L’implosion politique de Mahmoud Abbas, le 5 novembre 2009, à six jours de la commémoration du décès de Yasser Arafat justifie a posteriori le scepticisme du chef historique des Palestiniens à l’égard des pays occidentaux et porte condamnation de la complaisance de son successeur à l’égard de la duplicité occidentale, en même temps qu’elle révèle la servilité de la diplomatie américaine et de son chef, Hillary Clinton, secrétaire d’état, à l’égard d’Israël.
Carbonisé par ses atermoiements dans l’affaire du rapport Goldstone sur Gaza et par la rebuffade américaine à propos des colonies de peuplement, sa renonciation à une nouvelle mandature présidentielle apparaît d’autant plus cruellement pathétique qu’elle a coincidé avec une cinglante leçon de courage que lui ont assénée de jeunes palestiniens et des pacifistes israéliens en opérant, non sans risque, une percée dans le mur d’apartheid à l’occasion de la commémoration du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, une action qui a retenti comme un camouflet à Mahmoud Abbas et à Israël un défi à la léthargie des instances internationales, un cadeau posthume à Yasser Arafat, initiateur de la lutte armée palestinienne.