Bonjour Fergus,
C’est la première fois qu’un de vos articles me laisse un peu perplexe, raison pour laquelle je choisis de ne pas le voter : je n’arrive pas à déterminer si je suis d’accord ou pas. A la fois oui, et à la fois non, sans doute.
En effet, cela peut être agaçant de voir les « fils de » et « filles de » s’emparer de l’écran, mais d’un autre côté, du moment que le « fils de » ou la « fille de » a du talent, peu m’importe. Parmi tous ces fils de et filles de, il y en a des très bons, et des « moins » bons.
J’aime passionnément le cinéma, et en conséquence je ne supporte pas un film mal joué, un acteur mauvais, et peu m’importe qu’il soit le « fils de » ou pas.
Je dirai même que ce doit être plus dur à vivre d’être mauvais si l’on est le « fils de » plutôt qu’une personne anonyme au départ. Etre tout le temps comparé à ses parents, scruté pour voir si oui ou non le rejeton sera à la hauteur, ça doit pas être tous les jours facile à vivre. Si l’on me rétorque que je ne vais tout de même pas les plaindre, je répondrai que s’ils ne sont pas à plaindre, c’est uniquement en raison de l’épaisseur de leur portefeuille, mais à part ça, on sait bien que l’argent, s’il ne fait pas le talent, ne fait pas le bonheur non plus.
Donc, ce qui m’importe, finalement, c’est si oui ou non le rejeton a
du talent. Et des fois, ça donne des trucs pas mal du tout : regardez
le film « Buffet Froid ». Un bon exemple je pense.
Pour moi, il est également évident qu’un enfant d’acteur a plus de chances de devenir acteur car il a baigné dans ce milieu depuis sa naissance. On peut juste regretter que ces personnes utilisent leur nom pour percer à coup sûr, peut être devraient-ils avoir la modestie de choisir un nom de scène, j’en sais rien. De toute façon ça se saurait immédiatement qu’il / elle est le rejeton de... ça changerait donc pas grand chose dans les facilités qu’ils auraient dès le départ, le tapis rouge déroulé devant eux dès le début etc etc... mais au moins ça donnerait l’impression qu’ils choisissent l’idée d’un départ de zéro, au moins symbolique.
Si l’on scrute le problème vu du côté des parents, pourquoi ces parents acteurs n’aideraient-ils pas leurs gamins à devenir eux aussi acteurs, si telle est leur envie ? On peut penser que c’est comme une sorte d’héritage à transmettre, ou alors sinon abolissons toute forme d’héritage. Je crois que Depardieu (oui, je sais, le nom à ne pas défendre en ce moment) en a bavé à ses débuts, il me semble qu’il a galéré avant de percer, après il est devenu ce qu’il est devenu, mais si donc on reproche à ses enfants d’être devenus trop facilement des acteurs (et ça se comprend, évidemment, quand on pense à tous les autres, qui galèrent car totalement inconnus et fauchés), c’est un peu comme reprocher à quelqu’un de transmettre ses économies à ses enfants.
Je suis plus choquée par les subventions astronomiques au cinéma évoquées plus haut, qui proviennent de la poche des spectateurs, cette « exception culturelle française » dont nous sommes si fiers.
Mais peut être tout cela forme un tout ?
Est-ce une spécificité française, ces « fils de » et « filles de » ?
Et puis, il n’y en a peut être pas que dans le monde du cinéma ou du show biz. Et là, ce n’est même plus le simple talent qui serait mis en jeu, mais bien les compétences. Et c’est là que je rejoins votre point de vue : d’un point de vue général, ce n’est pas PARCE QUE on est le fils de ou la fille de que l’on est FORCEMENT prédisposé à avoir le talent ou la compétence. Ce n’est pas génétique, que je sache. Et peut être y a-t-il des gens qui se trompent et le pensent. En réalité, c’est comme pour tout, il faut toujours accepter de passer par un apprentissage long et sérieux. Sinon, milieu du cinéma ou pas, on est un fumiste.
Sinon, à part ça, la seule critique que j’émettrai par rapport à votre article est l’usage, à deux reprises, de l’expression « ces gens là ».