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Disparition ou renouveau des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED) ?

Parce qu’ils sont complètement méconnus, les Résaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED) ont été les premières victimes des restrictions budgétaires imposées à l’Education Nationale. On peut encore espérer que la « refondation de l’école » actuellement en projet en assurera la pérennité. Mais pour être préservé, encore faudrait-il que ce dispositif soit d’une part connu et, d’autre part, compris, reconnu pour l’intelligence de sa conception comme pour son efficacité. Tout en prenant la forme d’un plaidoyer, l’article qui suit tente de mettre un peu de lumière sur cet obscur objet qu’est le RASED.

C’est un secret de polichinelle, l’Education Nationale a régulièrement souffert de l’incompétence de ministres de rencontre [1]. Ces dernières années, elle a en outre subi la brutale logique comptable des RGPP au travers desquelles le système néolibéral démantèle lentement mais sûrement nos services publics avec, trop souvent, le concours obséquieux de hauts fonctionnaires rivalisant dans la servilité et le mépris des réalités de terrain.
 
Mais heureusement, aux dernières nouvelles, l’éducation semble enfin redevenue un axe essentiel de l’action gouvernementale et l’équipe en place apparaît non seulement motivée mais compétente.
 
On nous annonce ni plus ni moins qu’une « refondation de l’école  » qui peut, certes, porter à espérer mais pas encore à l’optimisme étant donné que le « président sorti » nous avait lui aussi claironné un projet de refondation dans sa fameuse « Lettre (mort-née) aux Educateurs  » de l’automne 2007.
 
Toutefois, ne boudons pas notre plaisir : des moyens sont mis sur la table, des orientations sont données qui paraissent excellentes et une réflexion est lancée par un pouvoir qui a su faire montre, en son temps, d’une réelle capacité à concevoir un système éducatif cohérent — et même intelligent à un point qui ne laisse pas de surprendre, au moins pour ce qui concerne le primaire.
 
Je pense à la mise en place des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED) dont les incompétents susmentionnés ont fait leur cible première faute de savoir à quoi ils servaient exactement.
 
Ce dispositif remarquablement bien conçu a été instauré par une circulaire datant de 1990, alors que Lionel Jospin était ministre de l’éducation. Les révisions ultérieures n’ont pas amené de changements significatifs de sorte que le fonctionnement des RASED n’a guère changé depuis l’origine, au moins en principe. Car en pratique, les fermetures de postes de ces dernières années comme le manque chronique d’enseignants disposant de la formation spécialisée ont fait qu’en maints secteurs, les RASED ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et ne peuvent contribuer comme ils le devraient à remettre les « élèves en difficulté » sur le chemin de la réussite.
 
C’est le fonctionnement de ces réseaux d’aides que je voudrais présenter ici car, alors même qu’ils conservent complètement leur actualité, ils restent très mal connus, tant des parents, que des enseignants et de ces hauts responsables visiblement élevés selon le principe de Peter (c’est-à-dire, jusqu’à leur plus haut niveau d’incompétence).
 
Pour comprendre l’intelligence de la conception des RASED et l’intérêt qu’il y aurait à la préserver, il nous faut approcher minimalement trois notions : l’enfant, l’élève et la difficulté scolaire.
 
L’enfance est une étape dans le développement du petit homme qui, de sa première insipiration jusqu’à la dernière cherche tout naturellement à construire un maximum de contrôle, donc de pouvoir sur son environnement.
 
Au début, le bébé n’est grosso modo capable que de crier mais cela lui suffit pour obtenir les pleins pouvoirs sur les adultes qui l’entourent.
 
Au fur et à mesure qu’il grandit et construit d’autres capacités (parler, manger, s’habiller, etc.), il en vient à comprendre que ses parents ne sont pas à son service et que, d’une manière ou d’une autre, il leur est redevable des soins, de l’aide et de la protection qu’ils lui procurent. En comprenant sa dépendance, il en vient à les respecter et à leur reconnaître l’autorité de décider pour lui : de bébé il est devenu enfant, du latin infans qui veut dire « privé de parole ». En résumé, l’enfant accepte de se soumettre à l’autorité de l’adulte, il obéit. Il est donc prêt à devenir élève dès son arrivée à l’école, c’est-à-dire qu’il est tout disposé à consentir aux apprentissages que l’adulte lui proposera.
 
Malheureusement, ce qui devrait être la règle est devenu l’exception. Un problème grandissant de l’école est que de plus en plus de parents y envoient non plus des infans pleinement disposés à être élèves mais des « grands (et gros) bébés » qui n’ont acquis aucune autonomie et dépendent dramatiquement de l’adulte sur lequel ils pensent encore avoir les pleins pouvoirs. Vous imaginez la catastrophe en classe. Ces enfants-rois n’en font qu’à leur tête et créent de sérieux troubles en refusant dès la maternelle de se confronter à la difficulté de la tâche que l’enseignante leur propose. Cette dernière est ainsi mise en grande difficulté mais il va de soi que, de son point de vue, c’est l’élève qui a des difficultés.
 
Comme les parents essaient autant que possible de se raconter que tout va bien, ils refusent généralement le jugement (encore trop souvent brutal) de l’enseignant(e) insuffisamment formé(e) à la communication et facilement excédé(e). Il n’est donc pas rare de devoir attendre la dernière année de maternelle, voire le CP, avant que les parents acceptent de reconnaître que leur enfant a vraiment des difficultés.
 
Avant d’aller plus loin, observons le petit jeu de Mistigri qui s’est déjà joué ici autour de la difficulté. D’emblée la question a été de savoir à qui on allait la refiler, telle une patate chaude : à l’enseignant(e), à l’enfant, aux parents ? Bien sûr, c’est au plus faible qu’échoient généralement et le stigmate et la culpabilité de l’échec. C’est pourquoi dans l’acronyme RASED, le ED final veut dire « Elèves en Difficulté » et non « Enseignants en Difficulté » ou mieux « Ecole en Difficulté » — on pourrait aussi penser à « Education nationale en Difficulté ».
 
Dans un tel contexte, les diagnostics médicaux procurent à tous un grand soulagement car en mettant en cause le « biologique » (physiologique, génétique, etc.), en lui attribuant la difficulté, ils disculpent tout le monde : l’enseignant(e), les parents et l’enfant lui-même vu que ce n’est pas de sa faute s’il est handicapé par ceci ou cela. C’est de là que vient le succès des « dys » auprès des parents (et des enseignants).
 
Quoi qu’il en soit, au final, les RASED sont sollicités par les enseignant(e)s pour intervenir [2] auprès d’« enfants » à qui on reconnaît des difficultés qui sont, soit 1) de comportement, soit 2) d’apprentissage, soit 3) autres.
 
Les premiers se recrutent principalement parmi les enfants-rois précédemment évoqués. Etant, pour quelque raison que ce soit, restés de « grands bébés » dans la toute-puissance vis-à-vis de leurs parents, ils n’acceptent pas les directives de l’adulte, ils ne reconnaissent donc pas le cadre scolaire et refusent de se confronter aux apprentissages pour s’abandoner à ce qu’ils ont toujours fait : le jeu et toutes les formes d’évasion. Ces enfants-rois ne sont pas des « enfants » au sens étymologique, ils n’obéissent pas, ils ne sont donc pas élèves.
 
Il y a là une importante source de difficultés pour les enseignants. Dans le meilleur des cas, ceux-ci pourront solliciter le RASED et obtenir l’intervention d’un « maître G » dont les aides spécialisées dites « à dominante rééducative » visent fondamentalement à amener l’« enfant » à reconnaître le cadre scolaire et à accepter d’y prendre sa place pour être pleinement à son métier d’élève.
 
Lorsqu’un enfant accepte d’être élève, qu’il consent donc à l’effort et au risque des situations d’apprentissages, deux cas sont possibles : ou bien il est dans la réussite, ou bien, il se trouve en échec.
 
Dans ce dernier cas, nous retrouvons la deuxième catégorie de difficultés pour laquelle les « maîtres E » interviennent avec des aides spécialisées « à dominante pédagogique ».
Le psychologue, troisième et dernier mousquetaire du RASED, intervient grosso modo pour tous les autres cas de figure mais aussi lorsqu’il semble judicieux qu’il vienne à l’appui ou en relais des aides E ou G.
 
Pour résumer ce tableau et le rendre tout à la fois aisément compréhensible et aisément mémorisable, je vous propose l’illustration suivante :
 
Imaginez que l’école est comme un chemin traversant une forêt sur lequel l’enfant avance grâce à ses réussites. Ce parcours lui permet de s’épanouir, de développer des compétences et, notamment, d’apprendre à connaître le monde, les autres comme lui-même. Mais encore faut-il pour cela que :
1) il vienne sur ce chemin plutôt que de s’égarer dans la forêt
2) il avance sur ce chemin, plutôt que de stationner, reculer ou repartir vers la forêt.
 
Cette image permet de comprendre le rôle des enseignants spécialisés comme consistant à...
(1) ramener sur le chemin les enfants qui l’ont perdu de vue ou qui ne l’ont jamais vraiment repéré et s’égarent alors dans la forêt (c’est la mission des maîtres G)
(2) faire progresser les élèves sur le chemin, une fois qu’ils se trouvent dessus et que malgré les efforts de leur enseignant(e), ils n’avancent pas ou trop peu (c’est la mission des maîtres E).
 
