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rafale f3 4 novembre 2007 18:33

Pour ma part, le probleme n’est pas uniquement de tuer 10000 personnes civiles d’un coup avec la bombe, on peut faire aussi bien avec des bombes au phosphore.

C’est d’aneantir le futur des survivants et de leur descendants, degenerescence, maladie, cancer, leucemie, de nos jours, les effets d’hiroshima continu.

Quand a l’utilisation de la bombe, j’ai des doutes, leur aviation et leur marine etaient détruite, leur industrie était incapable de produire, ils n’avaient plus d’armes, les russes allaient attaquer le japon, ils etaient au bout du rouleau depuis un moment.

Un extrait : ca correspond a ce que j avais vu dans un reportage, et la fameuse agence.

/DEBUT/

En 1947, ils créent à Hiroshima l’Atomic Bomb Casualty Commission (ABCC), un organisme de sinistre mémoire pour les hibakushas. Les rescapés y sont appelés à donner des échantillons de leur sang, de leur peau et du reste pour examens. De Washington, des médecins viennent analyser les données ainsi recueillies.

Mais ils se gardent bien de soigner les pauvres bougres venus à l’ABCC dans l’espoir d’être enfin soulagés. Et ils ne communiquent pas leurs conclusions. Pourtant les faits sont terribles.

Dès 1950, une vague de leucémies emporte des milliers d’irradiés. Quelques années plus tard, c’est le cancer de la thyroïde qui tue les rescapés d’Hiroshima. Et tous les hibakushas présentent des symptômes communs : grande fatigue, nausées, apathie.

Les survivants ne savent que faire. Ils sont désemparés, abandonnés. Car, pendant de longues années, le gouvernement nippon ne va pas s’occuper d’eux. Pour lui, comme pour toute la société japonaise, qui veut oublier la défaite, les hibakushas n’existent pas. A Tokyo, on considère - aujourd’hui encore - que l’Amérique est seule responsable de leur sort, alors qu’à l’évidence le bombardement est dû, en partie, à l’entêtement fanatique de l’empereur Hirohito à poursuivre la guerre (voir interview de l’historien Hasegawa p. 13).

Les survivants de la bombe atomique devront attendre douze ans - douze ans ! - avant que soit créé le premier hôpital pour irradiés. Douze ans aussi pour qu’ils bénéficient de la gratuité des soins. Ils devront patienter onze ans de plus,

jusqu’en 1968, pour avoir droit à une petite indemnité mensuelle. Finalement,

ce n’est qu’en 1995 - cinquante ans après ! - que la Diète japonaise adoptera une « loi générale d’aide aux survivants de la bombe » loi dans laquelle les autorités nippones ne se reconnaissent aucune responsabilité dans l’apocalypse d’août 1945.

Aujourd’hui encore - en 2005 -, le combat des hibakushas n’est pas fini. « Beaucoup d’irradiés ne sont toujours pas reconnus comme tels, explique Kazushi Kaneko, président d’une association de survivants. Il y a ceux qui sont entrés dans Hiroshima plus de deux semaines après le bombardement. On nous dit qu’à partir de cette date il n’y avait plus de risque.

Alors pourquoi les Etats-Unis indemnisent-ils tous les militaires qui ont pénétré dans la ville jusqu’au 6 août 1946 c’est-à-dire un an plus tard ? Et puis il y a les villageois, qui étaient loin de l’épicentre, mais qui ont reçu des retombées radioactives, les fameuses « pluies noires », quelques heures après le bombardement. Eux non plus n’ont droit à rien. »

Maltraités par le gouvernement, les hibakushas ont aussi été largement rejetés par la société japonaise. Le dessinateur de mangas Keiji Nakazawa a raconté ce cruel ostracisme dans « Gen d’Hiroshima » (1), une bande dessinée en 10 volumes qu’il a mis quatorze ans à écrire. Dans son coquet appartement, situé à quelques centaines de mètres de l’endroit où il a perdu son père et son frère le 6 août 1945, il explique : « Vous savez, j’éprouve toujours de la haine envers mes compatriotes. Oui, de la haine. Pourquoi ? Parce qu’on nous a fuis pendant soixante ans. Les gens avaient peur de nous, nous les dégoûtions. Ils disaient qu’à notre contact on pouvait attraper « la maladie de la bombe ». A Hiroshima, ça allait encore : les gens nous toléraient. Mais, ailleurs, c’était insupportable. Combien d’hibakushas, désespérés, se sont suicidés ? Le saura-t-on jamais ? Moi, quand je me suis installé à Tokyo, dans les années 1960, je n’ai rien dit à personne. Et puis un jour, j’ai tout avoué à un collègue que j’aimais bien. Je n’oublierai jamais son regard épouvanté et dégoûté. » Et Keiji Nakazawa ajoute : « Finalement, notre vie après la bombe a été plus dure que le bombardement lui-même. » Durant toutes ces années, les hibakushas ont peiné à trouver du travail. Les employeurs se méfiaient d’eux, les trouvant trop fragiles. La plupart des survivants se sont contentés de petits boulots. Les plus chanceux sont parvenus à se glisser dans les quotas de blessés de guerre, embauchés d’office par les services publics. Ils sont devenus fonctionnaires municipaux, parfois enseignants, s’ils n’étaient pas trop défigurés. Mais beaucoup ont vécu, soixante ans durant, aux crochets de leur famille. Les hibakushas ont aussi eu du mal à se marier.

