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En réponse à :


easy easy 11 janvier 2012 18:21

Je suis tout à fait d’accord sur le fond de ce que vous dites ici.
J’enfoncerais le clou en disant que dans un système où les Chefs sont élus, ils sont aussi des boucs émissaires bien commodes à la masse.


Oui nous sommes entièrement responsables.

OK donc pour le fond.

Pour la forme, la manière d’en parler, je ne serais même pas allé à marquer un chiasme avec l’articulation : 
« Mais quel rapport avec la crise et notre éventuelle part de responsabilité vous dites-vous ? J’y viens »

J’aurais plus simplement poursuivi la description miroir de ce que nous sommes, de ce que nous faisons. Ca m’aurait semblé suffisant
Et je n’aurais pas choisi un titre aussi explicite de nos responsabilités, aussi orienté en « Je nous mets le nez dans notre caca »

Toute comédie de moeurs de type La vérité si je mens, Un éléphant ça trompe énormément, Les bronzés font du ski, Les Ch’tis, 37°2 le matin, La graine et le mulet, La vie est un miracle, raconte ce que nous sommes et expose donc, forcément, au moins implicitement, nos responsabilités.

Le problème relationnel essentiel survient quand on veut passer de l’exposé implicite de nos responsabilités à leur exposé explicite.
Ce passage de l’implicite à l’explicite fait toute la différence entre le monde apophatique et le monde cataphatique


Exemple :
Dans un village, il y a une fête, tout le monde danse.
A cause du bruit que fait chacun, les cris au secours de quelqu’un sont inaudibles. On le comprendra plus tard quand on découvrira le cadavre.
Là, en général, arrive le silence. Personne n’ose la ramener.
En fait chacun convient in petto avoir une responsabilité dans ce drame. Cet implicite là, que chacun sait très bien partager avec les autres, est puissant d’effet (chacun se sera enrichi de cette expérience et modifiera son comportement) Mais ce constat de responsabilité ayant démarré sur un implicite, les changements seront également implicites (Sans que personne ne précise pourquoi, chacun fera désormais des fêtes moins bruyantes)

Et il peut se produire, au contraire, que quelqu’un dans le village, sans doute parce qu’il n’avait pas été invité à la fête, se mette à passer aux responsabilisations explicites. Il va lancer des accusations en responsabilité de manière très formelle. Et là ce sera la guerre, la bataille rangée qui commencera.


Vous venez d’affronter plusieurs retours de flamme parce que vous avez fait le choix de mettre en relief de manière très explicite nos responsabilités. L’explicite provoque toujours des réactions tout aussi explicites.
L’écho du silence est le silence, celui du verbe est le verbe.


Chacun use de la stratégie rhétorique qu’il veut et je n’ai pas de conseil à donner.
Les uns, rares en France, considèrent que l’implicite suffit amplement et qu’il est même plus efficace de changements car il ne contraint personne à une posture, ni en accusation ni en défense. Il ne provoque pas de raidissements, il offre à chacun de la souplesse du coup il permet les évolutions.
D’autres, très nombreux en France, ne voient rien à tirer de l’implicite, ils le croient mort, pas suffisamment rapide ou évident. Et ils préfèrent largement l’explicite qui crée des effets cliquets, qui engage et qui met donc le feu aux poudres.

(Freud ayant fait partie, après les philosophes et les pamphlétaires, d’une nouvelle catégorie d’expliciteurs)


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