Le psychologue, quant à lui, aide, par son bilan, à mieux comprendre la situation de l’élève et peut ainsi... :
(a) contribuer à la pertinence des interventions G ou E,
(b) contribuer à l’adaptation du cadre scolaire (du chemin) aux besoins de l’élève,
(c) contribuer, souvent avec les partenaires du secteur « santé », à la conclusion que l’élève relève du handicap. Outre des soins adaptés, pour se tenir et progresser sur le chemin de l’école, cet élève pourra avoir besoin de l’aide individualisée d’un adulte dit AVSi (Auxilaire de Vie Scolaire individuel) ou, pour les cas les plus sérieux, de changer de chemin pour rejoindre un circuit spécialisé soit au sein de l’école (dans les classes appelées CLIS), soit en dehors (dans des établissements médico-éducatifs, médico-sociaux, etc.).
 
Ce que cette image du chemin permet d’appréhender, c’est le fait que les enseignants spécialisés ne font que prolonger ou étendre les efforts de « régulation » des enseignants face à leur classe puisque ces derniers se tiennent justement sur ce chemin et, par leur pédagogie, tentent toujours-déjà...
(1) d’ORIENTER l’attention des élèves vers des objectifs de conduite et d’apprentissage (le maître G est un(e) enseignant(e) spécialisé(e) dans cette fonction)
(2) de les faire PROGRESSER dans la direction choisie (le maître E est un(e) enseignant(e) spécialisé(e) dans cette fonction, mais seulement pour le volet des apprentissages).
 
On voit bien ainsi que, même s’il peut sembler abstrait et difficile à appréhender pour le commun des mortels, le distinguo entre maîtres E et G est tout sauf arbitraire. Le doublet orientation & progression est aussi logique et nécessaire que le doublet angle & longueur d’un vecteur en mathématique et surtout, il recouvre parfaitement la distinction fondamentale que l’on doit faire en psychologie entre, respectivement :
1) le conatif (ce qui est de l’ordre du désir, de la motivation, de la capacité à l’effort en vue d’un accomplissement et qui traduit une ORIENTATION vers un but)
2) le cognitif (qui concerne le traitement de la connaissance et constitue les capacités que l’on entend faire PROGRESSER).
 
Bien entendu, l’élève est un tout, une personne avec un mental complet qui inclut donc cette dernière dimension absolument essentielle qu’est l’affectif. L’enseignant(e) en voit quotidiennement les manifestations, mais le psychologue scolaire est l’enseignant spécialisé amené à intervenir si des troubles apparaissaient.
 
Par la force des choses, les enseignants doivent gérer ces trois dimensions simultanément. Ils ne sont spécialisés pour aucune d’entre-elles mais se retrouvent néanmoins en situation de « spécialistes » car ils sont, de fait, des « parents spécialisés »... dans la fonction éducative ! Ainsi, à l’orgine, avant Jules Ferry, ils exerçaient in loco parentis (à la place des parents), ce qui leur conférait des droits qu’ils n’ont plus actuellement, comme par exemple les sanctions physiques. Les enseignants prolongent donc l’action éducative des parents comme les enseignants spécialisés prolongent la leur selon les trois dimensions du mental.
 
Il importe de percevoir cette continuité parents-enseignants-enseignants spécialisés pour comprendre que l’éducation peut, de bout en bout, s’appréhender au travers d’une seule fonction, celle du guidage ou de la conduite (notion qui se donne à entendre dans le mot péda-gogie qui renvoie au fait de conduire l’enfant.).
 
Car tous autant qu’ils sont, les adultes (responsables) tentent de conduire l’enfant vers la réussite.
De fait, la première chose que font les enseignants spécialisés lorsqu’ils accueillent un élève-en-échec-scolaire, c’est de le ramener immédiatement vers la réussite dont il a vitalement besoin. Cela peut se faire soit par le jeu (activité de prédilection des G que, faute de formation adéquate, les enseignants ont toutes les peines du monde à comprendre et qu’ils regardent donc avec une désolante suspicion), soit par des exercices suffisamment simples, suffisamment « faciles » pour que l’élève en ait une complète maîtrise (c’est la première étape de la « remédiation cognitive » opérée par les maîtres E).
 
C’est cette réussite enfin retrouvée qui redonne à l’élève la confiance en soi et en l’adulte dont il a absolument besoin pour accepter de se risquer à nouveau à l’épreuve de l’essai-erreur sans laquelle il n’est pas de conquête et donc pas d’apprentissage possible.
 
Cette conduite vers la réussite-qui-nourrit-le-désir-d’apprendre, les parents sont a priori supposés la réaliser dans tous les aspects de la vie de l’enfant mais ils délèguent en général aux enseignants, mieux formés, la tâche consistant à le guider dans les apprentissages notionnels mais aussi physiques et artistiques.
 
Les enseignants pourront, à leur tour, solliciter l’intervention des enseignants spécialisés lorsque la conduite de l’élève vers la réussite leur semble nécessiter une plus grande expertise, c’est-à-dire, une meilleure capacité d’appréciation de sa situation et une meilleure connaissance des voies de régulation/remédiation envisageables.
 
* *
*
Les choses étant à présent, je l’espère, suffisamment clarifiées, il devient aisé de comprendre que la proposition toujours actuelle d’un ancien inspecteur général de l’éducation [3] visant à supprimer la distinction entre aides spécialisées E et G équivaut au fait de redescendre les curseurs de la spécialisation vers la position initiale, non spécialisée de l’enseignant.
 
Or, il est évident qu’avec moins de spécialisation E et moins de spécialisation G, ce « nouvel enseignant spécialisé » (on se demande bien en quoi ?) aura forcément un espace d’intervention plus limité. Il laissera échapper les difficultés scolaires les plus délicates à appréhender, celles qui, « graves et persistantes » sont actuellement du ressort des Résaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté. L’école n’aura alors d’autres ressources que d’« externaliser » ses missions vers le secteur santé qui n’avait pas besoin de cela pour continuer à lancer des O.P.A sur l’éducation. Ceci serait donc à peine moins grave que la suppression pure et simple des RASED.
 
Ce qui se profile ici est ni plus ni moins qu’un choix de société. Soit nous nous tenons au principe de l’éducabilité de toute personne et donc au principe de son appartenance de fait et de droit à la communauté une et indivisible des humains, soit nous succombons à ce qui a été, jusqu’à présent, une tentation totalitaire de catégoriser les individus sur des bases biologiques (sous-entendu scientifiques et donc supposément « réelles ») au risque de placer la structuration et la régulation sociales sous l’emprise du complexe médico-pharmaceutique (cf. par exemple, l’utilisation de stupéfiants comme la Ritaline ® pour contrôler le comportement des enfants, le projet du président étasunien G.W. Bush pour un contrôle médico-pharmaceutique des populations d’enfants à risques ou plus près de nous les projets de certains parlementaires illuminés pour le dépistage dès 3 ans des futurs délinquants).
 
Il est clair que je défends ici le choix de l’éducation. Je me dois donc de défendre sa cohérence, sans laquelle sa fonction et ses missions ne pourront être assurées. C’est pourquoi il importait de dégager le fait que l’action des enseignants spécialisés prolonge celle des enseignants et que cette dernière est aussi, toujours-déjà, un prolongement de celle des parents eux-mêmes de sorte que nous avons affaire à un continuum de l’action éducative dont la cohérence mais aussi la portée est indispensable à la réussite éducative.
 
Réduire cette portée soit en faisant disparaître la distinction E & G, soit, pire, en faisant disparaître les RASED, c’est affaiblir ou anéantir les indispensables capacités de régulation et d’adaptation de l’école à la diversité des besoins éducatifs. C’est donc dramatiquement aggravrer la sélection sociale avec une école seulement capable d’alimenter ceux qui sont déjà « bien nourris » par leur environnement socio-culturel.
 
Priver les équipes enseignantes du relais que constitue le RASED, c’est en quelque sorte couper les ailes de la fonction éducative qui se constitue dans le partenariat famille-école. C’est diminuer considérablement l’espace de régulation ou de remédiation au sein de l’école et c’est donc augmenter très sérieusement la proportion d’élèves qui verseront dans le fossé et qui resteront alors au bord du chemin ou iront s’égarer dans la jungle brutale d’une société sans repère et malade de l’individualisme consumériste que cultive la dictature grandissante du capitalisme financier.
 
C’est pourquoi j’espère que la refondation de l’école, ô combien nécessaire, se fera autour de ce qui contribue le mieux à la réussite des élèves et, en particulier, autour du dispositif RASED dont l’excellence de la conception, tout en signant une rare intelligence des besoins de l’enfant et des compétences de l’école, a aussi, malheureusement, révélé a contrario la désastreuse ignorance et les automatismes mentaux de ceux qui, incapables d’assumer la responsabilité de son fonctionnement, se sont, par la suite, béatement satisfaits de la responsabilité de son délabrement.
 
Il est évident que la refondation de l’école envisagée nécessiterait de nombreuses remises en cause vis-à-vis desquelles je m’efforcerai de donner mon point de vue dans de prochains articles, mais pour ce qui est du dispositif RASED, la conviction que j’ai tenté d’exposer ici est qu’il nous faut, quoi que l’on décide par ailleurs, réaliser sa complète remise en marche et même, rêvons un peu, faire en sorte que l’esprit dans lequel il a été conçu soit justement celui qui préside à la refondation de l’école.
 
