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clgz11 clgz11 23 décembre 2017 16:15

@Anatine

Vous écrivez que la logique économique dont le Bitcoin procède n’est pas (encore) dominante.

Mais cette logique-là existe déjà depuis belle lurette, plus précisément depuis qu’elle repose sur une économie fondée sur la rareté des biens et des services ainsi que sur celle des ressources qui leur ont donné naissance.

Et cette rareté-là fait que les biens et services, parce qu’ils sont rares, précisément, ont un prix.

L’air, qui est abondant, n’a pas de prix, car nulle entreprise ou nul consommateur n’a les moyens de rendre rare pareille abondance.

Mais si, à l’inverse, quelqu’un avait les moyens de s’approprier l’air, sa rareté même ferait de lui un bien doté d’un prix rapportant un profit ou une rente à son propriétaire.

Tous les biens et les services étant le produit d’un travail (comme l’indique l’un des intervenants participant au forum sur le sujet écrit par vous), c’est lui, travail, qui confère aux biens leur valeur (et donc leur prix).

****

Dans votre billet, vous parlez de soins de santé. Il s’agit là de services qui, en étant mis à disposition des malades par des hôpitaux, des cliniques, ou par tel ou tel médecin en particulier, qui tous utilisent des ressources dans ce but, font que les services en question,  au lieu d’être gratuits, ont un coût de production.

Si les entreprises produisant des soins de santé font du profit, cela prouve que le prix de marché auquel elles vendent leurs soins est supérieur au coût de production de ces derniers. En quoi elles peuvent survivre économiquement. Mais si, inversement, elles ont fait des pertes au lieu de faire des profits, elles sont condamnées à disparaître. Puisque telle est la loi au sein d’une économie capitaliste où les entreprises sont en concurrence permanente, les unes avec les autres, pour produire et vendre tel ou tel bien, ou, autre variante, tel ou tel service.

Et ce constat-là est valable, que la monnaie destinée à payer le prix des biens ou des services concernés, soit l’or, l’argent, le billet d’un euro, ou - last but not least -  le Bitcoin.

****

Vous écrivez également, dans votre billet, que la quantité de monnaie ne doit pas être illimitée. Cela signifie donc qu’elle doit être adaptée aux besoins de l’économie, ainsi qu’aux ressources dont dispose cette économie (songeons à une population donnée) pour produire des biens et des services.

Mais ceci est valable, que la monnaie concernée soit le Bitcoin, le dollar, l’euro, ou un bien réel tel que l’or ou l’argent métal.

Là est néanmoins la différence entre le Bitcoin et les autres monnaies : le premier nommé étant une monnaie électronique, son coût de production est nul, si l’on ne tient pas compte des  frais suivants : la création du logiciel, le revenu des organisateurs, ainsi que les autres frais qu’ils ont dû supporter au moment de mettre leur système en route.

Or ces frais-là seront couverts, une fois le système mis en route, par la commission que les gestionnaires ou organisateurs du système prélèveront, à travers le système lui-même, sur chaque opération où le Bitcoin est utilisé comme moyen de paiement.

A partir de là, c’est le volume des biens et services, ainsi que leur prix mesuré, d’abord en dollars, yen, yuan, ou euros, puis convertis en Bitcoins (sous-entendu : au cours de change du jour), qui va déterminer le volume total de Bitcoins que le système va créer, de manière décentralisée, pour pouvoir payer ce prix-là.

Cette création-là, du Bitcoin, est décentralisée, car il existe quantité d’acheteurs et de vendeurs disséminés dans le monde entier, tous étant, au choix, des acheteurs ou des vendeurs de tel ou tel bien ou de tel ou tel service, et tous étant également des gens désireux de faire leurs affaires en utilisant le Bitcoin comme monnaie.

Ces gens-là utiliseront donc Internet comme moyen de communication, puis, une fois sur Internet, ils utiliseront les plateformes mis sur pied par les promoteurs du Bitcoin.

Et le volume de Bitcoins créé par le système va dépendre du volume d’affaires, et, au-delà, de la quantité des gens désireux d’utiliser les plateformes en question, afin de négocier leurs propres affaires (en s’aidant, pour cela, du Bitcoin, comme moyen de paiement).

Plus donc les gens vont affluer sur ces plateformes, plus le système va créer, de manière décentralisée, de Bitcoins afin de satisfaire un volume d’affaires en augmentation.

Or là est la subtilité du raisonnement : si théoriquement la quantité de Bitcoins générée, de manière décentralisée, par le système, peut être infini ou illimité, il se trouve que dans la pratique, cette quantité-là est limitée par le volume des affaires que les gens consentent à réaliser en utilisant le Bitcoin comme monnaie ou moyen de paiement.

Et comme le Bitcoin est devenu un objet de la spéculation, les acheteurs et/ou vendeurs sont désormais, en tant que spéculateurs, des gens qui anticipent le prix futur du Bitcoin, une fois celui-ci mesuré en dollars, euros, yens, yuans, etc.

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En résumé, le Bitcoin a beau avoir, comme monnaie électronique, un prix de production nul (hormis les frais susmentionné), ce fait-là ne modifie en rien l’économie dans laquelle il prend place comme moyen d’échange ou comme réserve de valeur.

De deux choses l’une, à cet égard : ou bien nous vivons dans le monde de l’abondance absolue, et les prix n’existent pas, ni non plus la monnaie pour les payer ; ou bien nous vivons dans un monde où les ressources sont rares, et où les biens et services ont un prix qui repose, fondamentalement, sur les ressources en travail et en capital qui ont été utilisées, par telle ou telle entreprise, pour les produire.



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