Cassation : la cour des illusions
J’ai toujours été surpris du décalage de l’image que les médias aident à construire et la réalité du terrain. Pour la justice Française, ce décalage est particulièrement flagrant. Chacun se berce ainsi d’illusions répétant des croyances loin de la réalité. Vous croyez vivre avec une justice à trois niveaux de recours. Ce n’est vrai que pour une partie d’entre nous. A condition d’en avoir les moyens.
C’est un article sur www.p-a-p-a.org qui m’a mis la puce à l’oreille. http://www.p-a-p-a.org/html/modules/xfsection/article.php?articleid=84
L’ami Jean Louis y dénonce l’illusion des recours judiciaires en France.
Comme la plupart des Français je ne m’intéressais pas à la justice avant de la voir fonctionner en vrai. Comme tout le monde, je croyais la soupe que nous servent les médias. Liberté égalité, nous avons une société formidable.
C’est vrai que la justice dont on nous parle quotidiennement est celle médiatique des cours d’assise. Le méchant criminel va aller en prison et ce n’est que justice. Dormez tranquille braves citoyens, nous veillons sur vous.
Une justice de carte postale pour donner à tous l’illusion que le système fonctionne.
La réalité est un peu différente et les médias officiels n’ont d’ailleurs pas fait de vagues quand les mesures partiales d’accès à la cour de cassation ont été mises en place.
Un père m’écrit :
« j’ai déjà 5 dossiers à la cassation, ils sont tous été rejetés à l’aide judiciaire de la cour de cassation, mais là j’attends la réponse du premier président de la cassation si mes dossiers peuvent aller enfin en cassation »
J’ai donc immédiatement appelé mon cabinet d’avocat à la cour de cassation. J’ai actuellement un dossier de justice familiale pour lequel je souhaite un recours en cassation pour casser le dernier jugement.
J’ai donc demandé à cet avocat spécialisé à la cassation, s’il était vrai que la cour de cassation pouvait refuser un dossier sans le moindre motif, par une simple lettre A4.
-Vous avez raison m’a dit l’avocat et on ne peut présager en rien des dossiers qui sont retenus.
- Le mien a-t-il une chance ?
-Je suis incapable de vous le dire, m’a t’il répondu. Je vais faire l’impossible pour que votre jugement soit cassé."
Le plus surprenant est d’apprendre que la loi permettant d’écarter arbitrairement un dossier a été instaurée par un soi-disant homme de gauche : Lionel JOSPIN alors premier ministre.
Nous vivons bien dans l’illusion d’une possibilité de recours à trois niveaux. Le dernier niveau étant souvent hors de prix pour la plupart des citoyens, mais en plus suspendu à une décision parfaitement arbitraire de suivi ou non du dossier. Les dossiers médiatisés n’ont pas ce type de problèmes. Cela permet de garder les apparences au niveau du public et garantit aux puissants une justice que l’on est tous censé avoir. Qui parlait d’égalité dans les fondements de notre nation ?
Tout ceci est bien loin de ce que prétend être la justice et de ce que devrait être un état de droit.
On peut remarquer au passage qu’il n’y a pas eu la moindre manifestation d’avocat quand ce minimum de liberté a été supprimé. C’est vrai que les avocats sont plus prompts pour descendre dans la rue quand cela touche leur porte-monnaie. Pas non plus de juges indépendants pour se rebeller contre une mesure qui finira par les faire disparaître, puisqu’au final c’est eux qui seront accusés du dysfonctionnement du système judiciaire et de ses dérives.
Les solutions ne sont pas si difficiles à mettre en place :
Je propose simplement que l’accès au droit de savoir si la loi a été bien appliquée dans un dossier judiciaire soit entièrement gratuit et pris en charge par l’état.
Que si la loi a été bien appliquée, le demandeur s’acquitte du montant qu’a couté sa demande sur la base d’un forfait .
Que si la loi n’a pas été appliquée par les différentes instances judiciaires, le demandeur voit ses frais de justice remboursés par l’état sur l’ensemble de sa procédure.
Qu’un juge fautif de multiples manquements à la loi soit mis en formation pour pouvoir évoluer. Et que le cas échéant, il soit réorienté vers d’autres tâches s’il est incapable d’appliquer la loi.
Ce système me semble bien plus juste et égalitaire que le système actuel.
N’est-ce pas le droit minimum de tous citoyens de savoir si une condamnation que la justice lui inflige au nom du droit français respecte ou non les lois votées par les représentants du peuple ?
En France ce n’est pas encore le cas pour tout le monde !
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