Pour cela, il nous faudra des moyens humains, certes, mais pas seulement, car il nous faut aussi des humains (réellement bien) formés : des enseignants (vraiment) spécialisés ! La réussite des générations futures et donc notre avenir sont à ce prix.
 
Je ne doute pas qu’au Ministère de l’Education Nationale on sache cela. Ce dont je doute, c’est qu’au Ministère des Finances, on veuille bien en faire cas. Il est donc possible que, malgré les récentes élections, le bon peuple ait rapidement à faire savoir à ses dirigeants où vont ses priorités.
 


[1] (cf. le livre globalement mauvais mais néanmoins édifiant de Sophie Coignard(2011) : Le Pacte Immoral)
[2] A noter que intervention ne veut pas dire « prise en charge ». L’enseignant(e) reste référent(e) et donc responsable de l’élève, de sa difficulté et des remédiations mises en oeuvre.
[3] Faite par M. Bernard Gossot, ancien inspecteur général de l’éducation et auteur d’une évaluation des RASED datant de 1996-1997. Il a été auditionné par les députés Xavier Breton et Gérard Gaudron dont l’excellent rapport d’octobre 2011 sur l’enseignement scolaire est entièrement consacré aux RASED.

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42 réactions à cet article    


  • chantecler chantecler 27 juillet 2012 10:16

    Le problème est  :

    Que peut on faire pour les élèves en difficulté ?

    Dans le cadre de l’école et dans une classe .

    La réponse n’est pas simple .

    Vous avez une vision très optimiste des Rased .

    Normal, vous êtes psychologue scolaire , ce qui n’est pas un défaut soyez rassuré ...mais vous en êtes , de facto, un rouage .

    Ma vision du Rased est un peu plus circonspecte .

    Ce que j’en ai vécu demandait de larges améliorations .

    Ne serait ce que quand ce dispositif contribuait à faire accepter des effectifs excessifs même en zone défavorisée .

    Car dans les textes on impose des limites d’effectifs mais globalement , par école .

    Donc un enseignant peut se retrouver avec 30 sinon plus élèves, dans sa classe .

    Et là le rased prend l’allure d’une arnaque , même si les gens qui y travaillent sont compétents , ce qui n’est pas forcément le cas .

    De plus le fonctionnement du rased échappe en grande partie aux collègues de terrain , ce qui veut dire qu’il s’intègre et est géré à un niveau supérieur .

    Donc d’accord avec vous le Rased était une bonne initiative mais un peu isolée dans ses objectifs et à améliorer .


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 juillet 2012 15:05

      @ Chantecler

      Je suis d’accord avec vous que le fonctionnement des RASED n’est pas un long fleuve tranquille.

      Mais il en est ainsi parce précisément le fleuve du RASED il traverse un pays au moins aussi tourmenté que l’Afghanistan.

      Je veux dire qu’une multitude de contraintes extérieures viennent entraver le bon fonctionnement des écoles et par voie de conséquence, celui des RASED.
      Il n’est que de penser à l’insuffisance des départs en formation spécialisée (qui coûtent !) qui fait que de plus en plus d’enseignants non formés se retrouvent sur des postes RASED.
      On peut parler aussi des fermetures de postes, notamment les G, qui font que trop souvent le RASED est bancal et ne peut répondre de manière complètement satisfaisante à la demande.

      Le fonctionnement du RASED est souvent une source d’embarras pour les inspecteurs de circonscription qui ne savent par quel bout le prendre et impose parfois des modes de gestion très centralisés qui en font une machine soviétique, rigide et donc très peu adaptable aux besoins.

      Sur certains certains secteurs, les collègues spécialisés ne doivent pas aller en maternelle, ou en cycle 3 et sur le terrain les équipes peuvent avoir le sentiment de subir des diktats peu compréhensibles.

      Mais tout cela décrit une situation de fait, non pas le principe de fonctionnement des RASED qui, lorsqu’il trouve à se concrétiser, peut vraiment donner satisfaction aux équipes enseignantes comme aux collègues spécialisés.


    • Lamouet 27 juillet 2012 12:04

      "Quoi qu’il en soit, au final, les RASED sont sollicités par les enseignant(e)s pour intervenir [2] auprès d’« enfants » à qui on reconnaît des difficultés qui sont, soit 1) de comportement, soit 2) d’apprentissage, soit 3) autres.

      On aimerait avoir des pourcentages nationaux, régionaux et locaux sur ces 3 types de difficultés.


      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 juillet 2012 15:31

        Je comprends le souci d’avoir une mesure.

        Le problème avec l’humain c’est que si on a tant soit peu le souci de ne pas faire violence à sa réalité, on se garde de catégoriser de manière abrupte.

        Les pourcentages dont vous aimeriez disposer n’existent pas car nous n’avons pas, heureusement, de catégorisation unique imposée au niveau national. Celle que je propose n’est pas générale. elle est seulement très courant et elle a ma préférence. Il en est sûrement des beaucoup plus compliquées.

        Heureusement que tout cela ne nous est pas imposé car, comme je l’ai indiqué, un élève est un tout et il peut donc souvent relever de plusieurs catégories simultanément et parfois de toutes. Il serait hors de question de faire des classements « exclusifs » (du genre, ici ou là, mais pas les deux.)

        De fait, il n’est pas rare qu’un élève ait tout à la fois des troubles du comportement ou de l’attitude scolaire, des troubles des apprentissages ainsi que d’autres manifestations particulières qui nécessiterait un éclairage de la part du psychologue scolaire.

        La tâche du RASED face à cette complexité du réel, c’est de se donner une catégorisation qui ne prétend pas dire la « vérité » sur l’enfant mais qui permette seulement d’assurer la meilleure efficace dans le choix de la réponse faite.

        Qui va intervenir, dans quelle perspective ? Entre le E, le G et le psy, il faut choisir et parfois reconnaître que nous n’avons pas les moyens de répondre adéquatement aux besoins éducatifs de l’élève concerné. Des services extérieurs à l’école pourront alors être sollicités.

        Quoi qu’il en soit, je ne sais si cela peut vous intéresser, mais le rapport parlementaire que je mentionne rappelle les statistiques suivantes du précédent rapport Grossot de 1997 :

        "on notera que ce rapport estimait à 62 le nombre
        moyen d’élèves suivis par un maître E et à 45 le nombre moyen d’élèves suivis
        par un maître G, ces chiffres ne prenant en compte que les enseignants des réseaux
        « itinérants
         ».

        Page 28 du rapport de 2011 on trouve un tableau qui donne une ventilation des interventions, mais pas des demandes. Ces dernières restent des documents internes basés sur des formulaires propres à chaque circoncription. Impossible de croiser cela et pour le moment quel intérêt cela présenterait-il ? 


      • VenatorN 27 juillet 2012 15:20

        Dans le cadre d’une politique à moyens financiers et humains constants.
        le temps et l’argent sont pris à ceux qui viennent à l’école pour travailler au profit de ceux qui n’y ont pas leur place , ou ne veulent pas y être ;
        Au bout du compte sous couvert de bienpensance altruiste charitable les élèves travailleurs bien intentionnés se voient écartés de la distribution de la manne ministérielle.
        Des préoccupations psychologisantes hors de propos envahissent et accaparent le temps scolaire de concertation pedagogique.
        .
        Des IME mis à la braderie aux stuctures peri pénales insuffisantes.Tout une population qui n’a rien à y faire détruit l"école en lui confiant des tâches qui ne sont pas les siennes.


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 juillet 2012 15:42

          @ Venator N

          J’ai peur que ce que vous affirmiez soit contraire aux constats généralement faits sur l’école qui apparaît surtout taillée sur mesure pour les « élèves travailleurs bien intentionnés » comme vous dites.

          L’école est faite pour les élèves qui réussissent. Et les élèves qui réussissent sont tellement faits pour l’école que souvent ils y restent et deviennent enseignants.

          Dès lors que des élèves réussissent, quel besoin ont-ils de disposer d’une quelconque manne ministérielle ?

          Seriez-vous contre la logique républicaine égalitariste qui consiste à donner plus à ceux qui ont moins reçu et qui, d’une certaine manière, se trouvent handicapés ?

          Dès lors qu’il dispose de l’usage de ses deux jambes, un humain n’a besoin que d’une bonne paire de chaussures pour parcourir le monde avec succès.

          Un handicapé sur chaise roulante a besoin de bien davantage.

          Disons qu’à l’école nombre d’élèves y arrivent en situation de quasi « handicap » tellement ils sont inadaptés à ses modes de fonctionnement et ses exigences.

          Dès lors, le fait qu’ils puissent bénéficier d’aides spécialisées me paraît légitime et souhaitable.

          Notez bien que cela n’empêche en rien les élèves qui réussissent... de réussir smiley


        • VenatorN 27 juillet 2012 16:26

          je maintiens que la contamination de l’école par les problèmes de pathologie ou de justice écarte l’école de sa fonction première .
          C’est à des structures médicales ou para et peri judiciaires de se mêler de ce qui relève de leurs compétences sans s’en décharger sur les autres.
          L’école est un centre de formation/instruction elle n’a pas à traiter les problèmes sociaux , judiciaires ou médicaux.
          Elle na pas à le faire surtout dans un monde où on lui fait porter la responsabilité de tout et du reste.
          .
          Je maintiens aussi que c’est la masse des élèves qui pâtit de la présence de ceux qui ne peuvent pas y trouver ce dont ils ont besoins, au niveau des compétences psycho médicales et des équipements ad hoc.
          Ils pâtissent aussi de ce que la structure pénale et judiciaire est incapable d’encadrer une population qui ne devrait relever que de son seul ministère.
          .
          La présence de ce type d’élèves a tous les caractères de charges indues.
          C’est condamner l’école que la contraindre à gérer ces problèmes là.


