Pourtant c’est bien à un motif anti-psychanalytique qu’est réduite le plus souvent cette œuvre dans le champ psy. Aujourd’hui, des étudiants de psychologie s’étonnent que l’anti-oedipe ne figure pas dans la bibliographie du Livre noir de la psychanalyse. Pour certains psychanalystes L’anti-oedipe est un livre « où l’on voit bien » que « les auteurs n’ont rien compris à Lacan et à la psychanalyse », ou encore qu’ils en « reviennent » à une conception de l’inconscient antérieure à l’avènement de la psychanalyse [4][4]D’après André Green, Deleuze et Guattari ne font référence…. Cliniquement antérieur à l’avènement de la psychanalyse, et politiquement suranné, l’Anti-oedipe serait à la fois une régression du point de vue métapsychologique et un fourvoiement politique. Ce livre est mis au ban de la « légitimité psy ». Avec l’anti-psychiatrie et le freudo-marxisme, il participe, aujourd’hui, à constituer la frontière de ce qui relève du champ de la recevabilité épistémologique et de ce qui n’en relève pas. Il vient silencieusement délimiter la positivité de l’espace du savoir légitime et sceller l’accord métapsychologique fondé sur son exclusion. Une étude psy récente qui ose quelque peu braver l’interdit en prenant pour objet le « Corps sans organes » ne se risque, malgré tout, jamais à citer L’anti-oedipe [5][5]Par exemple, François Villa, professeur au département de….