Dans le Japon des années 1950 et 1960, c’était le mariage arrangé qui prévalait encore. La plupart du temps, la belle-famille potentielle refuse la « candidature » du survivant. « On m’avait trouvé un parti à Tokyo, se souvient Sadako Karihura. Mais dès que les beaux-parents ont su, ils ont dit non. Sur le coup, j’étais désespérée. Après, je me suis dit qu’au moins j’avais visité la capitale. » Même les unions d’amour ont été difficiles.

Sunua Tsuboï raconte : « J’aimais une fille, qui m’aimait en retour. Mais ses parents ne voulaient rien entendre. J’allais bientôt mourir, disaient-ils. Et puis, nos enfants ne seraient pas normaux. Alors nous avons décidé de nous suicider avec des barbituriques. Mais nous ne connaissions pas les doses mortelles.

Alors ça n’a pas marché. Finalement, au bout de sept ans, quand les parents ont constaté que j’étais toujours en vie, ils ont donné leur consentement. » Un autre happy end, tout aussi inespéré : « Je pensais ne jamais fonder un foyer, dit Taeko Teramae. Mais un jour une voisine est morte en accouchant d’un petit garçon. Elle avait le même âge que moi, 33 ans, et avait aussi été irradiée. Son mari m’a demandé de l’épouser et de m’occuper du petit. J’ai dit oui. » Mais, pour quelques cas « heureux », combien d’hommes et de femmes sont-ils restés cloîtrés à vie, chez eux, à l’abri des regards ? Pour déjouer cet ostracisme, beaucoup d’hibakushas mentent à tout le monde, y compris à eux-mêmes. Ils font tout pour nier la bombe, la fuir. Mais, un jour ou l’autre, elle les rattrape. L’histoire de Minoru Atagushi est exemplaire.

« J’ai tu la vérité pendant plus de cinquante ans, même à mes enfants, raconte-t-il. J’étais fonctionnaire municipal à Hiroshima, et personne ne savait que j’étais un hibakusha. Du moins le croyais-je.

En 1997, le maire m’a proposé de prendre la direction du musée du bombardement [officiellement appelé Musée de la Paix]. Or, traditionnellement, ce poste est toujours occupé par un survivant. J’étais abasourdi. Comment avait-il appris que j’en faisais partie ? Que devais-je faire ? Moi qui ai toujours voulu oublier le bombardement, j’allais devenir le gardien de sa mémoire !

Mais c’était un ordre. Alors j’ai accepté. » Et puis, quoi qu’on fasse pour la rayer de son passé, cette maudite bombe est là, dans le corps, tel un fauve tapi prêt à bondir. Chez tous les survivants, la peur de la maladie est obsessionnelle. « Toute ma vie j’ai été inquiet pour ma santé », dit Hitoshi Takayama. « Jusqu’à ma mort, je vivrai dans la terreur de la maladie », renchérit Keiji Nakazawa. L’attaque est parfois soudaine. « Il y a dix ans, j’ai perdu tous mes cheveux et mes poils, raconte la peintre Junko Kayashige, irradiée à l’âge de 5 ans. Je ne pouvais plus marcher ni parler.

D’après les médecins, c’était l’effet des radiations sur mes hormones. » C’est surtout le spectre du cancer qui terrorise les rescapés. Après les vagues de leucémies et de cancers de la thyroïde des années 1950, ils ont cru que la menace avait disparu. Mais l’espoir a été vite déçu.

Dans les années 1970 puis 1980, de nouvelles tumeurs malignes - au foie, à l’estomac, sur la peau. - sont apparues en nombre chez les hibakushas. Et aucun médecin ne peut prédire ce qui arrivera dans les dix ans à venir. Enfin et surtout, il y a les enfants. Les survivants sont obsédés par la crainte de voir, un jour, leur progéniture souffrir des mêmes maux, des mêmes cancers qu’eux. Pour l’instant, les généticiens n’ont découvert aucune mutation chromosomique chez les enfants d’irradiés.

Et les épidémiologistes affirment que les hibakushas de la deuxième génération ne développent pas plus de maladies que la moyenne.

Mais, à Hiroshima, personne ne croit en ces recherches réalisées par le même organisme qui, après guerre, a menti sur les conséquences de la bombe (l’ABCC qui a été rebaptisée Fondation pour la Recherche sur les Effets des Radiations).

« Le gouvernement japonais ment encore et toujours », dit sans détour Hiroshi Maruya, rescapé et médecin de rescapés depuis quarante ans. Qui a raison ? Impossible à dire. Aujourd’hui, les survivants sont inquiets aussi pour la troisième génération, celle des petits-enfants. Hiroko Hatakeyama confie en pleurant : « Parce que vous êtes étranger, je vais vous révéler quelque chose que je n’ai jamais dit à personne au Japon : ma fille vient d’accoucher d’un enfant à 6 doigts. Est-ce dû aux radiations que j’ai reçues il y a soixante ans ? Je ne peux m’empêcher de le penser et de m’en sentir coupable. » Non, Hiroshima n’en a pas encore fini avec la bombe. Photos : Androniki Christodoulou - WPN /FIN/

C’est pour cela, quand on veut utiliser la bombe, je considere cela comme un crime contre l’humanite.

Mais pour supprimer les armements nucleaire, il faudra traiter globalement le probleme entre les grandes puissances, les petits suivront.


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