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 juillet 2012 17:01

          J’ai choisi pour illustration l’image de Pancho car elle montre bien les dangers qui menacent l’école et qui découlent de l’approche que vous appelez de vos voeux.

          Si la police et le médical rentrent dans l’école, il n’y pas plus d’école, cet endroit protégé dans lequel on peut, on doit, se tromper pour apprendre.

          Il semble que vous souhaitiez faire des catégories de citoyens et d’élèves et fonder cela sur la loi et le médical.

          J’ai peur que cela nous donne une école de la stigmatisation et de l’exclusion. J’avoue que ce n’est pas à quoi j’aspire pour l’école de la République


        • VenatorN 27 juillet 2012 19:50

          Ohh mais nous savons ce que vous pensez de l’école en général et de la République en particulier..........à moins que ce ne soit l’inverse...
          pourvu que vous y trouviez , vous , votre profit, qu’importe la formation des enfants à l’école.
          Ahh les sociopedagopsycho qui ont autre chose à faire que de maintenir la mission de l’école
          ENSEIGNER
          .
          L’école n’est pas un lieu pour soigner , il faut soigner mais pas à l’école , quant aux racailles qu’il ne faudrait pas exclure on voit bien et on sait que votre pratique n’est pas de les avoir en groupe tout au long de votre journée de travail semaine après semaine et mois après mois.
          .
          Votre vision du service public d’enseignement passe par laisser les voyous détruire les sièges et les vitres des trains parce qu’il ne faut pas stigmatiser et exclure,
          La classe le seul wagon de l’ascenseur social pour les enfants des plus défavorisés.
          Vous en faites une fausse solution à des problèmes dont vous vous déchargez sur elle.
          .
          Vous n’en avez rien à faire de l’enseignement et de la jeunesse....et vous nous ressortez les clichés de la bienpensance bobo  : exclusion et stigmatisation
          .
          En bref vous datez , on ne se laissera plus prendre aux pièges de votre jargon


        • Leo Le Sage 27 juillet 2012 20:07

          @AUTEUR/Par Luc-Laurent Salvador (xxx.xxx.xxx.211) 27 juillet 15:42

          VenatorN dit
           : "Au bout du compte sous couvert de bienpensance altruiste charitable les élèves travailleurs bien intentionnés se voient écartés de la distribution de la manne ministérielle. Des préoccupations psychologisantes hors de propos envahissent et accaparent le temps scolaire de concertation pedagogique"

          Affirmation prétentieuse

          Je suis heureux que VenatorN et moi même ne sommes pas du même avis.
          J’avais comme la crainte du contraire...
          J’en tremble encore.

          VenatorN se permet même de dire encore : « Tout une population qui n’a rien à y faire détruit l »école en lui confiant des tâches qui ne sont pas les siennes"
          VenatorN termine par : « Vous n’en avez rien à faire de l’enseignement et de la jeunesse....et vous nous ressortez les clichés de la bienpensance bobo »

          On voit bien que ce monsieur n’y connait rien à l’école...

          Vous dites : "L’école est faite pour les élèves qui réussissent. Et les élèves qui réussissent sont tellement faits pour l’école que souvent ils y restent et deviennent enseignants"
          C’EST EXACTEMENT CA !!!

          Un avis supplémentaire
          Mon cher Luc-Laurent Salvador il est très facile de contrer ce genre de propos.
          J’ai vu un excellent film que m’avait chaudement recommandé une amie américaine qui enseigne dans ces écoles bien plus dangereuses que les pires écoles de France
          Dans ce film on voit une enseignante débutante qui réussi l’exploit de faire rapprocher des étudiants qui ne peuvent se mélanger...

          Oui ce n’est qu’un film...
          L’ennui c’est que ce film est aussi une histoire vraie...

           
          Cordialement

          Leo Le Sage
          (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 07:19

          @ VenatorN

          Je vois que nous sommes d’accord. L’école devrait être faite pour ENSEIGNER et seulement enseigner.
          Pas pour sélectionner, catégoriser, stigmatiser, exclure en vue d’opérer un contrôle social.
          Vous vivez dans un monde où il existe des racailles.
          Je vis dans un monde où je vois des être humiliés, blessés, qui veulent être respectés et accéder à l’existence. Comprenez-moi bien, je suis légaliste. Je pense que la loi est ce qui nous rassemble et nous garde en paix les uns avec les autres. Il faut qu’elle soit appliquée (surtout pour la délinquance en col blanc). Mais tout cela doit se faire dans le respect. Celui-ci commence par le fait de ne pas sortir l’autre de la catégorie à laquelle soi-même on pense appartenir. Toutes les barbaries naissent avec le simple fait de ranger l’autre dans la catégorie des barbares dont on veut, dès lors, se débarrasser.
          Ce n’est pas la mission de l’école d’aller dans ce sens, elle est au contraire là pour apprendre le « vivre ensemble » républicain.

          Nous sommes aussi d’accord sur le fait que l’école n’est pas un lieu de soin. Donc le médical doit passer par la porte et sonner avant d’entrer.


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 07:22

          @ Leo le sage

          Merci pour ces mises au point judicieuses.

          De quel film parlez-vous ?


        • Leo Le Sage 29 juillet 2012 18:11

          @AUTEUR/Par Luc-Laurent Salvador (xxx.xxx.xxx.211) 28 juillet 07:22
          Vous dites : « Merci pour ces mises au point judicieuses. »
          Ne me remerciez pas, de mon point de vue un article qui mérite mon respect mérite des informations de qualité.
          Je ne perds pas mon temps pour des joutes verbales d’un autre âge, même si cela m’amuse.

          Que du concret...

          Vous dites à VernatorN : « L’école devrait être faite pour ENSEIGNER et seulement enseigner. »
          Vous rappelez à VernatorN  : « Pas pour sélectionner, catégoriser, stigmatiser, exclure en vue d’opérer un contrôle social. »

          Devrait [conditionel] dans un monde normal, n’est-ce pas ?
          PAS, c’est le mot qui convient dans cette discussion : merci d’insister là-dessus.

          Le film...
          J’imagine que vous bavez d’impatience...
          Je m’excite à cette idée ... [C’est mal je vous l’accorde...]

          J’espérais que quelqu’un fasse l’effort d’en parler un peu, mais comme un imbécile, mon espoir est déçu...
          J’ai trop suréstimé la générosité des autres...

          "The mission of the Freedom Writers Foundation is to change the educational system one classroom at a time by providing educators with transformative tools to engage, enlighten and empower at-risk students to reach their full potential« 
          (source : Our Mission - Freedom Writers Foundation)

           »When I walked into my first class as a new teacher, I could not have been less prepared to deal with the harsh realities of the lives of my students or the way the outside world would crash into my classroom. These teenagers lived in a racially divided community and were already hardened by firsthand exposure to gang violence, broken homes, juvenile halls, and drugs. The obstacles these teens confronted as students became challenges for me as their teacher.« 
          (source : A Teacher’s Vision - Freedom Writers Foundation)

          Le film à proprement parler :

           »Écrire pour exister est un film américain de Richard LaGravenese sorti en 2007. Ce film est tiré d’une histoire vraie et de l’essai pédagogique collectif The Freedom Writers Diary (en) écrit par Erin Gruwell (en) et par sa classe. Le film a été récompensé par le Humanitas Prize."
          (source : Écrire pour exister - Wikipédia)

          Erin Gruwell est l’enseignante dont le film s’inspire...

          Question : pourquoi elle n’est pas trop connue en France ?
          Tout simplement parce que ce qu’elle fait est la preuve de l’incompétence de certaines élites au sein de l’éducation.
          Je vous rappelle qu’elle était une petite enseignante débutante au moment des émeutes de Los Angeles... dans un pays où l’ultra-violence me rappelle que la France est un pays calme...
          A méditer... smiley

          Liens
          Freedom Writers - Wikipedia, the free encyclopedia
          Freedom Writers Foundation OFFICIAL WebSite
          Liens connexes :
          Alternative school - Wikipedia, the free encyclopedia

           
          Cordialement

          Leo Le Sage
          (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er août 2012 02:59

          Bonjour Léo le Sage,

          Merci pour cette référence fort intéressante que je ne connaissais pas.
          Je ne sais pas où je vais pouvoir le trouver ici (la Réunion).
          Vu que sur internet, il n’y a que la version russe (affreuse car à voix surimposées comme lors du doublage d’une conf.)

          Mais ce que j’ai vu m’a déjà permis de comprendre la trame psychologique qui fait la valeur éducative du film. L’enseignante aide ses élèves à reprendre le (sentiment de) contrôle sur leur vie en en (re)devenant l’auteur via l’écriture. Depuis toujours, le réel se contruit par l’histoire (storytelling) et, en écrivant leur histoire, ils accèdent à l’être après lequel ils couraient par d’autres moyens plus discutables.

