Presque toutes les sociétés ont sanctionné les crimes les plus graves par la peine de mort. Pourtant, très tôt, on conteste sa capacité à dissuader chacun de commettre à nouveau les actes conduisant à un tel châtiment, et des arguments philosophiques, moraux ou religieux viennent s’opposer à une pratique considérée par certains comme barbare et indigne de l’humanité. Au cœur du débat, une question : " a-t-on le droit de tuer au nom de la justice ? ".
Pour l’exemple
Les civilisations les plus raffinées de l’Antiquité, que ce soit en Égypte, en Perse ou à Rome, punissent de la peine de mort ceux qui mettent en péril l’autorité ou l’ordre public. Les exécutions, lapidations, crucifixions et autres supplices ont lieu de préférence en public, remplissant ainsi une fonction dissuasive et, en même temps, cathartique et symbolique, l’assistance incarnant la société tout entière en train de se venger.
Les exécutions sont publiques en France jusqu’à une décapitation particulièrement horrible en 1939, pendant laquelle le bourreau doit s’y reprendre à plusieurs reprises pour achever le condamné. Désormais, il est interdit au grand public, puis à la presse, d’assister aux exécutions. La société commence à douter de cette justice, au point qu’on la fait appliquer souvent en pleine nuit, ou à l’aube, et toujours loin des regards.
Sommes nous bien placés pour nous ériger en donneurs de leçons ?