Valls affirme qu’il a pris un risque. Je pense plutôt qu’il savait par diverse accointances qu’il aurait l’aval du conseil d’état. Sinon, il n’aurait jamais pris le risque de se faire spectaculairement retoquer. Tout était prêt, de la comm’ médiatique à l’agenda en passant par la personne du CE qui prendrait la décision.
Ainsi, on a le premier flic de France qui a piloté et créé une jurisprudence rendant légale la censure préventive.
C’est un scandale, une énorme brèche dans la séparation des pouvoirs. C’est un outreau constitutionnel.
Pour une affaire aussi grave, la décision a été torchée en quelques heures (je pense qu’elle était même préparée à l’avance depuis longtemps), par un seul homme, avec comme défense un avocat commis d’office car on n’a même pas laissé le temps à l’avocat de Dieudonné de venir plaider.
Ce n’est certainement pas une victoire de la république. Nous sommes revenu aux lois de la Restauration. En 1820, il fallait une autorisation préalable pour publier, et on était puni « pour mauvais esprit ». Nous y sommes.
Et le pire, c’est qu’il faut prendre parti pour le sulfurique Dieudonné pour défendre l’état de droit, la liberté d’expression et de réunion !
Et bien entendu, ça ne s’arrête pas là. En toute logique, c’est maintenant internet que l’on veut censurer. Après tout, par la loi de programmation militaire, ce pouvoir nous a déjà tous mis sur écoute, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?