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ixipe 17 février 2010 01:16


Je suis enseignant et j’ai trouvé cet article très intéressant. 

J’ai travaillé dans des quartiers peu favorisés et la plus grande difficulté dans mon rôle d’enseignant était de faire correspondre le monde de l’école et celui de l’extérieur. Les enfants sont très réceptifs à l’éducation à la citoyenneté, à l’écologie, au respect des autres , à la solidarité, la paix... mais ils ne sont pas bêtes : ils voient bien que ces valeurs ne se retrouvent pas dans le monde dans lequel nous vivons. Quand un savoir, une technique, une compétence devient caduque, à quoi sert de la retenir ? Mieux vaut savoir se défendre.

Alors comment motivé les troupes ? La peur de la punition n’est pas un moteur d’apprentissage. Même les “bons” élèves, ceux qui apprennent et recrache sagement leurs leçons, n’en retiennent pas la moitié et peine à réinvestir un savoir dans une situation non scolaire. Les plus malins élaborent tout un tas de stratégies pour faire croire qu’ils savent, pour faire plaisir à l’enseignant et leurs parents. Ils apprennent ainsi à se donner l’apparence de quelqu’un de bien dans notre société. L’épanouissement est une autre paire de manche.

Dans l’établissement dans lequel je travaille en ce moment, un Lycée Français aux États Unis, la donne est complètement différente : les élèves sont encouragés voir survalorisés. Les parents payent cher le prestige de l’établissement, qui n’est qu’une façade : les élèves ne sont pas beaucoup plus doués là qu’ailleurs. Mais l’argent permet de rêver aux grandes universités et ils y arriveront. Ils y arriveront car l’établissement à les moyens de ne pas surcharger les classes, d’organiser des entretiens élèves/profs régulier, d’avoir une équipe de soutient des élèves en difficultés conséquente, d’avoir des profs d’art, de musique, de sport et de langue en primaire , de faire des sorties, des camps...bref, des moyens. Et si ça ne suffit pas, il est toujours possible de faire un gros chèque lors du Gala de l’Université convoitée, mais c’est une autre histoire ;)

En citant les activités manuelles, notre auteur tape dans le mille. Pour qu’un enfant apprenne, il faut qu’il tripote quelque chose. Il y a toutes les chances qu’un enfant retienne ce qu’est une mesure en faisant un gâteau, un objet en bois, alors qu’une leçon et des exercices ne laissent que rarement des traces.

Le problème c’est que la mise en place de ces activités est souvent un cauchemar pour l’enseignant : problème de budget, d’administration, de temps. Il faut vraiment être motivé pour enseigner aujourd’hui, mais quand les moyens humains et financier ne suivent pas, c’est dur de ne pas devenir un fonctionnaire de la pédagogie. Se réduire à son rôle, ne pas en faire trop. Ce n’est pas si simple de fournir un travail de qualité.

Et puis les profs ont quand même une sale image, l’opinion publique et les médias leur tirent facilement dessus quand ils sont en grève alors que la plupart du temps, ils protestent pour la survie d’un système éducatif viable et démocratique.

Merci donc pour cet article,

Et bravo pour les fautes, j’en fait tout autant :)


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