Il est bon ici de rappeler que la phallocratie n’a jamais imposé aux femmes de devenir des hommes. Ici se trouve la principale différence entre l’Hystérocratie et la Phallocratie.
L’Hytérocratie, dans sa structure même, liée d’ailleurs aux caractéristiques du diktat féminin, toujours d’essence non discutable, est en train d’imposer aux hommes des valeurs, des signes distinctifs, des modes de pensée, de vie, et des modes tout simplement féminins.
Si la Phallocratie par le passé, a mis en valeur la femme, l’Hystérocratie est en train de jeter l’opprobre sur l’homme. Sous l’alibi du politiquement sain et correct, on assiste à un rabotage systématique de tout les éléments culturels masculins…
Ici, il est bon de rappeler que la phallocratie, dans sa logique entière, unique et non contradictoire, a proposé aux femmes d’être dominées sur le modèle sexuel et ceci dans le lit comme dans la vie.
L’Hystérocratie comme modèle de société, porte en elle-même une contradiction, relevant ainsi par la même occasion, une contradiction sexuelle, dans la mesure où elle demande aux hommes de dominer la femme dans le lit et d’être dominé dans la vie. La pseudo égalité de l’homme et de la femme n’est possible qu’à cette contradiction. Car l’homme et la femme ne se mesurent pas à l’aune de l’égalité, si ce n’est à celle juridiquement intrinsèque de la personne humaine…
La possession du phallus est objective par rapport au sujet possesseur et à la loi. La mère est dotée du phallus par l’enfant, lorsqu’elle elle enfante. Avant elle en est privée. Quelle peut être la portée dans le temps, de la négation de cet archétype ?
Selon les postulats de Freud et de Lacan, l’objet, seul, est pris en considération par le sujet et ce, il faut bien le dire, depuis l’enfance. Pour l’enfant, c’est simple, absence d’objet, équivaut négation. Ce que la consommation a confirmé avec la marchandise qui a été placée au centre de la société ; les valeurs spirituelles, subjectives, étant remisées au musée. La possession de l’objet est mise à prix par le regard de l’autre. La société a déjà usé et abusé de cela. Mais comment se fait-il que seuls les hommes sont fétichistes et jamais les femmes ? ce n’est pas le lieu, ici, de s’étendre sur le thème, mais je conseille à ceux qui sont sceptiques de relire les passages de Freud sur le fétichisme. Je me contenterai ici de rappeler une plaisanterie de Colluche, extrèmement révélatrice " La femme est un trou, il ne faut pas avoir peur du vide". Mais comble de démonstration, dans "Le mot d’esprit", Freud explique le don trés masculin de l’humour et de la plaisanterie, par le traumatisme du petit garçon qui se rend compte que sa mère et ses soeurs n’ont rien entre les jambes et qui ne s’en remet pas...On reste stupéfait d’une tautologie parfaite de la psychanalyse et du discours, chez Colluche...
Pour ceux qui trouveraient que j’exagère, je rappelle que notre société de consommation ne s’explique et ne fonctionne psychanalytiquement, que par le postulat précédent de Freud et de Lacan.
La phallocratie avait au moins le mérite, de trouver un équilibre de valeur entre l’homme et la femme, grâce à une idéalisation qui avait placé la femme sur un plan supérieur. Le processus a commencé au moyen âge avec la chevalerie et la Dame. Il s’est prolongé dans la Galanterie, qui du même coup avait déifiée la mère. Ce type de société avait privilégié l’Etre.
Campant inconsciemment sur les restes de cette mythologie, l’hystérocratie est en train de tout déplacer, et ayons le courage de le dire de tout démolir, sans pour autant proposer de modèle symbolique cohérent de remplacement autre que celui de la consommation, de l’objet marchandise, de la publicité et de l’égalitarisme soutenu et encadré par le politiquement correct qui ne cache en fait que des lacunes et des contradictions. N’oublions pas que le consumérisme est entièrement basé sur l’idolâtrie de l’objet et que sa symbolique est simple : "on a ou on n’a pas". On remarquera que la civilisation dont on est issu, s’était interrogé sur " Etre ou ne pas être".
Il faut donc s’attendre, dans l’avenir, à une mise à prix nouvelle, lors de la venue sur le marché des nouveaux barbares de la consommation, et lors des réajustements qui ne manqueront pas de se produire. Vous avez compris que les bases exclusives de notre société actuelle seront exclusivement l’Avoir.
On peut donc redouter que dans le nouvel enjeu tautologique de l’Avoir, la femme ne soit perdante, puisque refusant les obligations du seul avoir symbolique possible qui est l’Enfant, et préférant tous les autres illusoires ou elle est en compétition avec l’homme, et qui risquent de la renvoyer, beaucoup plus vite qu’on le pense, lorsque la mode sera passée, à la case départ... Vous excuserez la vulgarité de la proposition suivante, qui n’est qu’une hypothèse intellectuelle : pour le nouveau barbare, "la femme n’est qu’un trou à boucher"... Ce phénomène, nous le voyons apparaître dans les banlieux.
Ce que l’avenir nous dira, sera certainement très intéressant dans la mesure où le postulat actuel affirme, sans avoir rien prouvé, que les caractéristiques masculines et féminines ne sont que culturelles, et que par conséquent elles ne seraient pas irréductibles dans leur nature propre et séparée.
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Eric de Trévarez
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