Commentaire lu dans l’Eclaireur des Alpes du 16/02
« Il est d’autant plus incongru de dresser en quasi-héro et figure plus emblématique et médiatique que politique de l’opposition un homme qui, finalement, ne faisait pas beaucoup d’ombre à Vladimir Poutine. En mai 2017, un sondage en vue de l’élection présidentielle de 2018 le crédit de 2 % des voix, contre 63 % pour Vladimir Poutine. Sa candidature avait finalement été invalidée en raison d’une condamnation pour détournement de fonds.
Parfait opposant façon épouvantail Navalny ?
C’est ce qu’affirme le journaliste canado-américain Aaron Maté. »Poutine a eu intérêt à ce qu’il soit considéré en Occident comme son principal opposant« . Ce afin de pouvoir mieux masquer l’éviction de Boris Nadejdine, ex-député à la douma (le parlement russe) et candidat à la présidentielle et qui condamne ouvertement la guerre en Ukraine. Boris Nadejdine était crédité de 20 % dans les sondages, en deuxième position derrière Vladimir Poutine, quand la commission électorale centrale a invalidé sa candidature, au motif d’erreurs dans les signatures.
»Nous entendons moins parler de gens comme Nadejdin et Kagarlitsky (le sociologue également contre la guerre condamné à cinq ans de prison) en Occident pour une raison : contrairement à Navalny, ils ne collaborent pas avec les gouvernements occidentaux, assène Aaron Maté. Navalny a travaillé avec Bellingcat, le service de renseignement de l’OTAN, et a suivi le programme « Yale World Fellow », un terrain d’entraînement au changement de régime« . »