Actualité à la belge
Agoravox.fr est un site de forum français.
Que viens-je faire sur un tel site, me suis-je demandé ?
De la Belgique, j'en ai parlé quelques fois.
Est-ce que cela a-t-il intéressé nos voisins Outre-Quiévrain ? me suis-je demandé.
Sont-ils déjà venu chez nous dans notre petit pays du Nooord comme disait Galabru
Là où on parle en français, en flamand et en une foule d'autres langues.
Je vais essayer d'en dire un peu plus avec l'humour de service.
Pas humoriostique d'abord.
Lundi 16 décembre
Bataille des Ardennes 1944
Bataille des Ardennes 2024
Humour ensuite
Les attitudes que les Flamands ne comprennent pas chez les francophones.
1. La qualité de l’enseignement. Comment expliquer que le taux de redoublement dans l’enseignement francophone soit le plus élevé de tous les pays de l’OCDE ?
2. La bonne gouvernance.« 3.500 personnes travaillent pour l’administration de la ville de Charleroi avec le même organigramme qu’il y a vingt ans. N’est-ce pas hallucinant ? […] En Flandre, la vision prédominante que les francophones ont des pouvoirs publics passe pour du conservatisme. »
3. L’anglais comme deuxième langue, avant le néerlandais.
4. La tension entre laïque et catholique. « En dehors de l’enseignement, cette concurrence a perdu l’essentiel de son intensité en Flandre. »
5. La fascination pour la France alors que la plupart des francophones « ne suivent la vie politique flamande qu’à distance respectable ».
6. L’amnésie des francophones vis-à-vis de leurs racines flamandes.« Les membres de dizaines de milliers de familles flamandes ont jadis émigré en Wallonie. Tout cela est-il oublié ? »
7. Les exportations d’armes. Même si Luc Barbé reconnaît que les Flamands sont un peu hypocrites puisqu’ils n’ont aucune entreprise qui en fabrique sur leur territoire.
8. Les plaidoyers pour une réduction du temps de travail sans perte de salaire. « L’immense majorité des journalistes, des experts et de l’opinion publique flamande estime que cette proposition du PS et de la FGTB relève du non-sens économique. »
9. Les permanences sociales.« La Flandre ne comprend pas ce système clientéliste injuste et contraire à l’émancipation. »
Burn-out pour les débutants » : Ppectacle pour rire en néerlandais et en français !
Quand l’humoriste flamand Arnout Van den Bossche rencontre son alter ego francophone Arnaud Dubois, l’humour devient le langage commun. Avec « Burn-out pour les débutants », ce duo bilingue revisite les absurdités du monde professionnel, transcendant les frontières linguistiques et célébrant l’autodérision et le bon sens belges. Interview du duo à Malines.
Si vous rencontrez Arnout Van den Bossche dans la rue, vous ne soupçonnerez jamais qu’il est comédien : vêtu d’un costume sombre avec une cravate de couleur, lunettes d’homme d’affaires et cheveux courts. On parierait qu’il se rend au travail, quelque part dans un grand bâtiment en béton. Pendant des années, il a aussi été cet homme. Un ingénieur qui a travaillé pour de grandes entreprises telles que Siemens et Proximus/Belgacom. Mais, en 2009, cet homme originaire d’Alost a remporté la Humo’s Comedy Cup, un prix pour humoriste de l’hebdomadaire flamand. C’est alors qu’il est devenu comédien à plein temps. Il a créé le spectacle à succès « De relatiefluisteraar », ou « celui qui murmurait à l’oreille des couples ».
Quinze ans et deux spectacles plus tard, Arnout Van den Bossche s’associe à un double francophone sous le nom d’« Arnaud Dubois ». Dans la vie de tous les jours, Arnaud s’appelle en réalité Olivier Vanhuysse, un Bruxellois au CV impressionnant dans le monde des affaires (mais aussi avec une expérience comme G.O au Club Med). Ensemble, le néerlandophone et le francophone jouent le spectacle « Burn-out voor Beginners » d’Arnout en version bilingue.
Rencontre de ce duo d’humoristes dans le café de la salle de spectacle malinoise Theatrium, située juste en face de la cathédrale. Arnout Van den Bossche y joue le soir même son nouveau spectacle « Coach ». Olivier Vanhuysse, aka Arnaud Dubois, prévient Arnout qu’il arrivera en retard. Le cliché des francophones en retard se confirme-t-il ? Quoi qu’il en soit, on entame l’interview…
- Aubry Touriel : Comment l’idée d’un show bilingue vous est-elle venue ?
- Des entreprises me demandaient parfois si je pouvais faire le spectacle en même temps en néerlandais et en français. Il s’agit d’une situation typiquement bruxelloise où francophones et néerlandophones se mélangent. Souvent, ils essaient de trouver une solution en passant par l’anglais… Mais cela ne fonctionne pas dans toutes les organisations. J’ai donné mon spectacle en version bilingue pendant un certain temps : je racontais ma blague en néerlandais et puis je répétais la chute en français. »
- Pourquoi ne pas avoir continué tout seul alors ?