          Vous confirmez que ça ressemble à ça ?


        • Leo Le Sage 1er août 2012 17:21

          @AUTEUR/Par Luc-Laurent Salvador (xxx.xxx.xxx.73) 1er août 02:59
          Vous dites : « Vous confirmez que ça ressemble à ça ? »

          C’est à peu près çà...

          Je rappelle que l’histoire a lieu au moment où les tensions raciales étaient très fortes à Los Angeles [1992 et suivantes]...

          Le but de l’enseignante c’est de faire en sorte qu’ils aient envie d’apprendre quelque chose dont ils se serviraient pour leur futur...

          Ce sont donc des jeunes qui ont eu envie d’écrire parce que l’enseignante leur ont proposé de réfléchir sur leur avenir en leur expliquant certaines réalités :
          >tous ont un mort du fait de la drogue ou de la violence
          >tous ont été victimes de la drogue ou de la violence
          On leur a rappelé que le passé a produit l’holocauste du fait de mots mal placés.
          sale juifs devient sale negro, par exemple.

          storytelling ?

          Disons que les élèves vont raconter leur perception de la réalité qu’ils vivent dans un « livre journal »...
          Une sorte de blog sur du papier...

          Trouvez ce film et diffusez le dans l’école où vous êtes croyez moi, on vous parlera avec respect.

          Je vous recommande aussi cet article sur agoravox :Enseignements scientifiques entre savoirs douteux et formules magiques

          Si vous voulez me remercier, c’est simple : essayez d’adapter le film avec la réalité de VOTRE terrain...
          Après, si possible, racontez nous votre expérience.

           
          Cordialement

          Leo Le Sage
          (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 août 2012 12:56

          @ Léo le sage

          Merci pour le feedback, le lien et les suggestions.

          N’étant pas enseignant dans une classe et pas du tout en charge des stratégies pédagogiques, le mieux que je puisse faire c’est indiquer l’existence de ce film aux collègues et si je le trouve, le leur passer.

          Ensuite, c’est le film lui-même qui trouvera et ses spectateurs et ses militants de terrain.
          Pour ma part, je ne pourrais que chaudement recommander l’’intérêt (au plan psychologique) d’une telle approche.

          Si un(e) collègue se lance, je pourrai aussi l’accompagner dans la démarche. Mais je ne suis pas en position de la décider.

          Merci encore pour vos contributions
          Bien cordialement
          LLS


        • Leo Le Sage 27 juillet 2012 16:01

          @AUTEUR/Luc-Laurent Salvador
          Vous dites : "Il n’est donc pas rare de devoir attendre la dernière année de maternelle, voire le CP, avant que les parents acceptent de reconnaître que leur enfant a vraiment des difficultés"
          Les mauvais parents certainement.
          Les bons acceptent de discuter lorsqu’ils ont le temps.

          Mon avis
          Lorsque je lis votre prose, j’ai comme un doute.
          Si vous avez raison qu’il faut faire quelque chose [vous aimez le RASED], je constate que le coût n’est pas tout à fait dans votre colimateur.
          Je vois plutôt quelqu’un qui défend son terreau, ce qui n’est ni un mal ni une honte, mais plus un raccourci.

          Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous lorsque vous pensez que les enseignants ne sont que très peu responsables.
          C’est mon impression en lisant votre article.
          Il est vrai que j’avais remarqué que les parents dans la catégorie aisée et riches acceptent plus difficilement la critique faite sur leurs mouflets.
          Une erreur certes, mais c’est plus le résultat d’une mauvaise éducation qui considère que probablement en tant que Wellfare et assimilés on sait tout or, il n’en est rien.
          Hormis ce soucis, je constate que les éducateurs ont aussi une responsabilité :
          J’ai vu un reportage où les enseignants admettaient qu’ils ne savaient pas gérer une classe parce qu’on ne leur enseigne que sur la base de classes parfaites.
          Or, sur le terrain ce n’est pas le cas.

          Enfin, lorsque je remarque que les parents eux-mêmes baissent les bras, nous savons tous pertinemment que les enfants de ces sinistres individus seront incontrôlables voire dangereux.
          Or, la réalité du terrain est tout aussi claire : c’est de plus en plus le cas !

          Ce que votre article ne soulève pas, et ce n’est pas le but de l’article, c’est que notre relation en France sur l’éducation [comment on doit faire] est mauvaise.
          En France, l’echec est une abomination lorsque aux USA c’est considéré comme crucial voire vital !
          Une différence de conception qui se voit même dans les commentaires sur AV.
          Sur AV si vous critiquez quelqu’un vous êtes forcément arrogant, insultant, ou refusant le dialogue.
          J’en ai vraiment honte. On dirait des gosses !
          Mes amis américains vont même jusqu’à me demander ma vision sur l’éducation de leur enfants ...
          C’est impossible en France.

           
          Cordialement

          Leo Le Sage
          (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 juillet 2012 17:57

            Je reconnais que ce texte est un plaidoyer pour ma propre maison.

            Il ne peut prétendre à l’objectivité.

            C’est vrai aussi que je ne me suis guère soucié de comptabilité.
            Mais quand je pense au nombre de parents et d’enfants qui rencontrent les membres du RASED et bénéficient de leur service sans qu’il en coûte RIEN à la sécurité sociale, je me dis que c’est sûrement une bonne affaire pour la nation d’avoir des RASED étoffés.

            Concernant les enseignants je ne suis pas sûr de comprendre votre avis. Disons qu’en tout cas, je vois bien que là où ils ne sont pas aussi efficaces qu’il faudrait (communication avec les parents, gestion de classes difficiles) c’est qu’en effet, ils n’ont pas eu de formation adaptée.

            Quand j’étais sur le pire secteur de l’Hérault, là où arrivent tous les débutants, je leur demandais s’ils avaient eu formation en psychologie. A chaque fois la réponse était la même : RIEN du tout.
            Bien sûr les IUFM ont une offre de formation en psycho, mais elle est ridiculement faible et, visiblement, on peut facilement passer à travers.

            Alors que voulez-vous, il est normal qu’ils se trouvent en difficulté avec les populations que nous accueillons.

            D’années en années, les enfants semblent prendre de plus en plus de liberté et de distance avec les enjeux scolaires. Cela peut devenir terriblement lourd pour les enseignants surtout quand les parents sont tellements paumés qu’ils n’osent plus se présenter à l’école de peur de se faire souffler dans les bronches.

            Oui, nous avons un problème en France. Contrairement aux USA, nous avons tendance à faire d’abord attention à ce que ne va pas, bien davantage que nous faisons attention à ce qui est réussi. D’où une atmosphère souvent détestable dans les situations éducative vécues comme flicage permanent par les enfants (je pense autant aux familles qu’aux établissements scolaires).

            C’est un peu abrupt mais disons que je vois le rapport de force se généraliser, les parents essaient de hausser le ton, mais ils ne sont pas à la hauteur : les enfants gagnent de plus en plus.

            Et ils arrivent ensuite à l’école considérablement aguerris par une guerilla incessante avec leurs parents dans laquelle ils ont eu le dessus. Imaginez la tâche des enseignants !

            Je pense que la refondation de l’école se réalisera par une refondation de la société.
            Il nous faut un nouveau contrat social.
            Une vraie démocratie, dans la société, dans les établissements scolaires, dans les familles.

            Je fais de mon mieux pour y contribuer.

            Bien cordialement,


          • Leo Le Sage 27 juillet 2012 19:51

            @AUTEUR/Par Luc-Laurent Salvador (xxx.xxx.xxx.211) 27 juillet 17:57
            Vous dites : « Concernant les enseignants je ne suis pas sûr de comprendre votre avis »
            Les enseignants compétents sont rares...
            Il faut chercher un Mozart de l’enseignement, or ce dernier n’aura pas forcément envie d’enseigner.
            J’ai par exemple constaté qu’il y avait de très bon cursus dans certaines écoles mais au fond, ils ne sont pas fait pour l’enseignement.
            Un enseignant doit inspirer de l’intérêt [carotte] pas de la crainte [bâton].

            Je suis nul en histoire parce que le sujet ne m’intéressait pas trop et surtout parce qu’un prof s’est mal comporté.
            Je le regrette pour moi car l’histoire est importante, mais c’est un fait : je suis nul.

            Plus tard je me suis rendu compte que ce que je vivais n’avait rien d’exceptionel.
            Rien que là, il y a beaucoup de changements à faire.

            Vous dites : "Quand j’étais sur le pire secteur de l’Hérault, là où arrivent tous les débutants, je leur demandais s’ils avaient eu formation en psychologie. A chaque fois la réponse était la même : RIEN du tout« 
            C’est pire que ce que j’avais imaginé !
            Pourtant je le soupçonnais, mais je me suis dit : »mais non c’est du délire çà !« 
            Comme quoi être intelligent n’est pas forcément un atout. smiley
            Je dois donc copier 100 fois :
             »ne te moques pas de la bétise humaine, elle est pire que ce que tu imagines«  smiley

            Vous dites : »C’est un peu abrupt mais disons que je vois le rapport de force se généraliser, les parents essaient de hausser le ton, mais ils ne sont pas à la hauteur : les enfants gagnent de plus en plus."
            A la vérité beaucoup de parents prétendent connaître mieux que leur professeurs comment enseigner une matière alors que chez eux, ils patinnent quand même pour ne pas dire plus !

