Miha,
Si se regarder agir, faire son introspection, reconnaître ses erreurs, se remettre en question, penser que l’on s’est trompé c’est se culpabiliser, mais alors que nous reste t-il pour avancer, pour évoluer ? Serions-nous devenus si fragiles, si susceptibles que nous ne puissions même plus admettre nos erreurs ? Après l’ère de l’enfant roi, voilà venue l’ère du consommateur roi à qui il faut tout pardonner parce qu’il ne savait pas ? Parce qu’il a été trompé et manipulé ? Parce qu’on l’a tenté et qu’il n’a pas su résister à cette tentation et que définitivement non, il n’est responsable de rien ?
Je ne pense pas que ce soit en nous dédouanant de nos responsabilités, ni en les occultant que nous changerons quoi que ce soit à cette société. Ce n’est pas une tare de s’être trompé. C’est juste une preuve d’humanité. En revanche, la tare serait de persister dans l’erreur une fois qu’on l’a établie cette erreur.
« Les techniques de manipulation sont efficaces. Nous ne sommes pas coupables, mais victimes » dites-vous. C’est en faisant cette introspection, en se remettant en question qu’on se réveille, qu’on sort de cette torpeur. Mais je ne pense pas que ce soit en se surprotégeant, en prenant la posture de l’éternelle victime qu’on peut parvenir à un degrés satisfaisant d’introspection. Rejeter notre responsabilité, c’est nous penser parfait et infaillible. Or l’être humain est infiniment imparfait et infiniment faillible.