- Mon niveau de français est acceptable, ce qui peut être charmant, mais c’est du français « à la flamande ». Il y avait beaucoup d’erreurs. Même si je pouvais me faire comprendre, mon spectacle manquait de nuances. Et puis, mon agenda était déjà rempli. On a essayé avec des interprètes en simultané, mais ça ne fonctionne pas avec l’humour. Et, un peu avant le covid, ma maison de production a reçu un mail d’un certain Olivier qui voulait faire mon spectacle en français… »
En parlant du loup : Olivier Vanhuysse, aka Arnaud Dubois, vient de garer son speed pedelec, il a enfin trouvé le lieu de rendez-vous après quelques appels avec Arnout Van den Bossche.
- Comment vous est venue l’idée de faire un spectacle ?
- Étant bilingue, j’ai fait toutes mes études en néerlandais, ma maman est flamande. J’ai été voir le spectacle d’Arnout il y a quelques années. Je suis sorti de là en expliquant à mes collègues : « C’est un truc de fou, c’est ce qu’on vit tous les jours. » Je suis alors rentré à la maison en disant à ma femme qu’il fallait que je fasse la même chose en français. Vers 11 h 30 du soir, j’ai ouvert mon ordinateur pour écrire un mail à la production d’Arnout. Ma femme me demandait « qu’est-ce que tu fous ? Ils ne vont jamais te répondre ! Le lendemain, j’avais un mail dans ma boite tôt le matin pour m’annoncer qu’ils étaient prêts à envisager une collaboration ! »
- Donc, vous ne vous connaissiez pas avant de monter sur scène ensemble ?
- « Non, et ce n’était pas forcément le but de jouer ensemble : on a commencé en entreprise où chacun jouait de son côté. En fait, on ne s’attendait à rien. On a vraiment lancé en se disant « Écoute, on va essayer, on verra bien, ça va être chouette… »
- On ne s’attendait à rien. On s’est dit qu’on allait essayer, on verra bien »
- Cela n’a jamais été notre intention de monter sur scène ensemble. Notre idée, c’était Arnaud en français, et Arnout en néerlandais. Et après le covid, il y a eu soudain une demande pour des shows bilingues en entreprise. Nous étions demandés pour venir le lendemain et les conditions étaient bonnes.
- Concrètement, comment se passe un spectacle bilingue ?
- « C’est assez simple : nous faisons les mêmes blagues. Je commence en néerlandais et puis Arnaud traduit. Je dis « goeiendag allemaal ! » et il dit « Bonjour, tout le monde ! » Personnellement, je connais mon texte par cœur et il faut juste s’assurer de bien traduire… »
- Justement, traduire, c’est tout un art. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
- « Il y a beaucoup de mots en néerlandais qui sont des « punchlines », mais qui n’existent pas de manière aussi percutante en français. Il faut parfois tourner un peu autour du pot. »
- « La traduction française fait 12-13 pages de plus que le texte néerlandais »
« En néerlandais, on peut utiliser un mot et tout le monde comprend. En français, il faut deux, trois mots, voire une phrase complète. »
- « Par exemple, « Miserie op het werk » : c’est très clair comme expression en néerlandais. En français, on pourrait la traduire par « les emmerdes au boulot », mais on est à la limite du vulgaire. Donc j’alterne entre les ennuis et les emmerdes. Parce que la « misère », ça ne convient vraiment pas en français. »
- « Il y a aussi l’expression “een irritant mens » qui se transforme en “emmerdeur”. En néerlandais, si vous dites « mens », et pas « man » ou « vrouw », c’est un peu comme si vous déshumanisiez les gens. Vous comprenez ? La nuance n’est pas évidente. »
- Y a-t-il des différences entre l’humour francophone et néerlandophone ?
« Quand je regarde les humoristes francophones, ils ont souvent tendance à incarner plusieurs personnages lors d’un spectacle. C’est souvent une juxtaposition de sketchs avec des personnages légers. Du côté flamand, on est un peu plus branché sur l’humour britannique : on reste assez stoïque quand on fait une blague. C’est rare qu’on se mette en colère ou qu’on montre nos émotions sur scène. »
- Néerlandophone ou francophone… tout le monde a un patron ou des collègues qui lui tapent sur le système. »
- « Par contre, que ce soit en français ou en néerlandais, les thèmes qu’on aborde dans notre spectacle sont identiques au nord et au sud du pays : tout le monde a un patron ou des collègues qui lui tapent sur le système. »
- Avez-vous remarqué des différences dans la culture d’entreprise au nord et au sud du pays ?
