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Claude Courty Claudec 14 février 2018 16:57

Article d’une stupidité démontrant que la richesse matérielle n’est pas la seule à être bien mal partage.
Comparer l’avoir des plus riches au dénuement des plus pauvres, comme le font les champions d’une lutte des classes ayant pourtant fait depuis toujours et partout la démonstration de sa vaine obstination, c’est omettre que la richesse des uns est constituée d’actifs dont les autres tirent leurs revenus, aussi faibles soient-ils. Ce sont ces avoirs – ce fameux Capital – qui financent les outils de l’économie, le progrès, l’emploi et la rémunération de tous ceux qui participent à l’accroissement de la richesse globale de la société, ne serait-ce que par leur consommation, aussi faible soit-elle. Ramener ce mécanisme à une comparaison de richesses individuelles n’a aucun sens, sauf à réduire la légitime aspiration au bien être des plus démunis, en soif d’un égalitarisme sommaire et sans issue conduisant à l’exacerbation d’un sentiment de frustration mortifère.
Richesse et pauvreté sont des conditions relatives, et en cela l’essence même de toute inégalité – non limitativement d’ordre matériel d’ailleurs. La pauvreté existe par la richesse et réciproquement, instrumentalisée par les uns, combattue par les autres ; compensée dans une mesure toujours insatisfaisante, que ce soit par la charité, par la solidarité ou par la loi. Avec ou sans capital, la pauvreté est une fatalité liée à la structure incontournablement pyramidale de notre société et à notre démographie. Par le sort qui le fait naître dans une condition plutôt que dans une autre, chacun est, de sa naissance à sa mort, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que lui, quelle que soit l’évolution de sa condition au cours de son existence.
Ce qui n’est pas une fatalité par contre est la misère profonde dans une société d’abondance, et le nombre toujours croissant de ceux qui en souffrent, laissés pour compte du progrès.
À population constante, un tassement de la pyramide sociale, en réduisant l’écart entre son sommet et sa base entraîne un élargissement de cette dernière, (augmentation de la pauvreté), alors que l’accroissement de cet écart, tel qu’il résulte d’une étirement de la pyramide vers le haut (enrichissement général), a l’effet inverse. De même, quand la pyramide sociale se développe en volume, du fait de l’augmentation de sa population, le supplément d’activité de celle-ci accroît la richesse globale de la société, avec pour conséquence d’éloigner son sommet de sa base, et pour effet l’accroissement de l’écart entre richesse et pauvreté. Ces deux observations révèlent qu’à une augmentation de l’écart entre richesse et pauvreté correspond une réduction de la pauvreté et inversement, sans modifier les inégalités autrement que dans leur importance. En d’autre termes, l’augmentation de richesse collective réduit la pauvreté et sa diminution l’augmente. La Palice n’aurait pas dit mieux mais aurait pu ajouter que le partage des richesses est une tout autre affaire.
Plutôt que de nous obstiner, à la manière de la mouche qui se heurte contre la vitre qu’elle ne voit pas, à la poursuite d’une utopique suppression des inégalités, nous devons donc être conscients que notre seule possibilité est de les réduire par une population moindre – régulation des taux de natalité à l’échelle planétaire, par l’éducation notamment – et un choix entre plus de riches et moins de pauvres, ou moins de riches mais davantage de pauvres.


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