Poste envoyé sur « Palimpseste » : le blog de Rodolphe
Plusieurs petites remarques dans l’ordre chronologique de votre billet.
I) Vous parlez à propos du Nouveau-Centre, de « parti confidentiel ». ../…« pour ceux qui l’ignorent ». Je comprends bien qu’il s’agit d’une information purement factuelle, mais pour avoir lu votre titre je ne crois pas me tromper en lisant dans ces mots une pointe de condescendance. Pour ceux qui l’ignorent, je rappellerai que Bayrou, à l’époque du « bus à Colza » n’était pas crédité de plus de voix que ne l’est Hervé Morin aujourd’hui. D’autre part, j’ai la fâcheuse tendance, en tant que citoyen, à penser qu’il n’y a pas de « petits » partis et qu’en démocratie toutes les voix comptent. Vous en rajoutez dans la condescendance en parlant plus loin des 500 voix des « petits élus »... Qu’est-ce qu’une « grande » voix ? Qu’est-ce qu’une « petite » voix selon vos critères ? Les « petits élus » apprécieront.
II) Le fameux mythe de la « trahison » de Morin, vis à vis de Bayrou... J’ai l’impression qu’à force de seriner cette antienne vous êtes victime d’autosuggestion. N’oublions pas que 25 « élus du peuple » ont pris acte de la « Trahison » de Bayrou et, estimé, en leur âme et conscience, que depuis Jean Lecanuet et les débuts de la Ve République, il y a toujours eu un « centre » (avec un président de la République : VGE) et que ce « centre » était à droite. Que la stratégie « bayrouienne » d’alliance à gauche était contre-nature. 25 députés du groupe sur 30 ont décidé, devant les combinazzione, de leur président de s’en séparer. Pour vous donc la démocratie s’appelle « trahison » lorsque 25/30 députés rejettent les déviances de leur patron frappé « d’égo-centrisme », moi j’appelle cela un sursaut démocratique.
III) Vous parlez d’un bilan « discret » à propos d’Hervé Morin à la Défense. Soit vous êtes incompétent sur le sujet, soit votre rancœur vous aveugle. Je ne signalerai que trois réformes voulues et mises en place par Hervé Morin : - 1) Réforme totale des structures et de la gouvernance du ministère de la défense, structures héritées de la Guerre-Froide (réforme attendue par les états-majors depuis 10 ans, sans que qui que ce soit n’ait eu le courage politique de s’y atteler... à propos d’atteler, je vous laisse le plaisir d’une tarte à la crème équine). Cette réforme a été menée avec pragmatisme et pédagogie et s’est accompagnée d’un redéploiement des unités sur le territoire national et outre-mer (redéploiement avec mise en place de contrats de redynamisation pour les villes le plus durement touchées). - 2) Un budget d’équipement jamais atteint depuis 40 ans, permettant d’entamer le renouvellement des matériels totalement obsolètes et l’acquisition de nouveaux matériels. - 3) Plusieurs entreprises françaises (l’armement ne se délocalise pas) ont pu sauver leurs bureaux d’études (en particulier des PME) grâce au plan de relance défense. J’avais annoncé trois exemples, je vous en cite un autre : - 4) réforme par allègement des procédures d’exportation. Et pour finir : - 5) amélioration de la grille indiciaire des jeunes sous-officiers et des jeunes officiers....grâce aux économies faites par les mutualisations et rationalisations… tout cela à budget constant.
Je pourrais continuer... mais tout cela est « si discret ». Vous savez comme moi que le bien ne fait pas de bruit et que le bruit ne fait pas de bien. Nous avons connu la « carte judiciaire » et ses remous... pour la défense : pas ou peu de vagues déferlantes... Dialogue, pragmatisme, refus des effets de manches et d’annonces... effectivement « si discret »….
Vous êtes professeur me semble-t-il. Quand l’éducation nationale va-t-elle enfin, de son propre gré et dans son propre intérêt, lancer une réforme d’envergure ?... sauf à penser que ce soit l’institution la plus réactionnaire et la plus conservatrice qui soit.
Si Hervé Morin est le « degré zéro de la politique » comme vous l’écrivez, je crains que vous ne soyez le « degré zéro du bloggage ». Le terme de palimpseste en tout cas n’est pas usurpé : vous grattez l’histoire qui ne vous plaît pas pour la réécrire à votre façon.