Jean-Paul,
Je vous remercie pour votre sollicitude, même si en réalité je n’en ai pas vraiment besoin. Je ne me sens pas du tout victime. Révoltée ? oui ! En colère ? Souvent ! Résignée ? Parfois, quand je suis fatiguée de me battre. Je ne suis pas bénéficiaire du RSA, mais je connais des personnes qui vivent avec cette allocation. Je vis moi-même avec peu d’argent il est vrai, mais je suis très heureuse ainsi. Je n’aspire aucunement à aller travailler à engraisser un système capitaliste que je juge mortifère, qui se nourrit de l’humanité en l’exploitant, en l’endoctrinant, en l’asservissant physiquement et mentalement, en lui faisant croire que le bonheur est dans l’avoir.
Parmi toutes les missions que vous me conseillez, la seule qui pourrait trouver grâce à mes yeux c’est le travail dans une ferme (soit dit en passant je vis dans une ferme !) car il me semble que l’une des richesses les plus précieuses c’est en effet la terre. Un proverbe amérindien dit ceci : « Lorsque vous aurez coupé le dernier arbre, pollué la dernière rivière et pêché le dernier poisson, alors vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas. ».
Contrairement à ce que vous pourriez penser, je n’ai rien contre l’argent en tant que tel, c’est-à-dire monnaie d’échange qui permet au boulanger de vendre son pain pour ensuite aller acheter un kilo de pommes de terre au paysan, qui lui-même avec l’argent reçu ira faire réparer son tracteur chez le mécanicien. Je ne crois pas être une illuminée de je ne sais quel dogme qui verrait dans le système capitaliste le diable en personne, même si je suis profondément convaincue que ce système est à bout de souffle et qu’il convient d’inventer un autre modèle. Je lis, écoute, lis encore, communique avec mes semblables, m’ouvre à toutes les connaissances que je suis en capacité d’absorber pour comprendre le monde dans lequel je vis. Et à force d’observations, j’en viens aux conclusions que j’énonce, bien modestement, dans quelques articles semés ça et là.
PS : ne déprimez pas. La déprime invite la déprime à sa table. Souriez, aimez, soyez bienveillant et vous verrez qu’en retour vous recevrez ce que vous avez semé.