A l’auteur : oui, c’est aussi comme cela que je vois la situation. Cette évolution me semble d’ailleurs inévitable : le spectre politique européen ayant nettement glissé à droite depuis la fin du bloc de l’Est, le P.S. est condamné, s’il veut retrouver une assise électorale raisonnablement large, à déplacer un peu son centre de gravité vers... le centre, justement. L’autre alternative, l’ancrage à gauche, pour authentique et courageuse qu’elle soit, n’en promet pas moins des seconds tours électoraux extrêmement difficiles, face à une droite forte et un centre dont le report des voix est tout sauf garanti.
Plus prosaïquement, dans le spectre politique français, le PS est jusqu’à présent contraint de faire le grand’écart entre le P.C. et le centre droit : un tel numéro d’équilibrisme ne peut pas durer très longtemps.
A titre de bienfait/dommage collatéral (choisissez votre camp), cette manoeuvre laissera un peu d’espace vital à la gauche du P.S., au profit du P.C. ou du N.P.A. qui pourrait y (re)trouver une assise électorale conséquente.