Jean-Paul,
J’entends bien ce que vous me dites. Vous me dites (vous rectifierez si j’ai mal interprété vos propos) que nous avons bien de la chance en France, car il existe le RSA, ce filet social, comme les allocations chômages d’ailleurs, qui permet de ne pas se foutre en l’air tout de suite parce qu’on en est réduit à aller mendier sa nourriture aux restos du cœur, négocier avec EDF pour qu’ils ne vous coupent pas l’électricité, se battre avec ses créanciers pour leur faire comprendre que facturer des agios ça ne sert à rien car vous n’avez déjà pas de quoi subvenir à vos besoins primaires alors vous avez encore moins pour les payer ces fameux agios… parce qu’elle est là la réalité des bénéficiaires du RSA et autres allocations minimales.
Alors oui, sans doute que les français pauvres ont plus de chance que les pauvres britanniques ou américains du nord, qui eux-mêmes ont plus de chance que les pauvres chinois, qui sont eux-mêmes sont plus chanceux que les pauvres indiens, qui eux ne doivent rien envier aux pauvres du Sahel. Croyez-vous que la condition humaine, que l’évolution de l’humanité soit celle-ci ? Dans l’acceptation du malheur parce qu’il y a ailleurs des malheurs bien pire ? Vous trouverez toujours plus malheureux, plus pauvre, plus indigent, plus misérable que vous. Je suis bien d’accord avec cela. Est-ce une raison pour accepter le sort qu’on réserve à certains êtres humains ? Parce qu’à ce compte là pourquoi s’offusquer de voir des enfants mourir de faim ?