, sans pour autant tomber dans une quelconque idéologie trop souvent inculquée par nos propres tendances sociétales contemporaines.
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Sources pour l’historicité de Jésus le nazaréen :
Théorie mythiste (Jésus non historique).
Elle a été abandonnée par la recherche universitaire en 1933 à la suite d'un ouvrage critique de l'écrivain athée [interprétation personnelle] Charles Guignebert. Elle se perpétue néanmoins hors de l'Université, et dans les cercles rationalistes ou athées. En effet, la thèse de l'inexistence historique de Jésus, apparue à la fin du XVIIIe siècle, restée marginale au sein de la recherche historique académique est complètement rejetée par les spécialistes universitaires du christianisme ancien depuis la fin des années 1930. Selon Simon Claude Mimouni, cette thèse est aujourd'hui dépassée, elle a continué d’être reprise régulièrement par des auteurs en dehors du milieu académique, « dans une certaine presse marquée par l'idéologie et pas assez par la connaissance scientifique », se diffusant notamment sur internet.
Elle se répartit de nos jours en deux sous-thèses :
- « Jésus n'a pas d'existence historique du tout » qui est soutenue par le philosophe Michel Onfray (qui s'appuie sur Prosper Alfaric et Paul Louis Couchoud), et quelques mythistes anglophones comme Earl Doherty (professeur de lettres classiques) d'une part et par les journalistes Timothy Freke et Peter Gandy d'autre part. La thèse de ces derniers a évolué : ils se rangeraient dans le deuxième groupe de mythistes (voir ci-dessous) et soutiennent maintenant que le véritable christianisme était le gnosticisme.
- « Jésus est un homme au passé indéterminé » et sa personnalité qu'elle ait ou non existé rassemble l'ensemble des mythes du Moyen-Orient. Cette thèse est soutenue par Alvar Ellegård et G. A. Wells (professeur d'allemand).
https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_selon_l'ex%C3%A9g%C3%A8se_contemporaine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Testimonium_flavianum
http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1200003547
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2012/12/21/01006-20121221ARTFIG00454-un-homme-nomme-jesus.php (Par Jean-Christian Petitfils)
http://www.1000questions.net/fr/histo1.html
https://www.youtube.com/watch?v=SkGFKB3ElD8&index=1&list=PLeNonF_nm1nH4mhY1rjqXoUZGUAKILijK (Exposé très partisan, mais intéressant pour l’aspect historique).
Livre - L'art en croix. Le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art de Jaques de Landsberg (Ouvrage épuisé mais consultable en bibliothèque).
Concernant la thèse coranique, par le récit de la sourate 4 « versets 156 à 158 » datant du VII° pour les versets les plus anciens. Il est fort probable qu’il s’agit là d’une construction faite par les maitres coranique « Soufis », s’imposant face au polythéisme et à la résurrection, et pour bien se différencier du christianisme déjà bien répandu au VII° et VIII°. Ces versets ont du faire controverses dans le monde islamique et étaient une des clés pour ne pas reconnaître le Christ comme fils de dieu mais comme prophète (pas mort pas de résurrection). Plus tardivement émerge un évangile apocryphe dit de Barnabé, pour venir étayer ces versets avec la thèse que Juda aurait pris la place du Christ sur la croix…
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vangile_de_Barnab%C3%A9
Sources pour le linceul, le suaire d’Oviedo, le mandylion et la tunique d’Argenteuil :
http://www.acorfi.asso.fr/passe/2011-12/111108/conf_linceul_orleans.pdf (Dr Alain Ségal)
https://etudesphotographiques.revues.org/189?lang=en
http://mondieuetmontout.com/Menu-P.-Berthe-Doc.-t.s.s.-La-passion-de-N.S.J.-selon-le-chirurgien.html (étude du médecin Pierre Barbet)
https://www.shroud.com/pdfs/stlcataldopaperfrench.pdf (Sébastien Cataldo)
http://suaire-turin.fr/?page_id=240
http://cielt.pagesperso-orange.fr/caracteristiques/f_caracteristiques.htm
http://suaire-turin.fr/wp-content/uploads/2013/01/Cahier-42-6.pdf (Jacques Bara)
http://prosamor.wix.com/reliquesdelapassion# !le-suaire-doviedo/cxwr
http://www.mystere-tv.com/le-voile-d-oviedo-est-il-authentique-v5703.html
http://www.chretiensmagazine.fr/2008/10/le-linceul-de-turin.html
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-17/jesus-la-bataille-de-l-adn/920/0/23736
http://www.politiquemagazine.fr/que-penser-du-linceul-de-turin/
http://sciencemysteres.canalblog.com/archives/2012/11/08/25532910.html
Sources incorruptibilité des corps et combustion humaine :
http://www.hominides.com/html/dossiers/momie-momification-naturelle.php
http://mystere-et-insolite.lo.gs/les-incorruptibles-des-exhumations-troublantes-a59850465
(Etude réalisé par DEWIT Clément, BELIN Mégane, CROTTET Cécile)
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