            Vous dites : "Et ils arrivent ensuite à l’école considérablement aguerris par une guerilla incessante avec leurs parents dans laquelle ils ont eu le dessus. Imaginez la tâche des enseignants !« 
            Nous imaginons bien votre enfer, car c’est un enfer !

            Vous dites : »Je pense que la refondation de l’école se réalisera par une refondation de la société. Il nous faut un nouveau contrat social"
            Tout à fait !
            Le mot CONTRAT est essentiel. It’s a must !

            Mon avis subsidiaire...
            Comme vous pouvez vous en douter, j’ai aimé votre article.
            Je suis d’ailleurs surpris que votre article, qui parle pourtant de l’avenir de la France, ne fasse pas recette.
            par contre, la burqa, le sionisme, etc. font recette alors que ce ne sont pas des problèmes qui mettront rapidement en péril le pays.
            Comme je vous le disais c’est quelque part une honte de plus...

            Si j’avais parlé de financement ce n’est pas une critique méchante puisqu’en fait l’article n’a pas pour vocation d’en parler.
            Par contre, il aurait été utile de l’aborder en annexe juste pour rappeler que la France n’a pas d’argent pour le moment.
            Ceci dit, tout pays qui veut réussir ne doit pas s’abriter dans le parapluie malhonnête de l’absence de subsides.
            Tout pays qui a mis à mal son éducation le paye cher tôt ou tard.

            J’insiste aussi sur le fait qu’il faut dénoncer le plus fermement possible le mauvais comportement de beaucoup de parents !
            Faites le SVP quitte à commencer par écrire un article sur le sujet, si ce n’est déjà fait... smiley
            Comme vous dites : « Je fais de mon mieux pour y contribuer. »

            La France perd pied dans beaucoup de domaines et personne ne semble faire des efforts sur le sujet...

            Questions
            Au fait, vous avez déjà demandé à créer une structure pilote qui permettrait de sensibiliser les parents sur leur rôle ?
            Vu l’ampleur du désastre j’aimerais bien qu’un tel projet...
            Avez vous été dans des associations qui tentent de discuter avec le gouvernement ?
            Le gouvernement actuel veut-il changer CLAIREMENT de paradigme ?

             
            Cordialement

            Leo Le Sage
            (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 07:50

            @ Léo le Sage

            Et oui, l’école fait et défait les vocations en fonction des expériences que les élèves ont avec leurs enseignants. Reconnus, valorisés, respectés, ils vont s’enthousiasmer et se mettre à exceller. Mais toute violence psychologique de la part de l’enseignant(e), même d’apparence minime les fera se distancier ou carrément rejeter la matière enseignée. C’est la loi du genre.

            Pour ce qui est de la formation des enseignants ou le délitement du cadre éducatif dans les familles, oui, je confirme, d’énormes carences sont à reconnaître et une refondation globale me paraîtrait souhaitable

            La formation nécessite un budget, c’est vrai, mais personne ne discute le fait de rouler avec des pneus plutôt que sur la jante. Ici c’est pareil. Le budget de l’éducation nationale au primaire est un des plus faibles d’Europe. Nous roulons sur la jante. Cela ne peut faire que des dégâts.

            Au demeurant, la refondation de l’école serait surtout nécessaire pour opérer un changement des mentalités et des comportements chez les enseignants comme chez les parents. Cela ne nécessite pas un budget considérable a priori.

            Pour ce qui est de l’éducation parentale, je m’y suis intéressé dès que je suis venu à la fonction de psychologue scolaire. La tâche est énorme car il y a autant à faire avec les parents qui sont en demande de conseils qu’avec ceux qui sont encore incapables de reconnaître qu’ils ont besoin de se faire aider.
            Je réalise des guidances au cours de mes entretiens individuels, j’ai régulièrement proposé des ateliers de réflexion collective mais je pense en effet qu’il devrait exister quelque chose comme un service municipal d’aide à l’éducation parentale.
            Mais le problème serait alors qu’on y verrait encore beaucoup trop de psychologues cliniciens ou des éducateurs d’obédience psychanalytique qui continueraient d’égarer les parents plus qu’autre chose. Rares sont ceux qui ont la justesse de vue d’une Claude Almos. le discours d’Aldo Naouri me paraît une catastrophe sous le rapport de l’éducation parentale.

            Visiblement, la révolution des mentalités à accomplir dans l’éducation touche tous les secteurs !


          • Marc Bruxman 27 juillet 2012 19:36

            Ils commencent à nous raser avec les RASED. L’article est trés technocratique en tout cas. Allez hop, demain on rased gratis.


            • phildiogene phildiogene 27 juillet 2012 20:18

                    Rentré à 40 ans à l’éducation nationale, à un an d’une retraite d’autant plus souhaitée après la « casse » de ces dernières années, je ne vois plus chez mes collègues que lassitude et découragement. En contraste, je trouve votre dynamisme positif et encourageant !

               Je partage pour l’essentiel votre analyse juste et lucide. Mais, enseignants en milieu rural, le  Rased est resté pour nous à l’état de sigle : les maîtres E et G concentrés sur la ville voisine et ses quartiers en difficulté, n’ont eu ni le temps ni les moyens de se décentrer d’un état d’urgence permanent. Nous avons heureusement pu bénéficier des éclairages des psychologues scolaires ; d’autant plus utiles qu’aucun d’entre nous, ni à l’IUFM, ni à l’occasion des séances de formation annuelle, ne s’est jamais vu proposer la moindre approche de ce type. Les Rased démantelés, les psys relégués désormais au rôle itinérant de pompier urgentiste du « mal être à l’école », les enseignants se voient seuls face à une tache bien trop lourde. La demi-heure quotidienne d’ « Aide Personnalisée » instituée par le précédent gouvernement était censée permettre à ces spécialistes de la pédagogie différenciée de faire face à tous les cas de figure. Le résultat ne pouvait être que le constat d’échec d’un saupoudrage auquel personne n’a jamais cru. De quoi renforcer encore ce sentiment de dévalorisation des enseignants qui se sentent pris en étau entre une hiérarchie pesante, inutile et volontariste, et des parents consuméristes de plus en plus laxistes. Quant aux médias ils dénoncent une école qui ne joue plus son « rôle d’ascenseur social » et les titres du style « Ecole, peut mieux faire » commentent des statistiques qui voient la place de la France baisser dans les classements internationaux ! Sombre constat que Les Rased ne suffiraient pas à inverser. Mais les supprimer est tout le contraire de ce qu’il faut faire, de même que supprimer la formation des enseignants est incompréhensible, injustifiable !

               Finalement, il me semble que le mal être à l’école n’est que le reflet du profond mal être d’une société qui ne veut pas se remettre en question, le retour en miroir d’une image dont elle se passerait bien. L’école du quartier ghetto en difficulté pourra et devra toujours « mieux faire » ; elle sera toujours une « école en difficulté ». L’école irait très bien s’il n’y avait pas de quartier ghetto. En attendant, elle est un parfait « bouc émissaire ». Constat plutôt sombre, mais qui ne se veut pas démobilisateur : dans ces conditions difficiles, il me semble que l’école a, plus que jamais, besoin de psys, de maitres E ou G formés, et d’enseignants guidés et soutenus. Ne baissez pas les bras !


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 08:18

                @ Phildiogene

                Merci pour les compliments et pour votre témoignage avec lequel je suis en complet accord.

                Il y a bien des logiques de boucs émissaires à tous les étages.

                Et ça commence dans la salle de classe, avec l’élève que l’enseignant(e) voit comme tout à fait « à part », « en difficulté » puisqu’il n’adhère pas à la pédagogie qui a « marché » pour les 30 autres élèves.

                Oui l’école est bien en miroir de la société et le problème est que c’est vrai en particulier pour la violence. Ma conviction est que la violence rencontrée dans la société est « apprise » dans le cadre scolaire. Lorsque des ATSEM crient sur des petits de maternelle et les humilient comme si elles étaient des caporaux chefs chez les US Marines, il y a vraiment problème.

                L’école et la société, c’est l’oeuf et la poule. Je pense que nous gagnerons beaucoup à bien nous occuper de l’oeuf plutôt que d’essayer de soigner une poule handicapée.


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 08:22

                poule handicapée... par les mauvais traitements et les diverses carences subis durant l’enfance !

                Autrement dit, ceux qui ramènent tout à une histoire de budget devraient reconnaître qu’il faut se donner les moyens pour que l’oeuf soit bien « couvé ».


              • Lamouet 27 juillet 2012 21:08

                Remmettons les choses au point :
                Pour 53,6 % des instits (prof des écoles now), les élèves posant problèmes sont ceux qui n’ont reçu aucune « éducation » au sens strict du terme de la part des parents : comportement agressif, hyperactivité... Il est important de ne pas confondre « instruction publique » terme qu’’il aurait fallu conserver pour éviter tout malentendu, et « éducation nationale ». L’instruction est du domaine des profs, l’éducation celui des parents.
                Vous avez évoqué le terme de « l’enfant-roi ». Je dois dire que nous sommes tout à fait d’accord.
                Devrais-je vous rappeler Platon "

                « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
                lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
                lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
                lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux l’autorité de personne,
                alors c’est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie. »
                Platon (IVe siècle av. J.C.)

                La tyrannie, nous y sommes et comme d’hab’, c’est le contribuable qui paie.


