Comme l’auteur l’indique, il est difficile d’extrapoler le scrutin des élections européennes, traditionnellement générateur de « surprises » électorales, sur celui des élections régionales.
Au niveau du contexte général, ces élections régionales devraient arriver au moment du pic de chômage en France. De plus, les élections intermédiaires ne sont traditionnellement pas favorables au pouvoir en place.
Face à cela, la droite classique peut compter sur l’affaiblissement du FN, qui rend, comme le souligne l’auteur, très improbable son maintient au second tour. Elle pourra aussi profiter du désarroi du PS, qui n’a que eut de chance d’avoir retrouvé sa sérénité en 2010. En revanche, elle a perdu l’appoint de son traditionnel allié centriste : le Nouveau Centre ne pèse quasiment rien et ne présentera sans doute pas de listes autonomes, les partisans de Jean Arthuis n’ont pas de troupes, et le MoDem est fermement dans l’opposition.
L’inconnue réside dans le score des écologistes et leur capacité à s’organiser en dehors de la locomotive Cohn-Bendit, dans le redressement du MoDem, et dans l’attrait exercé par le parti de gauche et ses alliés communistes.
Surtout, le score de l’opposition (parler de « gauche » quand on doit inclure l’ensemble des écologistes et le MoDem est un terme impropre) dépendra de sa capacité à trouver un accord de second tour crédible.
La « droite » est effectivement à un plus bas historique, l’UMP étant maintenant sans alliés. Les résultats des élections régionales seront donc surtout un test pour l’opposition : il sera intéressant de regarder si une coalition de centre-gauche, constituée du PS, du MoDem et des écologistes se constitue (électoralement plus payante), ou si la gauche se replie sur ses alliances traditionnelles. Scrutin plus « politique » que les européennes, ces régionales seront donc un test déterminant à 2 ans des présidentielles, pour évaluer le rapport de force entre partis de l’opposition et ses capacités à s’allier face au parti du président de la république, premier parti de France mais très minoritaire en voix