@l’auteur
Je suis d’accord sur une seule chose, c’est que les raisons de la fusion sont pour le moins opaques. Il ne semble pas y avoir de projet industriel autre que de proclamer que cela fera après fusion un groupe plus gros. Alors la fusion pour la fusion, c’est vrai que c’est un peu limité comme concept. Donc sur le fond, je suis d’accord, cette fusion n’a pas lieu d’être. Maintenant, de là à vouloir la faire passer pour un enjeu stratégique national... Si l’auteur parle du symbole, pourquoi pas, mais sinon...
Cette décision, qui constitue l’une des plus importantes du quinquennat, a juste fait l’objet de 20 lignes laudatives dans "le monde".
Une des plus importantes du quinquennat ?? Vous oubliez la réforme de France Télévision, ou encore la lettre de Guy Hoquet ! Plus sérieusement, cette fusion est certes un élément majeur pour les 50000 collaborateurs GDF, et peut être aussi pour les collaborateurs d’entreprises similaires qui pourraient se sentir également visées. Mais pour la majorité des autres citoyens (pas ceux d’agoravox...), c’est anecdotique. L’état doit donner l’impulsion des grandes infrastructures énergétiques et garantir l’approvisionnement, pas forcément le gérer lui même ad vitam eternam. Proclamer que l’ensemble reviendra plus cher aux français parceque l’état n’est plus majoritaire, c’est un dogme respectable mais c’est un dogme. L’exemple récent des télécoms est là pour montrer que les monopoles étatiques sont parfois pires pour le consommateur. Nous n’en savons rien, voilà la vérité.
S’agirait-il de faire faire une bonne affaire au contribuable français ? Nous reviendrons plus loin sur la valorisation de GDF et montrerons que ce n’est pas le cas.
La capitalisation boursière de GDF est de 44 milliards d’euros, avec un PER 2007 de 17.12, celle de Suez de 63 millards d’euro, avec un PER en plus légèrement meilleur à 16.82. Après la fusion à quasi-parité [ 22 actions SUEZ contre 21 actions Gaz de France], les ex-actionnaires GDF détiendront 41,775% de l’ensemble, soit une capitalisation boursière de 44,8 milliards d’euros. Je ne vois pas en quoi le contribuable est défavorisé.
Sans tarifs régulés, la valeur de GDF peut être 3 ou 30 fois son estimation actuelle.
Au moins, je dirais même 100 fois. Non mais franchement... Le ratio actuel de GDF [Bénéfice % CA] est de presque 10%, soit dans la moyenne des entreprises rentables du CAC, privatisées ou non... Exactement le même que celui de Total, par exemple. Je ne prétends pas détenir la vérité sur l’avenir de cette valorisation, mais balancer comme ça ce type d’estimation n’est pas digne de vous Forest. L’entreprise GDF avec des tarifs régulés, dans sa capitalisation boursière actuelle, est valorisée exactement comme les autres entreprises de taille comparable. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les faits, il vous suffit de prendre un échantillon de sociétés bénéficiaires du CAC 40, et de comparer les PER de ces sociétés.
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