J’ai visionné « L’argent dette » de Paul Grignon il y a plusieurs années déjà. Je ne sais pas si Grignon s’en rendait compte, mais c’est un plaidoyer en faveur du droit des particuliers à battre monnaie : les petits pains (ou tartelettes, je ne sais plus) d’Antoine le boulanger finissant par remplacer la monnaie métallique.
J’ai oublié si Grignon y mentionnait la « monnaie fondante » de Silvio Gesell. Elle y a sa place, car en quelques semaines les tartelettes d’Antoine seraient moisies et ses petits pains rassis, perdant toute leur valeur, comme un dollar zimbabwéen, et constitueraient donc une monnaie fondante quasi idéale.
Il n’empêche que cette idée de monnaie fondante a ses défenseurs, qui en prônent l’institution. Ils ne voient pas que la monnaie fondante, on l’a eue, du temps où le franc se voyait dévaluer une ou deux fois l’an. Et je ne parle pas des assignats, c’était de la monnaie aussitôt reçue aussitôt évaporée.
Je range Grignon dans la même île à naufragés que Louis Even.