- « L’un des stéréotypes concerne la ponctualité et on en joue pendant notre spectacle. J’explique par exemple que la réunion commence à 9 heures…
- « Et moi je traduis par « à peu près » 9 heures. S’en suit une explosion de rires dans la salle. On voit ici qu’on touche à quelque chose de réel au vu des réactions suscitées. »
- Pensez-vous à d’autres exemples de différences culturelles ?
- « Il y a une plus grande décontraction chez les francophones : si le francophone s’amuse, il rit. Si un Flamand s’amuse, il est le premier à regarder autour de lui pour voir si les autres rigolent. Si c’est le cas, il rigole à son tour. »
- « On constate aussi une différence quant à l’approche vis-à-vis des autres langues, en particulier l’anglais. Dans le spectacle, Arnout cite un passage du discours de Martin Luther King « I have a dream. Moi, après, je marque une pause, le public s’attend à ce que je traduise ou à ce que je répète en anglais, mais je réagis autrement : « Il l’a bien dit, non ? »
- Comment les francophones et néerlandophones réagissent-ils lors de vos spectacles ?
- « Dans les cultures plus romanes ou latines, je remarque souvent qu’on s’ouvre à la nouveauté. Ils sont plus accessibles. En Flandre, c’est le concept du « je ne vous connais pas » qui prime. Si une salle n’est pas remplie, c’est souvent parce qu’ils ne connaissent pas qui est l’humoriste. Ils vont d’abord demander à leurs connaissances pour voir s’ils le connaissent et s’ils le recommandent. »
- « Je confirme. Je le constate aussi dans mon travail de jour avec les projets nationaux. En Flandre, les gens observent dans un premier temps, sans prendre part activement au projet. Les projets se mettent en place petit à petit. Par contre, une fois que la machine est lancée, le projet dure plus longtemps. Chez les francophones, on se lance plus vite dans de nouveaux projets, mais on se lasse aussi plus rapidement. Résultat : deux ans après le lancement d’un projet, la moitié des francophones formés sont déjà occupés à autre chose alors que le projet continue de grandir en Flandre. »
On a beaucoup parlé des différences, mais quels sont les points communs entre francophones et néerlandophones ?
Arnout et Arnaud en chœur : « La bière ! » (rires)
- « Nous aimons tous rire de nos malheurs. Je constate aussi une forme de « gezond verstand », de bon sens : si un problème survient, on fait preuve de bon sens et on n’hésite pas à contourner les règles pour résoudre un problème. C’est impossible à concevoir aux Pays-Bas et en Allemagne : là-bas, il y a des règles et elles doivent être respectées à tout prix. En Belgique, on va « foefelen », comment traduit-on ce terme en français ?
- « Chipoter, sortir du cadre, bricoler… »
« Pour les Wallons, les Flamands sont cartésiens, mais pour les Néerlandais ou les Allemands, ce sont des « chipoteurs créatifs ».
- « On va sortir un peu du cadre. On sait qu’il existe, mais on va faire un petit pas à gauche ou à droite et on va revenir dedans par la suite. Pour les Wallons, les Flamands sont cartésiens, mais pour les Néerlandais ou les Allemands, on est des « creatieve foefelaars », des « chipoteurs créatifs ». »
- « À l’inverse, j’ai beaucoup travaillé avec des Français. Dans mon travail, je suis quand même très cartésien et je m’arrachais les cheveux en France. Cela m’est arrivé de réclamer une facture avec le montant correct pour la comptabilité. Et on m’a répondu : « ce n’est pas grave : viens, on va manger un bout et on mettra 40 euros de moins sur la facture… »
- En parlant de manger un bout, le côté bon vivant, bourgondiër, n’est-il pas aussi typique de la Belgique ?
- « Totalement. En Belgique, le repas, c’est sacré. Quand on va à un repas d’affaires, on mange pour manger et aussi pour établir une bonne relation avec son interlocuteur. On n’est pas obligé de signer directement le contrat le jour même. Dans les autres cultures du nord de l’Europe, on ne va pas comprendre qu’on puisse passer son après-midi à manger ou à boire du vin sans retourner au travail avec un contrat signé. »
- Vous avez toujours joué en duo en entreprise. Comment envisagez-vous l’avenir ?
- « Nous avons déjà réalisé des chouettes shows en entreprise. Maintenant, nous nous lançons ensemble auprès du grand public. Cette fois-ci, ce sont des particuliers qui paient de leur poche un billet et non plus le patron d’une entreprise. L’aventure doit encore vraiment commencer ! »
Réflexions du Miroir
Sur mon site dont l'article ne paraitra que mercredi, j'ai ajouté des couleurs dans la conversation pour distinguer le flamand Arnout et le francophone Arnaud.
Comme il n'y a pas de couleur sur agoravox, je laisse aux Français le soin de les associer.
Allusion
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