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Étirév 22 août 18:57

Si la physiologie nous montre ce qu’est le mécanisme de nos organes, si la psychologie nous apprend quelles sont nos facultés mentales et sentimentales, la morale nous enseigne l’usage que nous devons en faire.
La physiologie nous dit ce que nous pouvons, la psychologie ce que nous faisons, la morale ce que nous devons.
On peut la définir ainsi : « C’est l’ensemble des règles qui doivent guider la libre activité de l’homme. »
Ces règles doivent être basées sur les vérités éternelles ; elles doivent reposer sur les principes mêmes qui ont créé la vie et dirigé l’évolution humaine. Sans cela ce n’est pas la morale.
Ces principes étant partout les mêmes, sur notre terre, tous les hommes doivent être soumis aux mêmes règles de conduite puisqu’ils sont soumis aux mêmes lois physiologiques. Donc, la morale doit être une, elle doit être universelle comme les vérités premières qui doivent être l’origine et la fin de tous les devoirs de la vie.
L’histoire nous montre, en effet, que les préceptes de morale, observés chez tous les peuples de la terre, reposent sur un fond commun d’idées.
Le code du devoir a toujours été à peu près le même. La pensée souveraine qui a traversé tous les âges et qui semble être née spontanément dans toutes les parties du monde, est l’écho des lois immuables qui gouvernent la nature humaine.
Les vérités morales, nécessaires à la vie sociale de l’humanité, ne sont le privilège d’aucun temps, d’aucun peuple, d’aucun individu. Partout la conscience humaine est soumise aux mêmes lois et se développe dans la même direction.
Il ne doit y avoir qu’une morale, comme il ne doit y avoir qu’une science.
La morale universelle, unie à la science universelle doit devenir la Religion suprême, celle qui dirigera tous les peuples, qui régnera dans toutes les nations.
Mais les causes premières sur lesquelles se base la loi morale échappent à l’entendement actuel de l’humanité.
Elles sont à l’origine de la vie sociale, comme les causes qui ont dirigé l’évolution des êtres sont à l’origine de la substance organisée.
L’idée que nous avons d’une loi morale n’a pas son origine dans notre moi actuel, nous l’apportons en naissant, c’est un lot de l’héritage ancestral. Nous pressentons les lois de l’ordre moral, nous les proclamons et nous nous y soumettons avant de les comprendre : C’est un phénomène d’atavisme. Nous pouvons même dire que, dans l’état actuel de l’esprit humain, les causes n’en sont plus du tout comprises.
Et, cependant, il semble qu’une voix intérieure révèle à l’homme la différence qui existe entre le bien et le mal, le juste et l’injuste. Mais la cause de ces différences lui échappe.
C’est un flambeau que les générations se passent de mains en mains sans que personne ne songe à demander qui a allumé ce flambeau, où, quand et pourquoi.
Les causes morales doivent être cherchées dans les principes mêmes qui ont créé la vie et dirigé l’évolution puisqu’elles sont inhérentes à la nature humaine. Mais il faut savoir quel est le rapport qui peut exister entre ces principes et les actions des hommes ; pourquoi la nature humaine est organisée de telle sorte qu’en suivant ses impulsions l’homme ne va pas toujours vers le bien ? Quelle signification on doit donner au mot bien et au mot mal, quel est le but que l’homme doit chercher à atteindre, en un mot, qu’est-ce que la perfection morale ?
Le Bien et le Mal : Loi Morale


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