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 08:31

                  Le distinguo instruction / éducation a du sens oui.

                  Mais vous faites très bien le constat du déficit éducatif actuel qui rejoint celui de la période troublée qu’a connu Platon.

                  L’apprentissage du vivre ensemble doit donc se faire aussi à l’école dès lors qu’elle n’a pas, comme l’université, un public d’adultes (supposément) accomplis.

                  La tyrannie de l’infantile, oui, oui, nous y sommes, mais si le contribuable paie, c’est qu’il a cru pouvoir se débarrasser de la question en remettant à plus tard ou en la déléguant à des spécialistes.

                  Tant du point de vue de l’école que de la société, nous n’avons que ce que nous méritons. Nous ne sommes en démocratie ni dans un cas, ni dans l’autre (cf. Etienne Chouard dont je vois qu’une vidéo est disponible sur cette page)

                  Il est temps de retrousser les manches pour faire que le mot « refondation » ne soit pas un vain mot !


                • Lamouet 28 juillet 2012 11:29

                  si le contribuable paie, c’est qu’il a cru pouvoir se débarrasser de la question en remettant à plus tard ou en la déléguant à des spécialistes.

                  Il n’existe pas qu’une sorte de contribuable. Ne pas « éduquer » ses enfants à la vie en société et au respect des valeurs minimales pour y vivre est laxiste et irresponsable (celà s’apprend très tôt ; ex du gosse qui braille au resto et qui est une nuisance pour les voisins de table sans que les parents qui laissent faire s’en émeuvent ; c’en est arrivé à un tel point qu’aux USA, des restos refusent les couples avec jeunes enfants, pancartes à l’entrée.)

                  Le contribuable responsable paie pour celui qui ne l’est pas et c’est souvent le même dans tous les domaines. Combien donnent l’exemple de l’effort à leurs enfants quand eux-mêmes préférent l’assistanat au travail ? Et ne me taxez pas de réac, c’est simplement de la lucidité. Lesmétiers du bâtiment (trop pénibles) et ceux de la restauration (horaires décalés) ne trouvent pas preneur chez les jeunes à la recherche d’un emploi. Marre qu’on nous serve la même soupe... 


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 13:20

                  J’entends très bien ce que vous dites et je vous suis bien dans le tableau que vous peignez.

                  Sauf que voir le contribuable comme une victime, ça ne passe pas.

                  La classe moyenne, petite bourgeoise, celle qui paie le plus d’impôt (fort injustement au regard de ce que paie les plus riches) a sa part de responsabilité dans ce qui se joue actuellement.

                  Elle n’a absolument pas une meilleure maîtrise de l’éducation que les autres classes sociales. Le bordel ambient est complètement transversal !

                  Jusqu’à un certain point, c’est rassurant pour les personnes concernées. Mais à la réflexion, ça n’est plus inquiétant car le phénomène se généralise.


                • Lamouet 28 juillet 2012 14:38

                  Elle n’a absolument pas une meilleure maîtrise de l’éducation que les autres classes sociales

                  Désolé ; affirmation qui demande à être justifiée.
                  Je ne suis aucunement d’accord, vu mon expérience.


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 14:59

                  Bien sûr, moi aussi je ne parlais que de mon expérience professionnelle et « sociale ».

                  Où que je me tourne autour de moi (entourage de contribuables) je vois 99% de parents débordés par leurs gamins et donc toujours engagés dans d’épuisantes transactions d’où au final ils ressortent perdants car, jouant seulement leur tranquillité, ils renoncent bien avant leurs bambins qui, eux, jouent leurs vies.

                  Bref, pour ce que je peux en juger après douze d’activité professionnelle et un bon millier d’entretiens si c’est pas deux, je ne vois aucune corrélation entre le niveau de revenu et la qualité du cadre éducatif.

                  J’ai même eu à suivre des enfants de psychiatre qui étaient complètement largués, dans la même carence affective et la même toute-puissance que ceux de catégories socio-professionnelles moins favorisées.

                  Mais je ne nie pas que les parents qui subissent une forte pression professionnelle (volontairement ou non) soient plus à risques. Seulement là encore, tous les niveaux de revenus sont concernés.


                • Lamouet 28 juillet 2012 19:45

                  Seulement là encore, tous les niveaux de revenus sont concernés

                  La perte de certaines valeurs affecte toutes les couches de la société. Les bouleversements actuels, la remise en cause de l’autorité, la perte de repères, l’évolution des institutions, tout fragilise la cellule familiale, cocon indispensable à l’épanouissement affectif et psychologique d’un enfant.
                  Mais si nous voulons quantifier quant aux couches de population les plus touchées, nous avons bien peu d’outils. Mon expérience perso date de quelques années (je suis retraité). 
                  La situation n’a pas dû s’arranger mais, au vu de ce que j’observe autour de moi, il n’y a pas photo. Bien des fils de « bourges » sont paumés, d’accord. Allez néanmoins vous balader dans certaines banlieux. Le constat me semble évident.

                   


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 29 juillet 2012 04:58

                  Euh, quelle évidence ?


                • lulupipistrelle 28 juillet 2012 05:55

                  Oui, enfin ces réseaux sont aussi une opportunité pour des enseignants qui ne peuvent pas prendre en charge une classe...

                  En réalité, les enfants « ingérables » dans une classe de l’Ecole publique, devraient avoir une alternative, hors de l’Education Nationale..
                  Quand la famille en a les moyens (et pas seulement financiers), il y a des Ecoles différentes, mais privées,souvent hors contrat, ou encore l’IEF...

                  Le monopôle de l’Education Nationale est une catastrophe, particulièrement pour les enfants des milieux pauvres, sans culture ni éducation.


                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 08:48

                    Bien sûr que les RASED constituent une offre de postes intéressants pour les enseignants qui cherche une issue à ce combat quotidien qu’est souvent la conduite de classe.

                    Ils découvrent un autre mode de fonctionnement où le rapport de force est, sinon exclu, du moins considérablement amoindri car il ne se joue plus avec les élèves mais seulement avec les enseignants (qui mettent souvent une grande pression sur les enseignants spécialisés pour qu’ils interviennent comme (autant qu’) ils le voudraient).

                    Quand vous dites :

                    « les enfants »ingérables« dans une classe de l’Ecole publique, devraient avoir une alternative, hors de l’Education Nationale »

                    Je suis complètement d’accord dès lors que nous nous sommes mis d’accord sur un cadre éducatif très précis, démocratiquement conçu en concertation avec les parents, qui permettent d’affirmer avec le plus d’objectivité et de certitudes possibles qu’un enfant est « ingérable » dans le cadre d’un établissement scolaire.

                    Pour le moment nous sommes loin du compte et la plupart de ceux qui subissent un tel étiquettage ont surtout besoin qu’une véritable coopération famille-école-partenaires santé soit mise en place.

                    Enfin, concernant le monopole de l’Education Nationale, alors là, je suis et pas du tout d’accord et complètement d’accord.

                    Pas du tout d’accord, car il faut que l’Education Nationale reste un service public à l’écart du mercantilisme du secteur privé

                    Complètement d’accord car la diversité et l’inventivité qui sont le fait des équipes motivées, en constante recherche car responsabilisées, en contrôle de leur actions plutôt que marionnettes d’un système rigide, est quelque chose d’absolument nécessaire qui fait complètement défaut.

                    Nous sommes actuellement dans un système en "résignation acquise comme disent les psychologues. Un systéme déprimé et déprimant pour ses acteurs et ses usagers.

                    Un truc affolant quand on y songe.

                    Il nous faudrait donc un oxymore : une administration intelligente qui laisse de la liberté à ses agents. J’ai eu de la chance, j’ai connu des inspecteurs comme ça. Mais outre qu’ils sont rares, il faudrait qu’ils soient recteurs ou ministres !


                  • lulupipistrelle 28 juillet 2012 21:38

                    Merci pour votre réponse.

                    Je ne pensais pas « marchandisation » mais liberté d’instruire autrement...avec les moyens qui vont avec !

                    A l’occasion des épreuves du DNB de ma fille, qui était candidate individuelle, j’ai rencontré des enfants d’un cours privé (spécialisée en quelque sorte dans les dys..., et les enfants précoces) et j’ai discuté avec eux, avec une mère aussi... Ce cours s’était monté à l’initiative de parents qui avaient eu un enfant à problèmes...et qui avaient résolu eux-même la situation. C’est quand même dommage que le coût de la scolarité dans ce type d’établissement (487 euros par moi !!!) soit un frein... surtout quand on sait que l’Etat « dépense » 7000 euros par collégien... moi je ne vois pas une marchandisation de l’enseignement , mais plutôt une ’« chasse gardée »...

                    Le témoignage de Malika est très vrai.
                    J’ai moi-même travaillé , un temps, pour les Greta et j’ai rencontré les mêmes jeunes adultes , complètement démolis par le système scolaire.

                    Quand j’ai eu des enfants, l’aîné ayant rencontré des difficultés graves en maternelle, j’ai choisi le « do it yourself », parce que je ne suis pas du genre à me résigner, surtout après avoir rencontré le psychologue scolaire qui m’avait soufflé la solution à demi-mot.

