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baptiste64 25 septembre 2007 15:45

Interview interessante de Daniel Boulanger, principal interessé, pour 20 minutes.

Daniel Boulanger Le jour où j’ai tué HB (Hachette littératures)

Jusqu’à présent, vous ne vous étiez jamais exprimé sur l’affaire de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly. Une fois en retraite, vous avez ressenti le besoin de donner votre version des faits ? Je n’avais jamais imaginé écrire ce livre. A la suite du docu-fiction tourné pour France 2, Dominique Rizet, m’a proposé de l’écrire avec lui. En y réfléchissant, je me suis dit que cela permettrait de donner une vision de l’intérieur de cette affaire. L’idée première était de rendre hommage à mes camarades du Raid. On nous voit comme des hommes en noir, qui ne parlent pas, comme des robots qui exécutent les ordres. Sans jeu de mots.

Vous avez dû vous replonger dans cette période. Vos souvenirs étaient encore vivaces ? J’avais fait l’effort d’oublier. Je me suis replongé dans la procédure. J’y ai découvert des choses que je n’avais jamais lues ailleurs. En revanche, les souvenirs de l’intervention, la préparation, les gestes, tout cela est ancré en moi. Toutes les arrestations un peu marquantes restent gravées, à cause de la concentration, du stress... Comme celle d’Action Directe ou d’ETA.

Quelle est la part d’imprévu lors de vos interventions ? Ce n’est pas une science exacte. Sinon tous les groupes d’intervention pratiqueraient de la même manière. Il n’y a pas de schéma type. On s’adapte en permanence.

Cette affaire aurait-elle pu se terminer autrement que par la mort d’Erick Schmidt ? Si les médecins du Samu et des pompiers avaient accepté de trouver un produit pour l’endormir, HB aurait peut-être pu être sauvé. Mais ils ont refusé par déontologie. Si nous, on intervient, c’est que tout le monde a échoué avant nous. C’est facile de ne rien faire et de critiquer après. Je me pose encore des questions : dormait-il vraiment, ou faisait-il semblant pour nous faire exploser avec lui ? On ne le saura jamais. Ce n’est pas moi qui a déclenché cette situation, on lui a laissé beaucoup de chances, il n’a pas su les saisir. Et si on rentre, c’est parce que les autres ont échoué. Tous les conseils qu’on nous donne maintenant, j’aurais bien voulu les connaître à l’époque.

Peu après la fin de la prise d’otages, la polémique a été très violente et on vous a accusé d’avoir exécuté HB sur ordre de Pasqua, alors ministre de l’Intérieur... Ce que je peux dire, c’est que si les snipers avaient pu le neutraliser, il n’y aurait pas eu de polémique. Je pense qu’il s’agissait d’un règlement politique pour atteindre Pasqua. Je n’existais pas, la famille d’Erick Schmidt non plus. Si Pasqua avait donné un tel ordre, il y aurait une vingtaine de personnes concernées. Je ne vois pas comment nous aurions pu garder le secret. Et surtout, pourquoi aurais-je exécuté cet ordre ? Il n’y a qu’un seul responsable, c’est celui qui appuie sur la détente.

Vous êtes préparé à tuer ? Je peux vous raconter ce qui s’est passé à Ris-Orangis, avant l’épisode de la maternelle. Je me retrouve tout seul devant un fou qui vient d’abattre deux collègues. Le type jette son arme, je peux le tuer comme je veux, personne ne me dira rien, je serai même un héros. Mais je ne le fais pas. Parce que ce n’est pas dans ma nature. A Neuilly, notre priorité, ce sont les otages. Il y a des explosifs. La situation est particulière. Quand je suis rentré, j’avais l’impression d’aller au casse-pipe. On manquait d’informations. Mais on savait que HB savait manier les explosifs. On sai


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