Au grand souk écolo-éthico-durable : le Green business
La confusion règne dans l’étiquetage, la dénomination, les accroches, les arguments publicitaires de tout ce qui touche à la santé du vivant, y compris la protection de la terre. Tout ce qui peut être accaparé par le Green business plonge les consommatrices et les consommateurs dans la perplexité et l’embarras.
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Le souci du respect de la terre nourricière est aussi vieux que l’humanité existe. De tous temps les paysans ont aménagé les ressources naturelles pour pourvoir à leur existence et leur subsistance en aménageant des rizières, en creusant des fossés et construisant des aqueducs, en édifiant des digues, en alternant les cultures et les jachères, en plantant des arbres et des haies pare-vents, en recherchant des variétés plus appétissantes, plus nutritives et plus résistantes par la greffe, le marcottage et le bouturage. En France, le premier botaniste "hybrideur" fut, au XVIIème siècle, Carl Von Linné et l’Allemand Mendel posa quelques siècles plus tard les lois de la génétique. L’importation de tubercules (patates), de noyaux (pêches, abricots) et de graines (cèdres, tomates) a toujours accompagné celle de matières premières et de produits manufacturés. Les éleveurs ont soigné leurs troupeaux, ont veillé à leur alimentation et à leur santé, ont créé des espèces en croisant des races pour mieux satisfaire leurs besoins.
Mais ce n’est pas la seule raison. Le Green business rapporte. Il rapporte même beaucoup et de plus en plus, la croissance de ses entreprises est phénoménale, celles qui démarrent pouvant faire du 100%. Plus on affole le gogo, plus on le culpabilise, mieux l’industrie du Green business se porte. On dit même que c’est le principal secteur d’activité porteur d’avenir.
Économie de subsistance et économie de profit
Dans une économie de subsistance, on produit pour satisfaire les besoins essentiels. Dans une économie de profit, on produit pour amasser du capital et, afin d’augmenter la production il est nécessaire de développer les systèmes de transformation au détriment des composants de base en principe naturels.
La transformation des matières premières apporte de la valeur ajoutée, à savoir du capital. Elle fournit du travail, lequel produit du capital qui permettra aux industriels de vendre leur production. Plus est importante la valeur ajoutée, plus est étendu le pouvoir de consommer et c’est pourquoi l’incitation à la consommation est, de nos jours, l’enjeu essentiel du système économique. Les images fixes et animées, le cinéma, la télévision, les affiches publicitaires, les magazines, la radio et la mode sont le nerf du marketing, de la publicité et de la réclame.
De l’idéologie dans la bouffe et les fringues
La convergence de la prise de conscience de la détérioration et de la possible raréfaction des ressources naturelles ainsi que l’incitation à la consommation ont donné naissance à un grand souk mondial où des notions vitales se mêlent à une foule de nouveaux concepts, pas forcément nouveaux, qui font le bonheur des marchands. et des politiques C’est ainsi que le consommateur se retrouve perdu dans une jungle de produits dits écologiques, responsables, naturels, verts, recyclables, éco-innovants, biodégradables, biologiques, hypoallergéniques, durables, respectueux de l’environnement, éthiques, d’alicaments, de phytothérapie, de compléments alimentaires, de green business. Comble de l’ironie, plus le produit est naturel, plus il est cher. Plus il est transformé et chimique, moins il est coûteux car il fait tourner le système économique.
La contrainte de la valeur ajoutée ne vaut pas que pour l’alimentation, elle vaut également pour les cosmétiques, les compléments alimentaires, les textiles, le mobilier, l’équipement domestique, et les moyens de transport et tout ce qui participe du commerce.
Par exemple, on remarquera que les vêtements les moins coûteux sont les plus décorés et façonnés. Sur des tissus de qualité médiocre et des coupes approximatives, on brode, on rapporte des pièces textiles, on coud des perles, on colle des paillettes, on imprime des motifs, on donne des apparences de vieillissement jusqu’à vendre avec les jeans un morceau de carton à poncer, on effiloche, on met des étiquettes sur l’endroit du vêtement, on imprime l’envers et on fait des coutures apparentes. Cette manière de produire du textile a beaucoup d’avantages. Le vêtement est séduisant car il obéit aux critères de la mode, il ne dure pas et doit être renouvelé rapidement, il fait travailler à coup réduit une multitude de personnes depuis le façonnage des boutons ou perles de nacre, jusqu’à la fabrication des teintures et apprêts spéciaux, en passant par le design du vêtement mais aussi de toutes les pièces rapportées, sans oublier la logistique qui permet de produire in time , sans stock, en fonction de la demande et du niveau de remplissage des étagères du magasin. Là encore, comme pour la nourriture hyper transformée, plus il y a d’acteurs pour produire un vêtement, plus le cycle économique est complexe, plus il y a de valeur ajoutée, plus ça rapporte à ceux qui tiennent les manettes du système. Encore aujourd’hui la richesse d’un dirigeant se mesure au nombre de personnes qui travaillent pour lui directement et en sous-traitance ou délocalisation.
