@ Monolecte,
J’adore votre style original et bien enlevé. De la vraie littérature.
Ceux qui possèdent la « science » économique (dont les applications sont exactes et reproductibles à l’identique bien entendu !) parlent aujourd’hui de régulation, d’une nouvelle législation pour encadrer les dérives. C’est un leurre complet. Il y aura toujours des petits malins qui trouveront des failles et contourner les mécanismes régulateurs, comme ils l’ont fait dans le passé récent.
A mon sens, la seule solution pour qu’une telle crise ne se renouvelle pas est de plafonner les rémunérations et les richesses, en laissant ce plafond suffisamment haut pour ne pas décourager les initiatives individuelles et les récompenser comme il se doit. Mais ce plafond doit être trop bas pour permettre à des individus ou à des organisations de détenir un pouvoir trop important. Ce ne sont donc pas les riches qui posent problème, mais les très riches.
Les personnes qui nous dirigent établissent leur légitimité et leur pouvoir sur une vision malthusienne de l’élite. Celle-ci prend naissance sur les bancs de l’école (notes et diplômes) et se poursuit dans la vie professionnelle (statistiques et emploi), avec le concours des médias (publicité et film) où l’on présente toujours un monde idéalisé (belles femmes, beaux paysages, gens exceptionnels…) qui sert de cadre de référence et renvoie à chacun l’image de son échec relatif à tendre vers ce modèle optimal… et illusoire ! Tout cela pour que chacun accepte mieux sa soumission et développe sa culpabilité qui est une émotion paralysante. Et ces élites, pour mieux encore justifier leur pouvoir et en exclure les autres, s’enferment dans un jargon et des rites. Elles parlent de ce qu’elles sont, de ce qu’elles font, sans jamais instruire des moyens employés, conservant jalousement leur secret. Cela est aussi vrai du bon élève.
Il faut donc se débarrasser de cette vision malthusienne de l’élite et prendre son destin en main ; ne pas s’en remettre à une minorité qui croit savoir. Chacun doit se dire qu’il est important, qu’il peut faire.
On m’objectera que plafonner les rémunérations, même en laissant ce plafond suffisamment haut demeurera un obstacle à la motivation de certains. Je m’inscris en faux. Cette idée s’appuie à l’origine sur une conception erronée : la croyance en un don, d’où la vision malthusienne de l’élite. D’autre part, la psychologie de la motivation ne se limite pas à des facteurs extrinsèques comme la récompense ; cela crée surtout un réflexe pavlovien. La motivation est avant tout l’anticipation d’une réussite. C’est parce que je vis ma réussite future que je vais entreprendre et mobiliser mes ressources et mon énergie pour concrétiser mon projet.
J’invite donc chacun à ne pas avoir peur, à croire en lui et à entreprendre dans un sens constructif.
Bonne soirée