                    Je précise aussi que j’ai deux pédopsychiatres dans ma famille, et que pendant des années (avant d’avoir des enfants), j’ai bien écouté tout ce qu’ils racontaient de leur vie professionnelle.
                    Lorsque nous avons décidé de vivre sans école, je ne peux pas dire qu’ils m’aient soutenu.... Ce sont des acteurs du système et ils ne leur venaient pas à l’idée qu’on pouvait tout simplement s’en affranchir.

                    Je ne crois pas que l’on puisse refonder l’école. L’inertie de l’Education Nationale est trop grande. Le mieux serait de tenter la diversité des structures éducatives, et d’accompagner les initiatives qui marchent. Mais cela prendra des décennies, d’où l’intérêt des expériences individuelles.


                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 29 juillet 2012 04:57

                    Ce que vous dites me convient parfaitement.

                    Je suis tout à fait d’accord qu’une société qui permettrait et faciliterait les initiatives des parents serait bien plus sensée que la nôtre.

                    Je crois beaucoup au « do it yourself » parental notamment dans certains domaines où l’ignorance des « sçavants » atteind des sommets (autisme par exemple).

                    Et je suis d’accord qu’il n’y aura pas de véritable refondation de l’école sans une véritable révolution, donc une complète « destruction » ou remise à plat à partir de laquelle la diversité des approches pourra devenir un principe fondateur.


                  • Malika 28 juillet 2012 08:33

                    Comment croire en l’efficacité du RASED quand notre inspectrice décide que celui-ci n’interviendra pas en maternelle ? 

                    Nous sommes insuffisamment formés pour faire face aux difficultés de plus en plus nombreuses que nous rencontrons dans notre classe. Aussi, je me suis appliquée à faire des demandes d’aide pour des élèves dont j’ai jugé crucial l’intervention du psychologue et effectivement mes demandes d’aide m’ont été retournées avec la mention « intervention psy » mais de psy je n’en ai point vu jusqu’à présent !
                    Mes collègues de maternelle et moi-même finissons par nous résigner...et souhaitons quelquefois avec un sourire vengeur que du RASED il n’en reste que des Ruines !

                    Les membres du RASED sont débordés et ne prennent pas le temps de nous expliquer ce qu’ils font et, heureusement que votre texte en précisant la nature de l’intervention de chacun de ses maîtres spécialisés...rend compréhensible le rôle du réseau ! je suis d’accord avec vous, des RASED, on en veut ! 
                    Je continue de croire que l’école est nécessaire pour les enfants même si au fond une petite vois me dit « tu mens ! ».

                    J’ai eu une scolarité où je n’ai jamais eu à me confronter au douloureux problème de l’échec. Après mes études, j’ai été formatrice et j’ai enseigné à des jeunes de 16 à 25ans qui étaient en échec scolaire. J’ai vu des jeunes qui « haïssaient » l’école dont ils avaient eu le sentiment d’avoir été exclus ! D’après eux, ils n’avaient pas été bons ! Ils haïssaient tel ou tel prof qui les avait humilié, méprisé...Ils semblaient n’avoir gardé aucun souvenir agréable de leur « séjour à l’école » qui semblait relevé plus d’un centre pénitencier que d’un lieu d’apprentissage. Ils avaient été déçus de l’école ! Et c’est à ce moment que je me suis interrogée sur les « bienfaits » de l’école. Je continue à m’interroger et reconnais que quelquefois l’école nuit gravement aux élèves. On brise leur estime d’eux-mêmes, la confiance en les adultes et une école soucieuse de leur réussite. J’envie le modèle finlandais, les écoles Montessori, les écoles krishnamurtiennes...





                     





                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 juillet 2012 09:07

                      Merci Malika pour ce témoignage aussi attristant que lucide.

                      Oui, je vois bien que les choses se passent ainsi et que l’école fabrique beaucoup de misère psychologique chez les élèves mis en échec par des pédagogies rigides et une vision archaïque, Ancien Régime, du rapport adulte-enfant.

                      Ce constat ne doit pas nous amener à jeter la pierre aux enseignant(e)s car ils ne sont peu pas suffisamment formés à la pédagogie différenciée qui, bien qu’étant dans la loi, est restée, de fait, quasi lettre morte sur la plupart du territoire.

                      Les classes surchargées, les élèves qui grimpent au rideau, cela ne laisse peu de loisir d’inventer ce que l’IUFM ne vous a pas appris.

                      Les RASED sont une aide, mais ils ne peuvent à eux seuls changer la donne.

                      Je pense que vous seriez donc partante pour une véritable refondation de l’école.

                      Mais l’aurons-nous ?

                      Serons-nous capable de mettre enfin l’élève au centre du système scolaire pour sortir enfin des vieilles lunes autoritaristes ?


                    • Eleostearique 30 juillet 2012 04:42

                      La pédagogie différenciée est le remède miracle qui permettrait de donner à chaque élève sa chance de réussir ...

                      Mais comme tu le dis, les enseignants ne sont pas formés à cela. L’IUFM ne nous dit pas tout ! 
                      Quand j’ai quitté l’IUFM (il y a 6 ans), ma préoccupation était de mettre en place ma programmation, mes progressions, compiler des exercices afin de ne pas me retrouver seule face aux élèves, il fallait que je les occupe ! J’ai tâtonné, cherché un grand nombre d’exercices sur internet...sans être pour autant rassurée à chaque rentrée ! 
                      Puis j’ai découvert, j’ai bien dit découvert que les élèves n’étaient pas conformes à ceux dont j’avais imaginé lors de ma formation à l’IUFM : certains ne voulaient pas travailler, d’autres bougeaient continuellement en classe, d’autres frappaient...d’autres connaissaient des situations familiales qui auraient brisé le coeur de plus d’un ! et puis il y avait ceux qui étaient calmes, attentifs, volontaires et à qui je regrettais de ne pas pouvoir consacrer autant de temps que je le souhaitais ! 
                      Après la course aux programmations et autres, j’ai découvert que je ne connaissais rien en matière de la gestion de la classe. Mes collègues plus expérimentés, parlaient de « visser les élèves », le sous-entendu d’une certaine violence physique ou morale vis-à-vis des élèves me rebutait. Mais j’avoue tristement que quelquefois la situation était telle que j’ai utilisé le fameux « tirer sur l’oreille » ou « si c’est tout ce que tu es capable de faire en classe, reste chez toi ! ». Les extinctions de voix en fin de semaine m’amenaient à m’interroger sur ma motivation à continuer ce métier. Et puis j’ai eu de longues discussions avec un psychologue scolaire qui m’ont amenée à reconsidérer ma manière d’enseigner et à m’interroger sur ma pratique. L’importance du cadre éducatif...c’est lui qui m’a fait prendre conscience que celui-ci me garantissait la paix en classe ! Maintenant que je pense tenir le bon bout avec ce cadre, je peux m’offrir le luxe de m’interroger sur comment enseigner dans ma classe ? Tout cela grâce à l’intervention d’un psychologue scolaire qui connaît son affaire ! Alors les RASED, je vote pour et j’ajouterai qu’il faudrait qu’ils puissent intervenir pour apporter leur aide aux enseignants en difficulté...comme à l’école, il y a des enseignants qui réussissent mieux que d’autres et pour ces derniers une aide spécialisée serait appréciable.

                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 30 juillet 2012 05:04

                        Merci Eléostéarique pour ton témoignage.

                        C’est clair, les enseignants ne sont pas suffisamment préparés à ce qui les attend.

                        Les restrictions budgétaires, l’organisation des IUFM, la formidable inertie des mentalités en même temps que le formidable décalage entre la recherche et le terrain, on n’en finirait plus de dénombrer les obstacles.

                        Les membres des RASED font ce qu’ils peuvent mais il est clair qu’ils n’ont pas le temps de faire des formations sauvages pour les enseignants. Ils peuvent seulement donner des indications ou des orientations et c’est chacun, en fonction de sa bonne volonté qui est ensuite appelé à se construire une représentation plus efficace et plus opératoire de la réalité de la classe.

                        Il semble que ce soit le travail que tu fais ! Félicitations !

                        Malheureusement, ce n’est pas la règle. Comme je le disais, beaucoup sont dans la résignation acquise et parfois même ils se sont résignés à.... la violence de leur pratique supposément éducative.

                        Il y aurait un voile à lever sur cette terrible violence psychologique et parfois physique à laquelle tant d’élèves restent encore de nos jours exposés.

                        Je pense qu’on pourrait en faire un critère de la refondation. Tant que nous ne nous serons pas donné des principes de pédagogie qui excluent radicalement toutes les formes de violence qui sévissent encore actuellement, je pense qu’il sera vain de parler de refondation.

                        Oui, c’est bien un nouveau « cadre éducatif » qu’il nous faut. Un cadre démocratique. Un cadre véritablement démocratique qui fasse sortir l’enfant de l’Ancien Régime auquel il reste soumis.


                      • Leo Le Sage 30 juillet 2012 23:59

                        Sinon j’ai une question :
                        Connaissez vous le film que je vous ai proposé dans cette page ?
                        Merci d’avance de pouvoir me dire ce que vous en pensez si vous l’avez visualisé.

                         

                        Cordialement


                        Leo Le Sage

                        (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


                        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er août 2012 03:03

                          J’ai répondu sous votre commentaire qui donnait la référence du film afin que les autres lecteurs éventuels puissent avoir tout ensemble.

                          Encore merci pour cette très intéressante référence

                          Bien cordialement
                          LLS smiley

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