Des produits qui ne rassemblent pas tous les critères en vogue
Il est pratiquement impossible de trouver sur le marché un produit qui soit tout à la fois éthique, biologique, biodégradable, recyclable, écologique, hypoallergénique, non testé sur les animaux et bon pour la santé et c’est là que les marchands font preuve d’astuces et de ruses pour tromper le consommateur sur les qualités réelles de ce qu’il achète. Même les producteurs et distributeurs de produits bios utilisent les mêmes astuces de vente pour la bonne raison qu’ils ont fréquenté les mêmes écoles de commerce que leurs concurrents. Il est réjouissant de s’offrir du Rapunzel (Raiponce) pour la survie de la tradition orale par solidarité avec les frères Grimm ou du Max Havelaar (ce roman de Douwes Dekker aura un retentissement énorme aux Pays-Bas. Il déclenchera un mouvement d’opinion progressiste qui mènera à la promotion d’une politique éthique aux Indes néerlandaises, soucieuse d’améliorer le sort des indigènes –source Wikipedia).
Par exemple les fabricants de cosmétiques vont mettre en avant le naturel alors que leurs produits contiennent généralement des dizaines de composants en majorité issus de la pétrochimie. Pour quelques % d’huile de jojoba, on trouvera de l’eau, de la paraffine, de la vaseline, du propylène glycol, du carbomer, des parabènes, etc. Des étiquettes volontairement trompeuses mettront en avant Jojoba alors que sera inscrit en lettrines minuscules et illisibles à base de . En ce moment la TV diffuse des publicités pour des déodorants à base de pierre d’alun, laquelle était déjà connue des Egyptiens et peut s’utiliser sans transformation pour un prix extrêmement modique.
Non seulement il n’existe pratiquement aucun cosmétique véritablement et totalement naturel mais on passe sous silence les interactions entre les nano matériaux. Ma peau très délicate accepte parfaitement une certaine poudre qui contient, entre autres des parabènes alors qu’une autre marque qui contient aussi des parabènes mais d’autres composants et sans doute en proportions différentes me déclenchera une allergie. Dans mon cas, la mention sans parabènes qui apparait de plus en plus sur de nombreux produits, n’a aucun sens car un produit sans parabènes peut contenir par ailleurs toutes sortes de nano matériaux soupçonnés d’être cancérigènes ou allergisants. Bien entendu, les produits sans parabènes sont vendus avec la caution des pharmaciens, marge oblige, Nous avons eu l’alerte aux sels d’aluminium, celle à l’oxyde de zinc, celle à la lanoline et maintenant celle aux parabènes en attendant la suivante et sans que la question des allergies ne soit résolue.
On peut observer une confusion identique avec des produits bios de marques anciennes, réputées et onéreuses (voir Envoyé spécial du jeudi 1 avril 2010) qui peuvent aussi avoir un effet nocif sur la peau parce qu’ils contiennent de l’alcool.
Même le beurre de karité 100% pur n’est pas naturel car, au sortir de la noix, cette graisse pue, elle est grumeleuse et il est nécessaire de la chauffer, de la filtrer, de l’homogénéiser et de la désodoriser, ce que font les Africaines avec de l’écorce d’orange qui n’est pas forcément bio et dans des conditions qui ne sont pas vraiment hygiéniques sur le plan bactériologique.
On trouve de plus en plus de cafés éthiques et biologiques 100% Arabica dans les rayons des supermarchés. Comment peut-on parler de commerce équitable quand les producteurs sont rémunérés au tarif local, qu’ils ne bénéficient pas de législation du travail, d’infrastructures scolaires et sanitaires fondamentales, que les enfants n’ont pas d’autre choix que d’aider leurs parents qui se tuent à la tâche sans compter leurs heures, etc. ? Quand le cinéaste Michael Moore interpelle le PDG de Nike sur le travail des enfants, il ne montre que la face la plus visible de l’exploitation des gosses.
Comment peut-on garantir la qualité biologique d’un produit cultivé sur des parcelles environnées de cultures intensives abondamment arrosées de pesticides et d’engrais qui passent dans les nappes phréatiques et se baladent dans les airs ?
L’agriculture biologique peut toutefois être qualifiée de responsable dans la mesure où elle n’ajoute pas d’engrais chimiques et de pesticides aux quantités disséminées par l’agriculture intensive.
