Bonjour à tous (si quelqu’un s’intéresse toutefois encore à ce vieux sujet outre moi-même ) !
Une longue dissertation en perspective, génial !
Alors voilà : en quoi les contaminés (oui, et non pas zombies) du film ne font-ils pas preuve de cette "sociabilité du monstrueux" si chère à Matheson ? Ils communiquent entre eux, et que ce soit par des cris ou non cela reste un language, du moment qu’il leur pemet de se comprendre par des signaux, comme c’est le cas ici. Bien sûr cela diffère de nos chères mots et autres phrases humaines, mais c’est justement la problématique de Matheson - ! - , qu’une société (et le language) est quelque chose de tout à fait relatif. Les contaminés obéissent par ailleurs à un "chef", base de toute société ; ils font preuve de solidarité en faisant tout pour libérer l’une des leurs, et le leurre qu’ils ont utilisé pour piéger Neville (un manequin) est une preuve de leur intelligence, associé en cela à leur caractère évolutif (ils imiteront d’ailleurs le "piège" de Neville basé sur le contre-poids d’une voiture).
D’autre part, le film dure 1h 36, et certes le dernier quart-d’heure est sujet à critique, mais les 1h21 précèdant ne font qu’explorer la situation de Neville : detresse bien sûr (l’émouvant message radio) mais aussi quotidien, solitude (via ses relations avec la chienne Samantha, le passage à la télévision d’émissions enregistrées, l’installation des manequins dans le music shop pour simuler un semblant de vie dans cette ville déserte, ...). Quant aux conséquences de cette solitude, n’apparaissent-elles pas lorsque Neville découvre l’un de ses manequins dans la rue, perturbant ainsi les rites qu’il a mis en place ? Alors s’il vous plaît, n’osez pas dire que le thème n’est pas exploité !
La fin ! Oui, je vous l’accorde, elle fait preuve d’un proaméricanisme (le drapeau en plein milieu d’une base militaire) et d’effusions religieuses absolument dérisoires et honteuses vis-à-vis de Mateson ! C’est vraiment désolant... Toutefois, vos critiques ne semblent réduire le film qu’à cela ! Hé ! Le film dure 1h 36, pas 15min. ! La tension remarquable palpable tout au long du film, le traitement (novateur dans le genre) en profondeur du personnage, et l’émotion qui n’est pas à omettre ne doivent pas pour autant être reniés !
À ce sujet, je vous incite vivement à acheter la version collector du DVD (sortie avant-hier), les 5€ de plus que le DVD simple étant largement compensés (sacrifiez le dernier numéro de Closer à la limite -ce serait pas une grande perte au passage...-). Si je dis cela, c’est parce que l’on y trouve une fin alternative : plus d’horrible base militaire, même plus de sauvetage du monde (la justification de Matheson du titre est même en partie respectée), et appuie plus marqué de la sociabilité des contaminés (qui n’ont absolument pas le moindre rapport avec du Resident Evil). Etant donné que vous jugez le film comme un navet et que vous n’allez donc sûrement pas acheter le DVD, voici toutefois un petit résumé :
lorsque les contaminés assaillent le laboratoire de Neville, leur "chef" réussi à comuniquer avec lui (via un dessin de papillon contre la vitre) et Neville finit par comprendre la véritable nature de ces monstres, et ce en plus de nous épargner la "prophétie" d’un quelconque élu envoyé pour sauver l’humanité. Il finit par libérer sa prisonière, amenant là une autre scène émouvante avec les retrouvailles entre le chef des contaminés et celle qu’il aime (et oui, quand je vous dis "aucun rapport avec du Resident Evil" !). Il respectera ensuite son "pacte" avec Neville en lui laissant la vie sauve. Le film se termine sur les trois humains circulant dans Manhattan en plein jour et sur fond de l’appel radio destinné aux possibles humains encore existant.
Voilà du changement ! Si seulement ils l’avaient mise dans le film plutôt que dans les bonus...(à préciser qu’elle est en anglais, comme l’ensemble des bonus en somme...)
Autrement, vous pourrez y trouver un reportage intéressant sur les réalités scientifiques derrières le film, loin donc d’u quelconque mythe occidental néolibéral de l’Apocalypse...
Au passage : aucune comparaison possible avec l’émotionel poussé au pathétique de Cloverfield...
Quant à l’antiaméricanisme : le fait que nous croûlions sous les productions holywoodiennes pleines d’action et totalement décérebrées (Resident Evil et les films du genre en général compris) n’est aucunement une raison pour qualifier toutes les productions américaines de telles sans un minimum de réflexion préalable. Les préjugés ne sont qu’une preuve de fermeture d’esprit bien navrante...
Enfin, place à mon opinion (jusqu’ici je me contentais de réfuter vos quelques arguments avec des données tirées du film ou du DVD et donc plutôt objectives) : je n’avais jamais ressentis une tension telle que celle que crée ce film (tension tient plus de suspens que de peur) , le jeu de Will Smith (acteur que je n’aprécie guère habituelement) est simplement époustouflant (ne serait-ce que pour sa prestation -bien que ça serait réducteur- le film est à voir), le film présente qui plus est une redoutable capacité à intégrer le spectateur et à le faire s’interroger sur ses propres réactions en une telle situation, et ce tout en conservant une part de la problématique de Matheson : remixé via DVD, c’est un C-H-E-F- -D-’-O-E-U-V-R-E, tout simpement.
Espérant vous faire redécouvrir un film qui en vaut le coup,
Aurevoir !
P.S : quelqu’un a dit que le chien est absent du livre : je vous invite vivement à le relire...
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