Bonjour d’une végétarienne « normale » !

Non, être végétarien ne rend pas « plus intelligent ». Mais il s’agit de l’aboutissement d’une réflexion, d’un engagement qui répond à une logique philosophique et écologique. Personne ne parle d’une quelconque « supériorité ». Les végétariens sont juste convaincus (à juste titre) que chacun, en tant que consommateur, a un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement et dans le sort réservé aux animaux. Il n’y a rien, aujourd’hui, de plus polluant que la production de viande. Vous fermez le robinet pendant votre brossage de dents ? C’est bien. Mais il faut aussi savoir que 15 000 litres d’eau sont nécessaires à la production d’un seul kilo de viande. Toutes ces données ne sont pas négociables, elles existent.

Parmi les raisons qui poussent à devenir végétarien, il y a aussi l’éthique. Personne ne niera le plaisir que procure la dégustation d’un morceau de viande. J’en étais moi-même très friande. Mais est-ce qu’un plaisir éphémère justifie la souffrance des animaux tués pour nous nourrir ? Ce n’est qu’une question d’échelle de valeurs. Pour ma part, je pense que mes habitudes alimentaires valent moins que la vie d’un animal. Animal, qui, rappelons-le, n’a pas moins le droit de vivre (sinon, selon nos critères arbitraires) qu’un chat ou qu’un chien : on sait depuis longtemps déjà que la vache, le cochon ou le poulet, sont des êtres sensibles, avec une conscience aigüe de leur existence. Ces animaux, qui la plupart du temps ont vécu dans des conditions indignes, sans jamais voir la lumière du jour, dont on abrège la vie de manière indécente, sans jamais se soucier de leur bien-être, souffrent. Le végétarisme prend juste acte de cette souffrance.

Il ne s’agit pas de prôner un monde sans consommation de viande, sur un modèle totalitariste (« les végétariens sont méchants, ils veulent mettre en prison tous les carnistes »), mais juste d’alerter les gens sur leur manière de consommer. C’est un combat comme un autre. Bien que. Si on consommait ne serait-ce que moitié moins de viande, en utilisant toute l’eau et les céréales destinés aux animaux, on pourrait certainement nourrir toutes les populations qui meurent de faim aujourd’hui. Il n’est donc pas totalement idiot d’y penser.