D’autre part, pour ce qui est du naturel, quand on a comme moi, bu du lait au pis de la vache, je peux vous assurer que je n’ai jamais trouvé dans le commerce du lait frais qui ait autant de crème et qui sente pareillement la bouse. Tous les laits frais sont écrémés plus ou moins, filtrés, refroidis, désodorisés et je ne sais quoi d’autre.
Qui sait que pour être vache laitière, c’est-à-dire pour produire du lait en permanence et en dehors des gestations, il faut subir une véritable torture, prendre des antibiotiques pour maintenir la lactation, soigner des mammites, subir la traite et accepter d’être une usine à lait ? Les femmes qui ont allaité savent ce qu’il en coûte d’avoir les seins durs et gonflés de lait. Alors imaginons que cet état soit permanent pendant des années…Les pourfendeurs de foie gras (dont je ne suis pas) devraient aussi boycotter le lait de vache (ce que je ne fais pas)…
Bon, j’ai allaité ma fille et j’ai adoré mais ça n’a duré que trois mois car j’ai eu des abcès (je me demande pourquoi puisque allaiter, c’est naturel), j’ai du prendre des antibiotiques, on m’a passé une trayeuse pour évacuer la production de lait que je ne devais pas donner à mon bébé à cause des antibiotiques. Il faut croire que nous supportons mieux les antibiotiques dans le lait de vache que nos bébés dans le lait maternel.
Les logiques des défenseurs de
Le Green business nous fait aussi le coup du bambou. Le bambou, c’est beau, c’est solide, flexible, doux au toucher et facile à cultiver car il croit rapidement et se reproduit itou grâce à ses rhizomes infatigables. Le bambou est donc considéré comme une matière noble et naturelle qui se répand dans les échoppes sous forme d’oreillers, de textiles, de meubles, de matériau de construction, d’ustensiles de cuisine, d’objets de décoration et d’équipements divers. Or le bambou est un redoutable prédateur végétal qui ne supporte pas la concurrence des autres espèces et sa transformation nécessite la contribution de vernis, de colles, de laques, de peintures, de chaleur, d’eau et des petites mains exotiques habiles à le tresser et le tisser pour quelques piécettes. En effet, même le bambou géant n’atteindra jamais la circonférence d’un chêne et pour obtenir des surfaces suffisantes pour répondre aux besoins industriels, il est nécessaire d’assembler les lattes en les collant et en les pressant. A-t-on jamais vu une étiquette accrochée à un objet en bambou indiquant la composition des colles, vernis, peintures, laques et autres apports chimiques ? Comme dirait Anne Roumanoff, on ne nous dit pas tout.
Dans le même temps, on nous révèle que la maison reste le lieu de toutes les pollutions découlant de l’émanation toxique de colles, de vernis, de polymères et de produits chimiques formaldéhyde, benzène, hydrocarbures, phtalates, PCB, entrant dans la composition de pratiquement tous les objets de la maison. Si on ajoute ces émanations aux radiations des ondes du wifi, du sans fil, des commandes à infra rouge, des antennes de transmission, des fours à micro ondes, des TV,des téléphones portables, des appareils électroniques, des gaz de combustion et du Co2, des ampoules basse tension, de la radioactivité naturelle, des micro particules, des pollens, des poussières métalliques dégagées par l’usure de certains ustensiles, des désodorisants chimiques, de certains encens et des nettoyants domestiques, alors chaque logis est un petit Tchernobyl à lui tout seule…On se demande comment nous sommes toujours en vie et comment notre espérance de vie peut encore croître et enrichir notre économie de l’inestimable Senior business. Sans doute un miracle de la nature humaine ! Il y a fort à parier que la montée des intégrismes religieux a quelque chose à voir avec ce miracle de la résistance de la nature humaine à tous les nouveaux dangers qui ne peut s’expliquer que par l’intervention divine avec le soutien compréhensif des apôtres du green business dont les plus verts des verts, les jardiniers qui nous font l’article sur les plantes d’intérieur dépolluantes.
Le gouvernement responsable des mensonges des marchands
Le marchand qui a naturellement tendance à vanter sa marchandise n’est pas l’unique responsable de ce bazar dans les étiquettes, les législateurs qui définissent les critères, imposent des normes et accordent des certifications, le font plus dans l’intérêt des marchands que dans celui des consommateurs, santé économique oblige. Et, malheureusement, quand il faut choisir entre la santé publique et la santé économique, nos dirigeants n’hésitent pas. Le triste état de nos hôpitaux en témoigne et les récentes manifestations des personnels hospitaliers le confirment. Ce n’est pas grave, nos dirigeants continuent à marteler que
A ce propos il est utile de rappeler que nos organismes publics de contrôle de la santé, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).et l’AFSSA, Agence Française de Sécurité Sanitaire Alimentaire, ont été fusionnées de force, récemment, par un jeune haut fonctionnaire qui était, depuis juin 2007, conseiller technique (écologie et urbanisme) au cabinet de François Fillon à Matignon, au grand désespoir de certains de leurs experts qui prennent leur rôle au sérieux et dont les recommandations sont parfaitement ignorées. En effet, aussi compétents et sérieux que soient ces experts ils sont tributaires des budgets, des saisines et de la communication de leurs travaux décidés par un gouvernement et un chef d’Etat dont le principal souci est de satisfaire les attentes du Medef, de l’industrie pharmaceutiques (on l’a vu avec l’affaire des vaccins contre le H1N1) et de rester aux commandes du pays en évitant d’affoler et/ou de contrarier les masses consommatrices.
