Cher Jean Keim, votre fiction satirique sur les champignons est tout à fait pertinente quant à la destruction progressive de nos libertés les plus élémentaires. Vous visez, bien sûr, le second degré pour épingler la folie du confinement mais il se trouve que, au premier degré, la tyrannie croissante qui sévit dans le sous-bois n’a pas attendu le covid. Au niveau le plus basique de nos vies, la pyramide des cheffaillons s’emploie à nous brimer depuis belle lurette.
J’habite une petite ville de Lorraine et j’aime la forêt et les champignons. Quand vous dites : « l’accès aux zones infestées seraient frappées d’interdiction », vous n’êtes pas dans la fiction mais déjà dans la réalité.
- Plus moyen de se rendre au coeur d’une forêt sauf à parcourir à pied plusieurs kilomètres : toutes les voies forestières sont interdite à la circulation « sauf ayant-droit ».
- Interdiction de pénétrer dans les secteurs de « crise sanitaire » là où il y a des sapins atteints par le scolyte.
- Interdiction de pénétrer dans les bois où il peut y avoir des chenilles processionnaires ... même quand il n’y en a pas.
- Interdiction de ramasser des champignons dans un nombre croissant de forêts communales.
- Interdiction de pénétrer dans certains secteurs forestiers classés « réserves naturelles » par des bureaucrates écolos du mille-feuilles territorial et de l’ONF.
- Interdiction de pénétrer dans les zones de coupe : « chantier interdit au public »
- Impossibilité de fait de s’aventurer dans la forêt les week-ends du fait des chasses en battue aujourd’hui organisées comme des manoeuvres militaires.
- Affiches en forêt domaniale réglementant le poids de la cueillette de champignons !
Vous pouvez toujours rester chez vous dans votre jardin mais vous n’avez pas le droit d’y faire du feu.