Hélas, trois fois hélas, nous élisons des hommes et des femmes qui s’asseyent allègrement sur nos têtes et sur leurs engagements. Ces carriéristes (suivez mon regard, « nouveaux centristes ») s’avillissent dans la logique de partis pour conserver leur siège, au mépris de ceux qui les ont élus, ces « bêtes à cornes », si complètement amorphes qu’ils réélisent les mêmes escrocs de mandant en mandat.
Je propose, et je sais bien que l’on va me rire au nez, une solution que je taxerai de naïvement humaniste. Imaginez un tirage au sort national qui désigne 577 députés (ou autant qu’il en faudra) parmi les citoyens français. Pas moyen de s’y soustraire, vous passerez 5 ans au service de la France (avec un salaire des plus raisonnables, rassurez-vous), vous y accomplirez le devoir d’un citoyen.
Mais ! Honteux ! Bouh ! Impossible, les gens sont bien trop, au choix :
- cons
- incompétents
- égoïstes
- peu cultivés
- [ajoutez ici l’épithète adéquat].
Ah oui ? Plus que les membres de l’Assemblée Nationale ? Vous devriez le savoir, vous qui avez suivi la pantalonnade DADVSI : quel député a fièrement annoncé, sans la moindre once de honte dans la voix un truc du genre : « de toutes évidence, nous ne sommes pas compétents pour ce sujet, taisons-nous et votons (selon la ligne du parti, NDR) » ? Combien étaient-ils du même avis ? Combien sont-ils encore à dormir sur les sièges en ignorant tout de ce qu’ils vont ratifier ? Je n’ose l’imaginer.
Alors, que des citoyens soient plus mauvais, je n’y crois pas. Il est toujours possible d’élever un Homme, et surtout si on lui donne des responsabilités. Traitez les gens comme des veaux, vous verrez qu’ils se conduiront comme tels. Un député possède un cabinet, et des experts peuvent l’instruire sur le sujet traité.
Ainsi nous aurions une assemblée :
- débarrassée d’étiquettes encombrantes.
- ne pouvant jouer du carriérisme.
- réellement représentative du pays (puisque le tirage au sort, comme son nom l’indique tire les citoyens au hasard, c’est fou non ?).
- réellement consciente des problèmes du peuple (très peu paieront l’ISF au début de leur mandat, si l’on en croit les statistiques françaises...).
A conditions de traiter moins de sujets, de préférer la qualité à la quantité de lois, il est possible de sortir quelque chose de bien d’une telle organisation. Mais bon. Non, hein ? Tout ça manquera d’efficacité, tout ça sera bien trop lourd, on ne dégagera pas de majorité, gnagnagna... Ah bon ? A-t-on déjà essayé, ou n’avons-nous été représentés depuis des lustres, que par une certaine caste de (plus ou moins) sinistres personnages, comme le dit si bien Rage dans son article ?
Et le gouvernement ? Reste ce qu’il est, proposition de loi, pouvoir exécutif, pouvoir diplomatique. Et c’est déjà pas si mal.
Première économie de ce système : des millions d’euros grâce à une lourde et coûteuse procédure d’élections legislatives désormais inutile. C’est pas énorme mais ça commence bien.
Bien à vous,
Zenest. Le naïf, le crétin, le drogué, [ajoutez ici votre quolibet préféré], ...