Bulgroz,
Vous auriez pu aussi citer son admiration pour Chavez, qui n’est pas non plus un parangon de vertu politique.
Mais justement, c’est en cela qu’il représente une gauche décomplexée ET de gouvernement, quand jusqu’à présent la gauche socialiste (pour ne citer qu’elle) voulait cacher cet aspect d’elle-même, malgré ses lointaines racines marxistes. C’est d’ailleurs la bombe à retardement qui a éclaté au PS depuis 2007.
La question reste de savoir si cette ligne est compatible pour Mélenchon avec l’ambition présidentielle. Mélenchon a beaucoup de talent, mais jusqu’à présent pas celui de savoir dissimuler ses inimitiés. Or s’il veut accéder au pouvoir suprême, il lui faudra rassembler. Reste à savoir s’il le veut, c’est la conclusion de mon billet. Toujours est-il qu’il est sain en démocratie d’avoir un parti clairement d’opposition qui avance à visage découvert, qui plus est en s’appuyant sur des idées cohérentes, qu’on les approuve ou non par ailleurs.
Quant à Soljenitsyne, sans connaître plus que cela la question, il me semble d’une part que ce n’est pas son emprisonnement que Mélenchon lui reproche, et d’autre part qu’il a souvent mis mal à l’aise jusqu’à ses admirateurs en tenant des propos très loin de la simple opposition anti stalinienne, comme par exemple lorsqu’il louait les régimes de Franco ou de Pinochet.