Il est de bon ton de critiquer par défaut les responsables politiques, et bien sûr tous ces fameux « cumulards ».
La réalité est pourtant complexe et appelle à la mesure.
- Les élus nationaux des « petits » partis (UDF, PC...) sont peu nombreux. Pour eux, cumuler est quasi une obligation, puisqu’ils doivent être au four et au moulin (c’est pourquoi on les retrouve inscrits dans une flopée de groupes d’amitié, dans les organigrammes du parti, dans de multiples commissions parlementaires, et aussi au niveau local car, second élément :
- avec le système actuel de scrutin majoritaire, il faut être connu pour être élu au parlement (surtout si on n’est pas d’un parti dominant !)
- les salaires des maires et des conseillers généraux ou régionaux de base sont médiocres par rapport aux responsabilités (celui des maires est même risible). C’est moins le cas dans les executifs (presidents ou vice-président du conseil général ou régional) et au niveau des parlementaires c’est très raisonnable.
- un élu n’est pas assuré de retrouver son siège ! le cumul est donc une assurance contre un vote négatif, étant donné qu’il n’existe aucune mesure de réinsertion automatique du battu, sauf pour les fonctionnaires (ce qui explique leur présence nombreuse...).
Comme certains commentaires l’indiquent, il faut différencier les rôles :
un député doit pouvoir se consacrer au travail législatif (et donc ne cumuler qu’un petit mandat local)
un sénateur, qui représente en revanche les collectivités locales, a intérêt à avoir aussi un mandat local
un maire de grande ville (supérieure à 100.000 habitants disons) ne peut cumuler (c’est un travail à temps plein) mais doit voir son salaire sérieusement revalorisé (il a en général 2000 fonctionnaires sous ses ordres ou plus, et un chef d’entreprise équivalent gagne 10 fois plus au moins), et ce aussi pour limiter les risques de corruption
idem pour les chefs d’executifs locaux (président de conseil général ou régional)
Pour conclure, il est évident que le cumul des mandats est néfaste, puisqu’il ne permet pas à l’élu de faire correctement son travail. Empêcher ce cumul doit êre accompagné d’un certain nombre de mesures en parallèle :
- accroissement du système proportionnel
- revalorisation des rémunération des élus locaux
- garanties de reinsertion des élus dans le privé