@Traroth
Pour
l’enseignant que je suis (maintenant à la retraite) votre
commentaire donne
l’impression désagréable de prendre appui sur une vérité pour
s’autoriser à exprimer son
ressentiment.
Il contient une vérité indéniable, qui est, en gros, que
l’enseignant devrait aider l’enfant à répondre à des questions
qu’il se pose plutôt que de l’abreuver
de connaissances dont il ne sait pas à quoi elles servent et qui ne
font pas sens pour lui. Le problème est que, partant de cette vérité
fondamentale, vous ignorez la problématique soulevée ici, et qui
n’est pas le fait des enseignants (même s’ils ont leur part de
responsabilité) mais de l’institution. Vous ignorez que les
enseignants armés des meilleures intentions et des idées les plus
innovantes sont broyés par un système qui leur impose tout un tas
de contraintes, les
obligeant à se conformer et à entrer dans le moule.
Vous
donnez
l’impression de régler des comptes, sans nuance, par
une
simplification à outrance qui
voudrait réduire, de manière manichéenne, la question à deux
pôles : les gentils élèves qui ne demandent qu’à
s’épanouir et les méchants enseignants qui refusent de se
remettre en question. Je
ne dis pas que c’est ce que vous pensez, mais c’est l’impression
qui se dégage en vous lisant.
Trop
porté à dénigrer les enseignants (et le système aussi ? On ne
sait pas, vous mettez tout dans le
même panier) vous passez à côté de la problématique soulevée
par cet article, qui est la lâcheté et l’hypocrisie d’un
système qui, au lieu de se remettre en question, pratique le déni,
le mensonge et la tromperie. Le problème n’est donc pas ici la
pédagogie (ce qui mériterait un article consacré à ce sujet, et
là je vous rejoins) mais le
fait que l’institution fasse semblant d’œuvrer pour le bien des
élèves alors qu’elle enfume avec du pédagogisme jargonnant, en
mentant à la fois aux parents et aux enseignants sur les raisons
véritables (et très prosaïques) de ses orientations et de ses
dogmes.