Par exemple, pour les experts indépendants, le tout lampes fluo-compactes et LEDs est une aberration en l’absence de normes et certifications relatives à leur fabrication, la dangerosité de leur rayonnement (on nous dit que les ampoules basse conso et les néons antiques, c’est kif-kif, sauf que les tubes néons n’ont jamais équipé massivement les éclairages à hauteur du corps et de la tête en particulier), les risques de brûlures et explosion et l’incertitude qui règne sur le recyclage des produits toxiques qui les composent. Là, c’est la faute aux Chinois qui les fabriquent, forcément mal (les chinois ne savent que copier et travaillent mal, n’est-ce pas ?), alors que ces derniers respectent scrupuleusement les cahiers des charges qui leurs sont remis et que les distributeurs sont contrôlés sur les appareils mais pas sur leurs composants. C’est ainsi que les dermatologues scandinaves ont observé une épidémie de brûlures sur les gens qui utilisaient des appareils à bronzer certifiés. Ils ont découvert qu’il y avait eu erreur dans la fabrication des lampes qui les équipaient, erreur due à une mauvaise traduction en chinois du cahier des charges. Les consommateurs avisés ne s’y sont pas trompés en choisissant de stocker des lampes à filament que l’on trouve à moindre coût dans les vrais bazars.
Et quand ce n’est pas la faute aux Chinois, c’est la faute à l’Europe et ses directives…Ouh, ouh ! Y a-t-il un responsable dans
Ah que… il est dur le métier de consommateur que nous sommes toutes et tous !
Les Situationnistes nous avaient alertés il y a plus de 40 ans en dénonçant la société du spectacle et de la consommation, le conditionnement dont nous sommes victimes (conditionnement reconnu publiquement par Patrick Le Lay qui vend du temps de cerveau aux annonceurs), alerte qui est toujours et plus que jamais d’actualité. Les consommateurs devraient avant tout cultiver leur scepticisme, leur curiosité, rester critique, ne pas se laisser berner par les emballages, les images et les beaux discours de bois.
Chaque individu peut contribuer à respecter la santé et le bien être d’autrui, à respecter la planète et son environnement immédiat par un comportement avisé et responsable, à son propre niveau car on ne peut absolument pas se fier à nos dirigeants.
Par exemple le maire de Paris nous a demandé de nous adapter à la collecte sélective des déchets, ce qui pose un véritable problème d’organisation et de place dans les petits appartements parisiens. Or, non seulement les containers dédiés ne sont pas collectés quotidiennement mais j’ai entendu dire que les déchets n’étaient pas sélectivement recyclés et traités car les infrastructures et le personnel manquent. Delanoë, comme tous les politiques, compte sur les effets d’annonce pour assurer sa réélection et derrière les containers jaunes, verts ou bleus qui nous compliquent le quotidien, il y a un trou noir. Ce ne sont pas nos pouvoirs publics qui nous aideront à sauver la planète…en supposant qu’elle ait réellement besoin d’être sauvée au sens où on l’entend aujourd’hui.
Tout le monde peut développer une attitude citoyenne en privilégiant le libre arbitre contre le lavage de cerveau, en surveillant sa consommation aussi bien en termes de qualité que de quantité. Personnellement, je lis attentivement les étiquettes des produits que j’achète et je décrypte les non dits. En matière d’alimentation, je choisis les produits les moins transformés et ceux qui comportent le moins d’additifs, je prête attention aux origines ainsi qu’aux saisons de production et j’accorde plus d’importance aux qualités gustatives qu’aux apparences.
Je varie les poisons en cultivant le nomadisme consumériste, en ne collant pas aux marques, en faisant confiance à mon goût, mes connaissances, mon instinct et mon porte-monnaie. Équilibre difficile, certes mais possible.
La demande de consommation ne devrait pas être tributaire de l’offre sur laquelle elle devrait prendre le pouvoir pour davantage de qualité, d’information détaillée et de coût abordable. Les consommateurs peuvent faire pression sur les producteurs, les industriels et les distributeurs … s’ils le veulent.
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