https://www.voltairenet.org/article220599.html
La France s’oppose à un projet russe de paix de type coréen en Ukraine
• Dans son discours de réélection, le président
russe, Vladimir Poutine, a fait allusion à un possible compromis en
Ukraine. Il s’agirait de la proposition de l’ancien commandeur suprême
de l’Otan, l’amiral James Stravidis : une solution de type coréen. La
rivière Dniepr servirait de barrière naturelle entre la partie russe et
la partie ukrainienne. La Russie abandonnerait alors son projet de
libération d’Odessa et de jonction avec la Transnistrie. L’Ukraine
abandonnerait la Crimée, le Donbass et l’essentiel de la Novorossia.
• Avant que l’Otan ne réponde, la France a déployé sa Légion étrangère à Odessa [1].
Le président Emmanuel Macron estime que la Russie n’osera pas ainsi
attaquer Odessa et réunir la Novorossia et la Transnistrie.
Selon Sergueï « Narychkine », directeur du service de renseignement
extérieur de Russie, la France a prévu de déployer 2 000 hommes [2]. Il a déclaré que l’« épée » de la Fédération les attendait.
☞ Le président français ne semble pas comprendre la culture russe. Il
se trompe lorsqu’il pense que Moscou n’osera pas attaquer en raison de
la présence de militaires d’une puissance nucléaire. Il risque de
découvrir, aux dépends de ses soldats, que la puissance atomique de la
France lui permet de se défendre, mais pas d’imposer sa volonté.
☞ Odessa est à la fois historiquement russe et française. Elle a été
fondée par le maréchal Potemkine, amant de la tsarine Catherine II, qui
souhaitait en faire un territoire administré selon les principes du
philosophe français Voltaire. Le tsar Paul en confia d’ailleurs, en
1801, l’administration à Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu (dont
la statue s’élève au centre de la ville) avant que celui-ci ne devienne,
en 1815, le Premier ministre du roi de France, Louis XVIII.
• Le ministère français des Armées a qualifié les propos Sergueï
Narychkine de « nouvel exemple du recours systématique à la
désinformation massive par la Russie » et appelé « à la plus grande
vigilance pour éviter toute instrumentalisation par ce type de
campagne ».
Sergueï Narychkine a précisé que des « dizaines » de citoyens
français, vraisemblablement des soldats volontaires, ont été tués en
Ukraine depuis le début des combats, il y a plus de deux ans. « Comme
l’admet officieusement le ministère français des Armées, le pays n’a pas
connu de telles pertes à l’étranger depuis la guerre d’Algérie dans la
seconde moitié du XXe siècle ».
☞ Nous avons régulièrement suivi les imputations russes de présence
de « mercenaires » français en Ukraine. Surtout, en août dernier, lors
du décès du général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major de la
présidence de la République et ancien chef d’état-major des armées,
nous avions rapporté que son corps n’avait pas été exposé et qu’il était
probablement mort en mission en Ukraine (cf VAI n°50).