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On sait que si on doit tirer, on ne peut que viser que le cerveau pour tenter de tout arrêter.
Vous avez terminé votre carrière comme instructeur du Raid. L’affaire HB a-t-elle influencé votre enseignement aux nouvelles recrues ?
Oui, je devais leur faire comprendre qu’il y a une différence entre tirer sur une cible blanche et tirer sur quelqu’un. Avec les cris. Avec l’odeur. Cette idée d’être amené un jour à tirer, il faut l’avoir avant et pas pendant. Les policiers doivent se dire que même s’ils sont en légitime défense, ils seront emmerdés, qu’ils ne sortiront pas indemnes sur le plan personnel, professionnel, familial. Même si vous êtes un solitaire, vous allez déguster. Il est plus facile de ne pas tirer que de tirer.
Et le rôle de Sarkozy qui a négocié avec le preneur d’otages pour libérer des enfants ?
Sans faire le lèche-cul, il s’est proposé d’emblée. Ce genre de choses est à double tranchant. Je lui ai trouvé une sacrée dose de courage. On a trouvé qu’il allait parfois un peu loin, mais ça a marché, avec son côté rentre-dedans, il a réussi à sortir des mômes
Vous n’avez pas été gêné de rejouer votre propre rôle pour le docu-fiction de France 2 ?
Je ne devais faire que témoigner au départ. Au fur et à mesure, j’ai fini par devenir conseiller technique. Et puis, j’ai fini par faire le figurant car il n’y a personne mieux que moi qui connaissait le déroulement des choses. Je ne l’ai pas rejoué par gaîté de cœur.
Recueilli par David CARZON