« ... la première expression d’une figuration mimétique de la perception de l’environnement par l’œil de l’espèce sapiens, il est aussi le premier geste de fixation de cette perception et première prise de conscience ... »
Quel jargon !!!
« ... la première trace d’une représentation figurative d’animaux par des hommes avec des peintures et des dessins réalistes »
Une représentation est l’acte de rendre présent une chose ou une personne en son absence. Une représentation n’est pas forcément figurative, c’est-à-dire analogique, elle peut être abstraite ou arbitraire, comme un mot. La capacité de représenter avec des dessins, des objets, des mots, des gestes, des sons, des monnaies est effectivement un des faits anthropologiques, c’est-à-dire caractéristiques de l’humanité, celui qui permet les langages.
Ce n’est pas « l’environnement » qui est représenté, il n’y a aucun arbre, aucun paysage, aucune chose, il y a uniquement des animaux, aucun homme, ou partie humaine.
La « perception par l’oeil », « geste de fixation de cette perception », il ne s’agit pas d’un dessin à vue, mais d’un dessin de mémoire puisque ces peintures sont réalisées au fonds d’une grotte dans laquelle il n’y avait ni auroch, ni lion, ni gazelles, c’est donc bien une représentation, c’est-à-dire l’action de rendre présents — pendant la période où les hommes vivaient dans les grottes c’est à dire en hiver — des animaux qu’ils voyaient ailleurs et à un autre moment.
La grotte Chauvet, c’est 36 000 ans avant J-C, c’est le début de l’homo sapiens, la fin de Neanderthal, et c’est déjà du dessin académique de type occidantal, avec vues de 3/4, expression du relief par des dégradés, tracé des ombres, évocation du mouvement. Il n’y a aucune symbolisation ou déformation stylistique comme dans les peintures primitives africaines. Il n’y a eu aucune évolution de la perception mentale des animaux depuis cette époque.